INTERREG IV A Grande Région
Jean-Claude Sinner tél: +352 2478 6916 jean-claude.sinner@mat.etat.lu
Christiane Fortuin tél: +352 2478 6915 christiane.fortuin@mat.etat.lu
Conny Theobald tél: +352 2478 6919 constant.theobald@mat.etat.lu
Interreg est un programme communautaire dont l’objectif est de renforcer la compétitivité des régions, mais aussi de réduire les effets négatifs des frontières et de mettre en réseau les acteurs et les citoyens de part et d’autre des frontières. Interreg IV A a pour objet la coopération transfrontalière dans la "Grande Région" et pour objectif le développement harmonieux des régions frontalières.
Onze autorités partenaires participent à Interreg IV A "Grande Région" : le Grand-Duché de Luxembourg, pour la Belgique la Région wallonne, la Communauté française de Belgique et la Communauté germanophone de Belgique, pour la France la Préfecture de la Région Lorraine, le Conseil régional de Lorraine, et les Conseils généraux de Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et de la Meuse, pour l’Allemagne les Länder de Rhénanie-Palatinat et le Land de Sarre.
Pour qu’un projet soit éligible, il doit
Les actions possibles dans le cadre d’Interreg IVA peuvent se décliner sur trois axes :
La culture se retrouve d’abord dans le dernier axe : "les hommes". Interreg IV A veut promouvoir et valoriser la culture et la coopération avec les médias. Les types d’actions retenus sont :
Dans son introduction, Barbara Zeches, responsable des relations culturelles internationales au Ministère de la Culture, ne manqua pas de souligner que l’économie et la culture ne peuvent être séparées, qu’au contraire la culture avec tous ses dérivés professionnels est un facteur économique qui représente 2,6 % du PIB de l’Union européenne et emploie plus de 2 millions de personnes en Europe. De ce fait, les projets économiques et les projets culturels conçus dans le cadre des programmes de développement territorial propres à Interreg seront complémentaires.
Dans son commentaire des informations pratiques fournies aux invités par Jean-Claude Sinner, Conny Theobald et Christiane Fortuin de la Direction Aménagement du Territoire du Ministère de l’Intérieur, Marie-Ange Schimmer de l’ALAC a souligné que la culture touchait aussi à l’économie et aux questions d’espace. Le colloque organisé le 25 janvier 2008 par l’Institut Pierre Werner sur la mobilité culturelle dans la Grande Région avait bien relevé que la culture pouvait toucher à des domaines d’actions qui relèvent dans le cadre d’Interreg de l’économie : l’innovation dans le domaine des nouvelles technologies, des actions communes de formation des instituts et entreprises culturelles ou bien des actions de soutien à la mobilité professionnelle. Le tourisme, autre grand domaine d’action économique d’Interreg IV A, touche également au domaine culturel quand il est question de mise en réseau et de développement de l’offre touristique ou de la création de produits touristiques transfrontaliers. Même dans l’axe « espace », il est facile pour Schimmer d’identifier des recoupements avec la culture, ne serait-ce que quand il est question de coopération entre les parcs naturels, ou de la valorisation du patrimoine naturel et paysager.
Emile Eicher, le bourgmestre de Munshausen et président du Parc naturel de l’Our présenta ensuite un projet de coopération entre parcs naturels qui a débouché sur le projet "Jardins …….à suivre" . Ce projet se basait déjà sur l’expérience d’une première coopération entre les parcs naturels de l’Our, de la Haute-Sûre, de Lorraine, et du parc naturel wallon Haute-Sûre et Forêt d’Anlier. Il s’agissait de créer des jardins d’artistes dans les communes qui participaient au projet dans les quatre parcs naturels impliqués. Les travaux étaient réalisés sous la direction des concepteurs par les services de ces communes. Leur suivi et leur promotion étaient assurés par les services des parcs naturels.
L’objectif d’un tel projet : sensibiliser différents publics à un patrimoine paysager commun à la grande Région, créer une offre artistique facilement accessible qui améliore du même coup l’image de l’espace rural en matière d’offre culturelle, et créer un réseau interrégional de jardins.
La plus-value transfrontalière d’un tel projet est multiple. Une collaboration entre quatre acteurs régionaux permet d’atteindre une masse critique qui donne à l’initiative une dimension internationale. Ce type de coopération permet des échanges sur les méthodes de travail dans les différentes régions. Des réseaux entre acteurs culturels, touristiques et communaux voire politiques se constituent au-delà des frontières et des contacts transfrontaliers réguliers peuvent en résulter.
Emile Eicher évoqua également le projet E-Grade de mise en réseau des acteurs du développement local dans la Grande Région et tira ensuite quelques conclusions de ses expériences.
Du côté positif, il souligna
Du côté négatif, il évoqua
Emile Eicher a suggéré cinq clés de succès pour qu’une coopération transfrontalière devienne une réussite :
Marc Bourscheid d’Objectif Plein Emploi (OPE) anime entre autres le projet "Sentiers rouges" , un projet culturel et touristique pour le territoire du sud du Luxembourg qui pourrait s’étendre sur la Grande Région et donc devenir éventuellement éligible pour Interreg IV A. Dans son intervention, il a évoqué les réticences des politiques du sud du Luxembourg envers de nouveaux projets culturels, car beaucoup d’acteurs travaillent sur la région et la coopération entre eux n’est pas optimale. Pour que les fonds existants puissent être mieux utilisés, Bourscheid pense qu’il faudrait recadrer, voire fusionner certaines structures dans une région qui est à la recherche d’une nouvelle identité après son époque sidérurgique. Cette préoccupation et bien d’autres relient le sud du Luxembourg à des acteurs au-delà des frontières, et c’est avec des structures coordonnées et plus efficaces qu’il faudrait aborder la question des coopérations transfrontalières culturelles.
Danièle Kohn du Service d’animation culturelle régionale Est a elle aussi évoqué les difficultés de mobiliser les communes luxembourgeoises même pour des petits projets transfrontaliers. Les deux principaux problèmes : la confiance dans les partenaires potentiels et les difficultés en matière de coordination, les processus de décision luxembourgeois étant plus courts que ceux d’outre-Moselle, notamment quand il s’agit d’obtenir des financements.
Luc Braconnier du Service d’animation culturelle régionale Nord qui vient, dans le cadre de l’année culturelle 2007 de finaliser un grand projet transfrontalier, "hArt an der grenze", a lui aussi tiré des conclusions de ses expériences. "Il faut communiquer, se voir, bien préparer les réunions. Il faut prévoir et résoudre les problèmes linguistiques. Il faut insister à ce que les réunions se tiennent dans des vrais lieux de réunion. Il faut faire un choix judicieux des partenaires et vérifier que l’on parle vraiment de la même chose. Il faut surtout travailler avec les locaux, que ce soit des communes ou des entreprises. La dimension participative, à l’instar de la méthode LEADER, est essentielle."