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Changement climatique - Agriculture, Viticulture et Développement rural - Énergie
La Centrale paysanne luxembourgeoise (CEPAL) conteste le vote des eurodéputés visant à restreindre l’utilisation des agrocaburants issus des terres arables
27-09-2013


Centrale paysanne luxembourgeoise (CEPAL)Le vote du Parlement européen, le 11 septembre 2013, en faveur du plafonnement à 6 % de l'utilisation des biocarburants de première génération à l’horizon 2020 et de l’introduction du facteur de changement d’affectation des sols indirect (CASI) pour comptabiliser les émission de gaz à effet de serre produits par ces carburants, déplaît à la Centrale paysanne luxembourgeoise (CEPAL).

S’alignant sur la position de la Copa-Cogeca - la fédération européenne des exploitants agricoles -, exprimée par voie de communiqué le 11 septembre, l’organisation luxembourgeoise s’est prononcée contre un tel changement, comme on peut le lire dans la dernière édition du journal hebdomadaire de la CEPAL, le Lëtzebuerger Bauer du 27 septembre 2013.

Comme la Copa-Cogeca, elle estime qu’elle représenterait surtout une "menace pour l'avenir de l'industrie européenne des biocarburants, la stabilité du marché, la croissance verte ainsi que l'approvisionnement en aliments pour animaux".

La Centrale paysanne fait ainsi remarquer que depuis la décision prise en 2006 par les institutions européennes visant à garantir que 10 % des carburants de transport proviennent de sources d'énergie renouvelables d'ici à 2020, les agriculteurs comme l'industrie "ont déjà considérablement investi dans ce secteur". La "volte-face" en faveur d'un plafond de 6 % est donc "totalement inadmissible", estiment ces organisations d’exploitants agricoles.

La menace d’une telle décision résiderait aussi du côté de la réalisation des objectifs de l'UE en matière d'énergie et de changement climatique désormais "mis en péril" tout comme quelque 200 000 emplois, principalement dans les zones rurales.

En outre, ce choix ignorerait la réalité de la production des agrocarburants de première génération, issus de cultures arables, céréalières, oléagineuses ou sucrières.

"Les coproduits de la production conventionnelle de biocarburants, tels que les tourteaux de colza, la pulpe de betterave et les drêches séchées de distillerie, jouent un rôle important sur le marché des aliments pour animaux protéinés et au sein de la chaîne alimentaire européenne, alors que l'UE se trouve confrontée à une pénurie croissante. La production conventionnelle de biocarburants constitue une manière efficace de rééquilibrer le déficit de l'UE en protéines végétales, d'accroître la stabilité des marchés des produits de base et des prix à la consommation et au producteur, ainsi que d'exploiter pleinement la capacité de production de l'UE afin de favoriser la croissance verte dans les zones rurales", assure encore le communiqué de la fédération européenne.

La CEPAL et le Copa-Cogeca contestent par ailleurs les impacts négatifs imputés aux agrocarburants de première génération, s’appuyant sur une "nouvelle étude" qui montrerait que la production européenne ne menace pas l'approvisionnement alimentaire et ne cause pas non plus de hausses des prix des denrées alimentaires dans le reste du monde.

La Centrale paysanne estime dès lors qu’il convient d'augmenter la part de biocarburants provenant de cultures arables à au moins 8 % et d'inclure tous les déchets et résidus dans l'objectif en matière de biocarburants avancés.

Enfin, le Copa-Cogeca a réitéré son  opposition farouche à l'introduction de facteurs CASI pour la comptabilisation des volumes de gaz à effet de serre produits. Il dénonce notamment l’absence "de preuves scientifiques solides et pertinentes" et l’utilisation d’un modèle à la fois "ni transparent, ni adapté à une estimation précise de l'ampleur du changement d'affectation des terres et des émissions de gaz à effet de serre en résultant, du fait d'erreurs de données critiques et d'importants problèmes méthodologiques".