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Elections européennes
Candidats têtes de liste des grandes familles politiques pour les élections européennes : le PSE désigne Martin Schulz, le PPE peine à se définir, les libéraux n’ont pas encore pris de décision et les Verts lancent des primaires ouvertes en ligne
07-11-2013


Le président du PE, Martin Schulz, lors de sa conférence au CNA à Dudelange, le 3 décembre 2012Le social-démocrate allemand Martin Schulz, actuel président du Parlement européen, a été désigné le 6 novembre 2013 par le Parti socialiste européen (PSE) qui rassemble les partis socialistes et sociaux-démocrates de l’UE, dont le LSAP luxembourgeois, comme "candidat commun" ou tête de liste socialiste aux élections européennes de mai 2014. Le PSE est la première famille politique européenne à désigner son candidat. Dans la logique du PSE, il est ainsi également candidat à la présidence de la Commission européenne si le PSE devait emporter ces élections. Cette désignation devrait être confirmée le 1er mars lors d’un congrès du PSE qui se tiendra à Rome.

En effet, le PSE a adopté une position nouvelle par rapport à la nomination de la Commission précédente. Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, stipule que le processus qui conduira le Conseil européen à désigner le prochain président de la Commission européenne et le Parlement européen à l’élire "prendra en compte les résultats des élections européennes". D'où a surgi l'idée au sein du Parlement européen, parmi les fédéralistes du PPE, parmi les sociaux-démocrates, mais aussi chez les libéraux et les verts, et le rapport du libéral Andrew Duff adopté en mai 2013 par le PE l’illustre clairement, que chaque grande famille politique du Parlement européen désigne un chef de file, lequel deviendrait président de la Commission en cas de victoire.

Le PSE est le premier parti à annoncer des mesures concrètes dans l’esprit de cette démarche. Il a décidé le 6 novembre 2013 "de faire campagne en vue des élections européennes de mai 2014 avec pour objectif de devenir le plus grand groupe de l’assemblée". Le PSE met en exergue le fait que si l’article 17 du traité de Lisbonne stipule que si c’est le Conseil européen qui désigne formellement le président de la Commission, c’est le Parlement européen qui doit approuver cette désignation. Et il rappelle que si le Parlement rejette la personne désignée, le Conseil européen qui rassemble les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’UE, doit désigner un nouveau candidat endéans un mois.

Martin Schulz a commenté le passé de la manière suivante: "En février 2010, seuls 488 membres du Parlement européen ont voté pour la Commission et son président. En 2014, je veux que 390 millions de citoyens aient leur mot à dire." Martin Schulz a néanmoins précisé sa position: "Un candidat a en fin de compte besoin de soutien de plusieurs côtés", a-t-il déclaré, cité par l’agence allemande dpa, de sorte qu’il devra, après les élections, lancer des initiatives pour rassembler une majorité en sa faveur au Parlement européen, où son groupe dispose de 184 sièges contre 265 qui vont au Parti populaire européen (PPE). Par ailleurs, Martin Schulz devra disposer du soutien de la majorité des chefs d’Etat et de gouvernement qui siègent au Conseil européen.

Chez le PPE, les libéraux et les Verts

Chez les concurrents du PSE, la situation est plus compliquée ou moins avancée.

Au Parti populaire européen (PPE), dont sont membres le CSV luxembourgeois, l’UMP française ou la CDU allemande, la désignation d'un chef de file divise actuellement. Aucune décision sur un éventuel candidat tête de liste européen, ne sera prise avant mars, alors qu’une désignation du candidat tête de liste avait été décidée lors de son congrès européen en octobre 2012 et que le processus de désignation aurait dû être lancé en novembre 2013. Pour mémoire : l'actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, appartient au PPE. L’idée de coupler tête de liste et candidature à la présidence de la Commission suscite des critiques et des réserves au PPE, notamment de la part des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE liés au PPE qui souhaitent garder la main sur le nom du successeur de José Manuel Barroso.

Des voix importantes de la presse allemande ont commenté la situation au PPE. Nikolas Busse de la Frankfurter Allgemeine Zeitung parle du PPE comme de la "grande inconnue dans ce jeu". Car la chancelière allemande, Angela Merkel, qui dirige le parti le plus puissant du PPE, n’est guère convaincue du processus en cours. Sceptique à l’égard du principe même d’un candidat tête de liste – Cerstin Gammelin de la Süddeutsche Zeitung évoque ses craintes devant les barrières linguistiques et le manque de notoriété des candidats en dehors de leurs pays - elle a entretemps accepté qu’il y ait des candidats tête de liste, mais elle ne veut "pas d’automatisme" en ce qui concerne la désignation du président de la Commission, comme elle l’a déclaré en marge du Conseil européen des 24 et 25 octobre 2013. Un de ses arguments, c’est qu’il faut pourvoir bien d’autres postes dirigeants dans l’UE, et que cela constitue un tout.    

Quant aux libéraux, ils n’ont pas non plus désigné de candidat tête de liste.

Les Verts européens lanceront par contre des primaires ouvertes en ligne à partir du 10 novembre 2013, pour lesquelles sont en lice le Français José Bové, les eurodéputées allemandes Rebecca Harms et Ska Keller et l’eurodéputée italienne Monica Frassoni.