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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Fernand Boden et Octavie Modert ont participé à un échange de vues sur le "bilan de santé" de la politique agricole commune de l'UE
29-01-2008


Le 28 janvier 2008 le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Fernand Boden, et la secrétaire d’État à l’Agriculture, à la Viticulture et au Développement rural, Octavie Modert, ont participé à Vienne avec leurs collègues de plusieurs États membres de l’Union européenne à un échange de vues sur les thèmes centraux du "bilan de santé" de la politique agricole commune de l’Union sur base des premières orientations générales mises en avant par la Commission européenne. Sur invitation du ministre autrichien de l’Agriculture, Josef Pröll, cette réunion de concertation a servi à un positionnement stratégique dans ce dossier important.

Les ministres participants ont à l’unanimité souligné que ce bilan de santé à mi-chemin ne peut en aucun cas constituer l’occasion d’une réforme en profondeur de la PAC alors qu’elle a été fondamentalement réorganisée en 2003 et que les agriculteurs doivent bénéficier d’une sécurité de planification. Les participants se sont prononcés pour un premier pilier fort de la PAC qu’il ne faut pas évider. D’autres points forts des déclarations des délégations concernent le système administratif entourant la conditionnalité qui doit être simplifié, les instruments de régulation du marché qu’il convient d’organiser à plusieurs niveaux en sorte qu’ils puissent être activés essentiellement en cas de crise et constituer un filet de sécurité, ainsi que la gestion des crises devant par ailleurs faire partie intégrante de la politique agricole commune.

D'autres sujets abordés concernaient l’opposition à toute modulation qui remettrait en cause le compromis politique retenu en 2003, les modalités d’une éventuelle modulation individuelle dégressive pour les très grands bénéficiaires d’aides directes, et bien évidemment l’avenir des secteurs laitiers en Europe après une suppression des quotas laitiers à l’horizon 2015 en tenant à l’esprit que de nombreuses régions en Europe n’ont pas d’alternative à la production laitière et que des modèles compensatoires sont indispensables. Les délégations ont également abordé la question des zones défavorisées en estimant qu’une mise en question du régime du secteur laitier existant pourrait mettre en péril la production agricole dans de nombreuses régions.

En ce qui concerne le secteur laitier, le Luxembourg a souligné qu’il plaide pour une approche graduelle et multifactorielle associant une légère augmentation des quotas à une diminution progressive du taux de prélèvement et une adaptation du taux de correction en matière grasse, tout autant qu’une compensation intracommunautaire des livraisons ainsi que des mesures particulières au bénéfice des régions où la production de lait est primordiale pour la survie de l’activité agricole. Il a confirmé son opposition à une extension du champ d’application de la conditionnalité et une augmentation du taux de la modulation avant 2013 et mis en évidence le bien-fondé du concept actuel des régions défavorisées.

Sur base de l’intervention du Luxembourg, les pays se sont mis d’accord qu’il convient de fixer des priorités générales pour la production agricole qui sera toujours dominée par la production de denrées alimentaires dans un contexte d’approvisionnement alimentaire des populations qui doit rester primordiale, sans pour autant oublier de nouveaux défis à relever, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.

De façon générale, ce forum stratégique a souligné que le modèle européen de l’agriculture tel que défini en 1997 sous Présidence luxembourgeoise garde toute sa validité pour l’avenir. Multifonctionnalité, compétitivité, innovation, durabilité et non-abandon de régions agricoles entières devront continuer à caractériser l’agriculture européenne. La rencontre a été l’occasion de plaider pour une forte alliance contre des tendances à une large libéralisation de l’agriculture européenne.