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Environnement
Le DP s’exprime sur le paquet"climat et énergie" de la Commission européenne : "la méthode utilisée ne doit pas mettre en péril les objectifs fixés"
29-01-2008


Eugène Berger, Charles GoerensLe 29 janvier 2008, le groupe parlementaire DP a fait connaître sa position par rapport au paquet "climat et énergie" qui a été rendu public le 23 janvier 2008 par la Commission européenne. Même si le DP salue la finalité globale du paquet de mesures, il a émis des doutes quant à la méthode utilisée. Cela concerne d’abord le fait que le PIB constitue le critère principal retenu pour répartir l’effort global entre les Etats membres et qu’il n’y ait pas de mécanisme d’évaluation à long terme des mesures engagées sur le terrain.

L’engagement et le courage dont l’Union européenne a fait preuve dans le dossier "climat" méritent selon le DP le plus grand respect. Charles Goerens a surtout loué les efforts qui ont été consentis par la Commission pour impliquer davantage les pays tiers. L’initiative, ont estimé Eugène Berger et Charles Goerens, est "très importante" parce qu’elle pourrait se solder par "un effet d’entrainement à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières européennes".

Le PIB - un critère fallacieux

Les libéraux sont tout à fait d’accord avec l’objectif global du plan d’action car, comme l’a souligné Berger "nous avons une responsabilité vis-à-vis des pays en voie de développement qui subissent les plus grandes conséquences du réchauffement climatique". Le DP salue également le principe du "burden sharing", mais doute de la justesse du critère retenu par la Commission européenne pour répartir l’effort de réduction global entre les Etats membres, le PIB.

Dans le plan de la Commission européenne, l’effort global de réduction des émissions de gaz à effet de serre est réparti entre deux types de secteurs. Tandis que les centrales nucléaires et les installations industrielles sont obligées de réduire leurs émissions de 21 % par rapport aux niveaux de 2005, la réduction dans les autres secteurs (agriculture, bâtiment, installations industrielles) se limitera à 10 %. Ces 10 % seront répartis entre les Etats membre en fonction de leur PIB.

"Les pays qui affichent un retard en matière économique, comme la Bulgarie, doivent recevoir une réelle chance pour pouvoir décoller économiquement", a reconnu Goerens. "Mais", a-t-il poursuivi " j’ai des doutes par rapport au critère de sélection utilisé qui fait que les pays industrialisée devront fournir plus d'efforts pour atteindre l’objectif de réduction fixé à l’échelon européen". Pour Charles Goerens, le critère du PIB est un critère fallacieux parce qu’il ne tient pas assez compte des spécificités luxembourgeoises : une population qui s’accroit rapidement et une croissance économique qui n’est pas uniquement créée par les Luxembourgeois mais aussi les frontaliers.

D’où le besoin, selon Charles Goerens, pour le Luxembourg de se positionner au niveau européen et de faire connaître ses positions. "A la fin, lorsque le paquet sera adopté au Conseil et au Parlement, il faut que le Luxembourg puisse se reconnaître dans l’approche", a-t-il exigé.

Ne pas enfermer les gens dans une philosophie de la souffrance

Une autre revendication qui a été formulée par le DP : les efforts engagés sur le terrain doivent se traduire par des résultats concrets et tangibles pour la population. La question principale qui se pose est dès lors, pour Charles Goerens, de savoir "comment on peut motiver les gens sans pour autant les enfermer dans une philosophie de la souffrance".

L’absence d’évaluation des mesures sur le terrain

Eugène Berger, de son côté, a pointé l’absence de prospection et d’évaluation des mesures à long terme. Il a également critiqué qu’il n’a ait pas de stratégie globale au Luxembourg pour promouvoir les énergies renouvelables. "Il est important de montrer aux gens que les mesures sont efficaces et qu’elles ont un impact direct", a-t-il souligné. Dans les conditions actuelles, en revanche, la plupart des mesures s’apparentent, selon le député libéral "à une nébuleuse où on ne sait pas exactement combien de CO2 chacun de nous peut économiser".