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Traités et Affaires institutionnelles
Graham Watson, Anglais pro-européen et chef des libéraux européens, a commenté les grands dossiers de l’Union à Luxembourg
29-01-2008


Graham Watson, Anglais pro-européen et chef des libéraux européens, a commenté les grands dossiers de l’Union à LuxembourgLe 28 janvier 2008, Graham Watson, président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) était en déplacement au Luxembourg où il a rencontré le Premier ministre Jean-Claude Juncker. Au centre des entretiens de cet Anglais pro-européen figuraient les grands dossiers qui dominent l’agenda de l’Union européenne : les propositions de la Commission européenne pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la situation sur les marchés financiers de l’Union européenne, la proposition que la Commission européenne doit présenter sur les droits des patients et la ratification du traité de Lisbonne.

La lutte contre le changement climatique

Quatre jours à peine après avoir été dévoilé par la Commission européenne, le train de mesures pour mieux lutter contre le changement climatique a largement dominé les discussions entre le Premier ministre Jean-Claude Juncker et Graham Watson. Le président des libéraux au Parlement européen a exprimé son espoir que ce « paquet important » sera adopté le plus vite possible par le Conseil et le Parlement européen. Même si Watson a souligné "que nous avons tous une responsabilité", il a émis des doutes quant à l’application effective des mesures sur le terrain : "Je reconnais que le Luxembourg et la Grande-Bretagne auront de sérieuses difficultés pour mettre en œuvre ces dispositions".

La crise financière

"Nous sommes conscients qu’il faut une réplique ferme, mais pas une réplique de panique", telle est l’attitude qu’il faut, selon Graham Watson, adopter vis-à-vis de la crise financière européenne. "L’économie européenne repose sur des piliers nettement plus solides que ceux de l’économie américaine", a-t-il avancé comme argument. Il s’est néanmoins résolument opposé à toute décision pour changer les taux d’intérêts.

La  proposition de la Commission sur les droits des patients

Autre sujet qui fut abordé par le chef de file des libéraux et des démocrates en Europe : la proposition que la Commission européenne doit présenter sur les droits des patients. Selon Watson, cette législation doit permettre aux citoyens d’avoir accès à des services de santé dans un autre Etat membre sans pour autant, "compromettre le fonctionnement et l’intégrité des systèmes nationaux de santé."

La ratification du traité de Lisbonne, son entrée en vigueur et les nouvelles responsabilités du Parlement européenGraham Watson, Anglais pro-européen et chef des libéraux européens, a commenté les grands dossiers de l’Union à Luxembourg

Avec le traité de Lisbonne, le Parlement européen verra ses prérogatives renforcées, ce qui n’ira pas, selon Watson, sans poser de problèmes au niveau organisationnel: "Nous devrons faire beaucoup d’efforts pour réformer les pratiques, mais aussi la culture du Parlement européen pour être à la hauteur du nouveau traité".

Les sondages qui ont été menés en Grande-Bretagne révèlent que le soutien de l’opinion publique à l’UE est en hausse. Ce soutien, qui reste malgré tout "assez bas", est selon Watson révélateur d’une tendance positive qui se profile au sein de l’UE. Cette tendance s’explique selon lui par une construction européenne qui se fait au jour le jour à travers chacun de nous, "lorsque nous voyageons, lorsque nous allons faire des courses, lorsque nous menons des négociations commerciales". "Seulement", a-t-il pris le soin de préciser, "l’Europe ne se vante pas d’avoir fait tout ça".

Dans ce contexte, Graham Watson a relevé un phénomène auquel l’UE sera confrontée à l’avenir. Il s’agit de la disparition des générations plus anciennes qui ont encore une mémoire directe de la Seconde Guerre Mondiale. "Lorsque nous nous rendrons aux urnes en juin 2009, les électeurs qui auront une mémoire directe de la guerre, auront plus de 70 ans". Face à cette évolution démographique, il a plaidé pour une nouvelle poésie de l’émotion, qui permettrait "à l’UE de se doter de moyens pour répondre aux besoins, aux doutes et espoirs des citoyens européens".

Sur la ratification du traité de Lisbonne en Grande-Bretagne, Watson s’est montré optimiste : "Je pense qu’on aura une ratification du traité au mois d’avril, mai ou même avant Pâques". La situation en Irlande, en revanche, le préoccupe davantage. Les sondages d’opinion y ont révélé que 20 % des citoyens irlandais se prononceraient, en faveur du traité de Lisbonne, 12 % des citoyens se prononceraient en défaveur tandis que la majorité des électeurs est encore indécise.

"Un des problèmes qui se pose avec les ratifications, c’est que souvent les gens ne répondent pas à la question posée, mais à la personne qui pose la question", a expliqué Watson en faisan t allusion aux déboires médiatiques du Premier ministre irlandais.

Candidats et candidatures

Interrogé si Jean-Claude Juncker ou Tony Blair constituaient pour lui des options pour le poste de Président du Conseil crée par le traité de Lisbonne, Watson a répondu qu’on "ne peut pas désigner les personnes avant même d’avoir établi une job description". Quant à la candidature de Blair, il a exprimé de fortes réserves : "Quelqu’un qui a exercé la fonction de Premier ministre pendant plus de 10 ans et qui n’a rien pu faire pour rapprocher la Grande-Bretagne ni vers l’euro ni vers les accords de Schengen, c’est difficile".