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Développement rural - Migration et asile
Le Pacte Intégration Ouest – Pour une meilleure intégration dans la région LEADER Redange-Wiltz
16-02-2009


Camille Gira, Marie-Josée Jacobs, Marco Gaasch, Serge KollwelterLe 13 février 2009, Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l’Intégration, le groupe d’action locale LEADER Redange-Wiltz, l’ASTI, et le Commissariat du Gouvernement aux Etrangers (CGE), ont présenté et signé le projet-pilote du "Pacte Intégration Ouest" au Moulin de Beckerich. Ce pacte, financé avec le soutien des fonds structurels européens, s’inscrit dans la mise en œuvre de la loi d’intégration du 16 décembre 2008 en visant à réaliser l’intégration des étrangers - mais aussi des Luxembourgeois en provenance d’autres régions du pays -, en vue de renforcer les liens mutuels entre Luxembourgeois et étrangers.

Formation, participation et intégration

Marco Gaasch, le président du programme LEADER Redange-Wiltz, a expliqué que "14 communes représentant 22 528 habitants, dont 25 % de non-Luxembourgeois, se sont associés pour créer le Groupe d’Action Locale (GAL) LEADER Redange-Wiltz." Comme ce groupe d’action locale a axé sa stratégie pour la période 2007-2013 sur une meilleure intégration de la population étrangère dans la vie communale et régionale, l’initiative du Pacte Intégration Ouest est tombée au bon moment.

"Cette stratégie pour la période 2007-2013", a expliqué Marco Gaasch, "se compose de trois aspects : la formation, la participation et l’intégration au niveau régional", en ajoutant qu’"il ne s’agit pas seulement d’intégrer les personnes étrangères mais aussi de faire profiter de ces actions les Luxembourgeois qui viennent s’installer dans la région". A titre d’exemple de l’approche régionale du GAL, il a cité le journal d’information régional qui paraît en deux langues et qui représente un moyen optimal pour renforcer la sensibilisation et la pénétration des actions mises en route, et qui assume la distribution d’une information adéquate.

Le financement du pacte d’intégration est réglé de la façon suivante : le programme LEADER va assurer pendant Marco Gaaschtrois ans la coordination régionale des fonds des communes, de l’Union européenne et du Ministère du Développement Rural. Il se concerte en parallèle avec les communes sur un planning annuel des activités, se donne une ligne budgétaire, prévoit les demandes du subventionnement respectives auprès du Ministère de la Famille et de l’Intégration et élabore un plan de communication communal et régional. Par le biais du Commissariat du Gouvernement aux Etrangers, le Ministère de la Famille et de l’Intégration financera 50 % des coûts pour l’année 2009, et les frais de coordination et de suivi pour la mise en œuvre du Pacte Intégration Ouest seront assurés par le programme LEADER 2007-2013 Redange-Wiltz.

L’ASTI met à disposition son savoir-faire en matière d’immigration

Serge Kollwelter et Laura Zuccoli de l’ASTI ont abordé les objectifs du pacte, qui se fait dans une approche régionale pour favoriser la mise en œuvre concertée d’actions en vue d’une meilleure intégration des personnes étrangères. Il encourage les communes à s’engager dans les projets participatifs, et les aide et accompagne dans la réalisation des actions. Parallèlement, il soutient la sensibilité permanente des collectivités aux problèmes d’intégration des habitants non-luxembourgeois. "Nos expériences acquises sur le terrain en matière d'intégration depuis 30 ans, nous ont permis de proposer aux communes un dossier facilitant celle des non-Luxembourgeois", a expliqué Serge Kollwelter.

Serge Kollwelter et Laura ZuccoliLaura Zuccoli a précisé que les ressources mises à disposition par l’ASTI sont, d’un côté, la communication - par le biais de la traduction orale directe ou d’interprètes interculturels -, et, de l’autre côté, l’offre culturelle qui permet un enrichissement des communes dans ce domaine. "L’ASTI met également à disposition son savoir-faire dans les domaines des maisons relais, du contact avec les parents étrangers, de projets pédagogiques interculturels au primaire et au secondaire, ainsi que de ses activités interculturelles", a-t-elle précisé.

Les premiers pas concrets

Les objectifs du Pacte Intégration Ouest sont multiples et les responsables ont élaboré une série de pas concrets qui vont être mis en œuvre dans un premier temps.

Il s’agit d’abord d’un carnet de bienvenue régional réalisé avec des pages individualisées en fonction des communes. Ce carnet est destiné aux nouveaux arrivants, tant luxembourgeois que non-luxembourgeois, et contient de nombreuses informations pour les aider à se retrouver dans leurs nouvelles communes.

Pour structurer l’apprentissage de la langue luxembourgeoise au précoce ou au préscolaire, une formation "Sprachförderung für (Migranten)-Kinder" en collaboration avec Dysphasie.lu est programmée. Cette formation s’adresse aux enseignants et aux éducateurs des différentes communes travaillant avec les enfants en âge de l’éducation précoce et du préscolaire.

L’ASTI a parallèlement créé le site Internet www.bienvenue.lu, qui rassemble des informations utiles, et qui s’adresse aux citoyens de l’Union européenne et aux ressortissants de pays tiers en vue de les informer sur leurs possibilités et droits.

Le groupe LEADER organisera ensemble avec l’Agence Interculturelle de l’ASTI une journée d’information ciblée sur la législation nationale en matière d’immigration et de nationalité pour les personnes des administrations communales.

Une formation destinée aux agents communaux et au personnel enseignant et encadrant les écoles primaires, maisons relais, foyers de jour ou crèches sera également organisée sur les us et coutumes des différentes nationalités étrangères présentes au Luxembourg.

Laura Zuccoli a précisé que des pourparlers sont en cours pour mettre en place d’autres pactes sous forme de projets-pilotes avec les villes de Luxembourg et de Differdange, et dans les communes de Steinsel et de Junglinster

Marie-Josée Jacobs : "L’intégration n’est pas à sens unique"

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l’Intégration, s’est réjouit de cette initiative qui représente, selon Marie-Josée Jacobs elle, "une preuve que nous sommes parfois en avance sur notre temps". En citant la phrase "de nombreuses petites gens font de nombreux petits pas pour changer le monde", elle a expliqué que la loi sur l’immigration est une loi cadre qui a "besoin d’instruments et de soutien de l’Etat, et de know-how des associations, comme par exemple de l’ASTI".

"Ici, il s’agit de l’intégration, et nous avons la bonne approche en commençant par les enfants parce qu’il est important de les intégrer dès leur plus jeune âge dans leur commune", a souligné Marie-Josée Jacobs en précisant que "nous ne pouvons pas nous permettre qu’un nombre si élevé d’enfants ne terminent pas leur études." La ministre de la Famille et de l’Intégration a revendiqué que les capacités des gens ne doivent pas être gaspillées, qu’il faut empêcher l’échec scolaire et permettre à tous les enfants d‘accéder un jour au marché du travail. "Dans ce domaine, il ne faut pas perdre de temps, parce qu’on ne pourra plus rattraper les mois perdus", a-t-elle précisé. En guise de conclusion, elle a souhaité que le projet-pilote du Pacte Intégration Ouest soit victime de son propre succès et que les autres communes suivent cet exemple parce qu’"on peut seulement gagner si l’intégration des personnes étrangères réussit".

Après la présentation et la signature du Pacte Intégration Ouest, une bonne vingtaine de personnes étaient les premières à obtenir un diplôme de participation à la formation sur l’apprentissage de la langue luxembourgeoise au précoce et au préscolaire.