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Éducation, formation et jeunesse
"Le processus de Bologne n’est pas fini"
François Biltgen a fait le point sur une conférence ministérielle qui a mis l’accent sur la mobilité, la dimension sociale et l’investissement public dans l’enseignement supérieur en Europe
30-04-2009


François BiltgenFrançois Biltgen, ministre luxembourgeois de la Culture, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, a présenté le 30 avril 2009 les résultats du Sommet sur le Processus de Bologne auquel il a participé les 28 et 29 avril à Louvain-la-Neuve en Belgique, dont les pays du Benelux ont assuré la présidence qu’ils détiennent depuis deux ans, et qu’ils partagent actuellement avec la Présidence tchèque du Conseil de l’UE.

François Biltgen a souligné trois volets dont il retire une grande satisfaction : le travail effectué en une décennie, la continuation du processus de Bologne jusqu'en 2020 et les nouveaux accents qui ont été mis en avant au cours de la conférence.

Beaucoup de travail a été effectué en dix ans sur la question des diplômes. Le Bachelor, le Master et le Doctorat sont devenus des piliers pratiquement communs de l’enseignement supérieur en Europe. Le contrôle de la qualité de l’enseignement supérieur par des instances nationales ou internationales, comme dans le cas de l’Université du Luxembourg, est également devenu une chose commune. Finalement, avec le European Credit Transfer System (ECTS), un cadre pour la reconnaissance des compétences et des qualifications a été créé qui facilite la mobilité dans un espace européen de l’enseignement supérieur.

La Conférence ministérielle de Louvain-la-Neuve a permis de fixer de nouveaux rendez-vous en 2010, 2012, 2015, 2018 et 2020 pour un processus de Bologne qui continuera et qui attire des Etats comme Israël ou le Kazakhstan et suscite un intérêt grandissant en Chine, au Brésil, en Australie et aux USA. Dans le cadre du "Bologna Policy Forum", un forum entre les Etats européens et des Etats tiers, dont ceux cités ci-dessus, l’on est arrivé au bout de deux ans à formuler, dans le but non explicite, mais très implicite de contrer la fuite des cerveaux, le "brain drain", le principe suivant : "Nous déclarons que les échanges transnationaux dans le domaine de l’enseignement supérieur devraient être basés sur les valeurs académiques et nous plaidons pour un échange équilibré d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants entre nos pays et défendons le principe d’une ‘circulation des cerveaux’ ("brain circulation") qui soit équitable et fructueuse."       

Parmi les nouveaux accents posés par la Conférence ministérielle, François Biltgen en a retenu quatre : la mobilité, la dimension sociale, l’investissement public dans l’enseignement supérieur et la question du classement des universités.

Le point 18 du texte adopté par les ministres, dont François Biltgen a souligné le caractère "d’acte informel, consensuel, sans portée légale mais suivi de mesures prises dans les pays", pousse vers un accroissement de la mobilité des étudiants, qui est actuellement de 12 % en moyenne en Europe, à 20 %.    

Le point 9 met l’accent sur la dimension sociale et la nécessité de faciliter l’accès des jeunes à l’enseignement supérieur. Pour Biltgen, disposer d’un diplôme universitaire dans le monde postindustriel n’est plus disposer d’un diplôme élitaire (cf. son texte à ce sujet évoqué par Europaforum en mars 2008) mais d’un diplôme nécessaire pour accéder à un travail qualifié, et le monde postindustriel produit avant tout ce type d’emploi. D’autre part, la dimension sociale n’a pas seulement une dimension financière. Il s’agit également de promouvoir l’accès à l’enseignement supérieur de jeunes issus de groupes actuellement sous-représentés dans celui-ci, de groupes comme les jeunes issus de l’immigration au Luxembourg, qui n’accèdent déjà pas en amont en nombre suffisant au baccalauréat pour des raisons qui tiennent plus au système même de l’enseignement.

Le point 3 du communiqué des ministres déclare quant à lui que l’investissement public dans l’enseignement supérieur est "la plus grande des priorités"

Le point 22 sur les outils multidimensionnels de transparence aborde la question du classement des universités. Le classement de Shanghai, qui est le plus connu, mesure les universités selon le nombre de Prix Nobel, l’ampleur de sa recherche pure et l’intensité de son recours à la langue anglaise. Le communiqué estime qu’un nouveau type de classement devrait surtout aider les institutions d’enseignement supérieur "à identifier et à comparer leur forces respectives" et être développées avec les acteurs sur le terrain.