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Agriculture, Viticulture et Développement rural - Traités et Affaires institutionnelles
Dans une lettre ouverte adressée à Jean-Claude Juncker, Déi Gréng disent "Non à Barroso"
En marge du Conseil européen, les Verts prennent la défense des producteurs de lait
19-06-2009


déi GréngEn réaction au soutien unanime que les dirigeants de l’UE ont porté à la candidature pour la présidence de la Commission européenne de José Manuel Barroso lors du Conseil européen à Bruxelles, Déi Gréng ont adressé le 19 juin 2009 une lettre ouverte au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker dans laquelle ils se positionnent clairement contre cette nomination. Ils critiquent notamment la capacité d’adaptation de José Manuel Barroso, que Daniel Cohn-Bendit a qualifié de "caméléon". En faisant allusion à son attitude lors du G20 du 2 avril 2009 à Londres, les Verts pensent en outre que José Manuel Barroso a échoué dans la défense au niveau international des règles et des intérêts de l’Union européenne. Ils lui reprochent également de ne pas s’être impliqué dans la lutte active et préventive contre la crise.

José Manuel Barroso incarne pour les Verts "les excroissances néolibérales" de la Commission précédente. "Son zèle libéralisateur a culminé dans le soutien qu’il a apporté à la directive Bolkestein", soulignent les Verts, "qui n’a pu être empêchée que grâce à l’engagement solidaire des syndicats européens et de leurs alliés politiques au Parlement européen".

Lors de l’établissement de la liste grise des paradis fiscaux au G20, "liste qui a porté atteinte à l’image du Luxembourg dans le monde", José Manuel Barroso a joué pour les Verts un rôle peu glorieux en adoptant une attitude de "caméléon". Au lieu d’attirer l’attention des Etats membres de l’UE présents au G20 sur la "méthode communautaire" en répondant à son rôle de gardien des règles de l’UE, il aurait participé en tant qu’observateur silencieux à cette "réunion internationale illégitime".

"Au vu de l’échec de José Manuel Barroso, qui représente la politique néolibérale et antisociale, l’incapacité d’agir et la régression de l’Union européenne", les Verts ne comprennent pas comment le Premier ministre luxembourgeois ait pu soutenir la nouvelle candidature de l’ancien président de la Commission européenne. Ils pensent que "l’Europe aura besoin dans les prochaines années d’une Commission forte qui s’engage pour une dimension sociale et écologique, un droit communautaire contractuel, ainsi que pour la protection de tous les Etats membres, notamment des petits pays".

Déi Gréng prennent la défense des producteurs de lait

Le même jour, Déi Gréng ont également lancé un appel aux chefs de gouvernement de l’UE et aux ministres de l’Agriculture de "prendre enfin au sérieux les problèmes des producteurs de lait". Dans un communiqué de presse, les Verts ont abordé la démonstration "impressionnante" des agriculteurs le 18 juin 2009 à Bruxelles, par laquelle ils ont manifesté leur force et leur solidarité européenne. Chose qui va probablement se répéter le 22 juin 2009 à Luxembourg où aura lieu le Conseil Agriculture.

Les Verts ont déclaré qu’ils "soutiennent les revendications" des producteurs de lait et qu’il faut arriver aussi vite que possible à un prix du lait stable et rentable. Ils veulent également soutenir le secteur laitier actuellement en crise pour empêcher que des agriculteurs doivent abandonner leurs exploitations agricoles.

Dans cet ordre d’idées, Déi Gréng revendiquent un mécanisme de régulation des volumes plus flexible que le système des quotas laitiers actuellement en place, un mécanisme qui aille de pair avec une production orientée vers la qualité et tenant compte de la demande. Ils pensent en outre que la suppression sans substitution du système des quotas laitiers prévue par la Commission européenne et les ministres de l’Agriculture pour 2015, "mène déjà aujourd’hui à l’impasse".

Pour les Verts, essayer de parer la baisse des prix du lait par des subventions anticipées, "ne peut que temporairement atténuer la situation précaire des agriculteurs, sans vraiment résoudre le vrai problème". Bien au contraire, elles entraînent selon les Verts "une surproduction sur le marché du lait dominé par quelques grandes chaînes, qui prescrivent les prix aux agriculteurs".

Les Verts pensent que "la politique doit intervenir de façon rapide et décidée", notamment par la mise en place d’un "droit de la concurrence plus stricte au niveau européen qui interdit aux discounters de vendre des produits laitiers en-dessous du prix de revient". Ils revendiquent également la "suppression des subventions à l’exportation de l’UE", qui mènent en fin de compte au dumping des prix. Ils jugent cette politique des prix d’injuste par rapport aux pays en voie de développement où elle détruit également de nombreuses existences agricoles.