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Elections européennes
Portrait : Après quinze ans de gouvernement et dix ans au Parlement européen, Robert Goebbels rempile pour un nouveau mandat d’eurodéputé
09-06-2009


Robert Goebbels dans l'attente des résultats lors de la soirée électorale du 7 juin 2009Robert Goebbels, eurodéputé sortant et tête de liste du LSAP pour les européennes, s’est vu renouveler son mandat au Parlement européen par les électeurs luxembourgeois. Une victoire qui reste cependant douce-amère, car le socialiste n’arrive, avec 74 776 voix, qu’en 4e position derrière Charles Goerens (DP), Viviane Reding (CSV) et Claude Turmes (Déi Gréng).

Et l’eurodéputé a avoué, dans les colonnes du Tageblatt du 9 juin 2009, ne pas être "vraiment satisfait des résultats des socialistes". Ce que regrette Robert Goebbels, c’est que son parti n’ait pas gagné un deuxième siège pour le Parlement européen. Ce qui le console en revanche un peu dans les résultats des européennes au Luxembourg, c’est que sans Juncker, le CSV est "nettement affaibli", même s’il conserve "la moitié des sièges avec seulement un tiers des voix". Pour Robert Goebbels, "son travail au Parlement européen a été cependant honoré par son résultat personnel aux élections".

Quant à la puissance des conservateurs au Parlement européen, qui a été confirmée par les urnes ce dimanche, le socialiste l’explique par le primat des affaires intérieures dans les élections européennes. Ainsi, "les résultats de cette élection offrent au niveau européen une image sans logique, si ce n’est le fait que tous les partis au pouvoir – à l’exception du CSV – ont été sanctionnés par les électeurs".

Dans un Parlement européen qui est ainsi "le reflet des rapports de force nationaux", Robert Goebbels se dit préoccupé par le renforcement de petits partis, bien souvent eurosceptiques, ce qui risque de rendre plus difficile le travail législatif.

Un journaliste engagé qui de la politique communale est passé directement au gouvernement

Journaliste de métier, Robert Goebbels a été éditorialiste du Tageblatt et il a présidé l’Association luxembourgeoise des Journalistes de 1972 à 1974.

Son engagement politique remonte à 1964, date à laquelle, âgé de 20 ans, il adhère au Parti ouvrier socialiste du Luxembourg (POSL ou LSAP). Entre 1970 et 1985, Goebbels est secrétaire général du LSAP. En 1976, il est élu conseiller municipal de la Ville de Luxembourg, fonction qu’il exercera à nouveau de 1999 à 2004.

Quinze ans de gouvernement

C’est en 1984 qu’il est élu député de la circonscription Centre pour la première fois et qu’il entre, d’emblée, au gouvernement. Il y est secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commerce extérieur et à la Coopération, ainsi que secrétaire d’État aux Classes moyennes.

Réélu en 1989 et 1994, il est à chaque fois appelé au gouvernement, et ce jusqu’en 1999. Il y sera nommé ministre de l’Economie, des Transports et des Travaux publics, ainsi que ministre de l’Energie.

L’occasion pour ce membre du gouvernement aux nombreux portefeuilles de suivre de près la politique européenne et de participer activement à la Présidence de l’Union européenne que le Luxembourg a assumé à trois reprises, en 1985, 1991 et 1997, pendant qu’il était en fonction.

Le choix du Parlement européen

En 1999, Robert Goebbels, réélu une fois de plus alors que son parti, lui, n’est plus membre de la coalition gouvernementale, fait le choix de rejoindre les rangs des eurodéputés. L’ancien ministre est, dès ses premiers pas au sein de l’hémicycle, nommé vice-président du groupe parlementaire du PSE dont il est aussi le porte-parole pour les questions économiques et sociales. Pendant cette première mandature passée entre Bruxelles et Strasbourg, Robert Goebbels a par ailleurs joué le rôle de coordinateur socialiste au sein de la Commission économique et monétaire du Parlement européen (ECON). En 2001 il a été élu Président de la Commission temporaire du Parlement Européen sur la génétique humaine.

Réélu en juin 2004, Robert Goebbels a de nouveau opté pour le Parlement Européen. Pour ce deuxième mandat, l’eurodéputé s’est vu reconduit comme vice-président du groupe socialiste, et il a pris en charge les politiques de l'industrie et de la recherche, de l'énergie, du marché intérieur et de la protection des consommateurs, du transport et du tourisme, ainsi que des questions budgétaires. Au sein de ce parlement sortant, Robert Goebbels a été membre de la Commission Economique et Monétaire, membre suppléant de la Commission de l'Industrie et de la Recherche (ITRE), ainsi que de la Commission du Contrôle Budgétaire (CONT). En 2007 il a été par ailleurs nommé membre de la Commission temporaire sur le Changement climatique (CLIM).