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Environnement
Après la "douche froide" de Copenhague, Claude Wiseler et ses homologues européens préparent la stratégie de l’UE en matière de lutte contre le changement climatique
15-03-2010


Les ministres de l’Environnement de l’UE se sont réunis le 15 mars 2010 à l’occasion d’un Conseil Environnement. Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, représentait le Luxembourg dans des discussions qui ont porté sur le suivi de la Conférence de Copenhague sur la lutte contre le changement climatique, mais aussi sur la stratégie de l’UE en matière de biodiversité ou encore sur les aspects environnementaux de la stratégie Europe 2020. Les ministres ont aussi discuté de la réduction des émissions de CO2 pour les véhicules utilitaires légers ainsi que de la directive sur les sols.

Après la "douche froide" de Copenhague, Claude Wiseler prône une stratégie du "pas-à-pas" afin d’obtenir un accord juridiquement contraignant

Les ministres, qui ont débattu des suites à donner aux négociations en matière de lutte contre le changement climatique, ont adopté des conclusions qui serviront de base de discussion en vue du Conseil européen des 25 et 26 mars. L’enjeu, c’est donc la stratégie que l’UE va défendre à l’avenir.

Dans leurs conclusions, les ministres évaluent les résultats de la conférence de Copenhague, ils soulignent les opportunités de mise en œuvre immédiate offertes par l’accord obtenu à Copenhague et confirment les positions de l’UE sur un certain nombre de points, comme l’objectif de réduction des émissions de 20 % d’ici à 2020, voire de 30 % à condition que d’autres Etats industriels s’y engagent aussi. L’engagement de l’UE en ce qui concerne le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres est lui aussi réaffirmé.

Pendant le repas, les ministres ont ensuite abordé les éléments clefs des négociations en vue d’un nouvel accord international. Le secrétaire d’Etat mexicain à l’Environnement, Juan Rafael Elvira Quesada, leur a par ailleurs fait part des préparatifs en cours en vue de la conférence prévue à Cancún du 29 novembre au 10 décembre 2010.

Dans un article publié dans le Tageblatt daté du 16 mars 2010, Marisandra Ozolins rapporte les propos du ministre luxembourgeois. Claude Wiseler explique ainsi qu’après "la douche froide" de Copenhague, il est désormais logique d’adopter une stratégie du "pas-à-pas". Cela vaut, pour le ministre, tant pour les négociations prévues en avril et en juin à Bonn que pour la grande conférence de Cancún ou encore le sommet qui suivra, en Afrique du Sud, fin 2011. Et c’est une vision partagée par la commissaire Connie Hedegaard qui a présenté une stratégie visant à redynamiser l'action mondiale après Copenhague au Parlement européen le 9 mars dernier.

Pour Claude Wiseler, "l’Europe doit mettre toutes les chances de son côté" tout en maintenant sa position pour ce qui est d’arriver, pour l’après Kyoto, à un "accord juridiquement contraignant". Et l’objectif, visé tant par le ministre que par Connie Hedegaard, ce sera d’obtenir des "résultats concrets" à Cancún, dont la future conférence ne doit pas être d’avance vouée à l’échec.

Selon Claude Wiseler, il s’agira de montrer à Cancún "ce que nous avons fait", et cela devra être "crédible et inattaquable". Il est donc essentiel à ses yeux de débloquer rapidement les fonds prévus pour le financement des mesures d’adaptation dans les pays en voie de développement en veillant à ce qu’ils ne proviennent pas des budgets prévus pour la coopération et le développement. Le Luxembourg a d’ores et déjà prévu 9 millions d’euros pour la période 2010-2012 et le Grand-Duché est en train d’identifier les projets bilatéraux de lutte contre le changement climatique à mettre en œuvre. Le ministre luxembourgeois espère ainsi que l’on arrivera "aussi loin que possible, aussi tôt que possible".

Les ministres se sont fixés pour principal objectif d’enrayer la perte de la biodiversité dans l'UE d'ici à 2020

Les ministres de l'Environnement ont par ailleurs adopté à l'unanimité des conclusions sur la biodiversité pour l'après2010 Année de la Biodiversité 2010. Alors que l'Année de la Biodiversité proclamée par l'ONU pour 2010 bat son plein, les ministres se sont ainsi fixés pour principal objectif d’enrayer la perte de la biodiversité dans l'UE d'ici à 2020. "La protection de la biodiversité requiert des politiques et des mesures présentant un bon rapport coût-efficacité et va bien au-delà des zones protégées et des réseaux écologiques", ont ainsi souligné les ministres. Leur objectif est aussi que l’UE puisse se faire entendre sur la scène internationale, et la conférence de la Convention sur la diversité biologique de Nagoya, prévue en octobre 2010, est clairement visée.