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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Selon un sondage Eurobaromètre, l'opinion publique de l'UE est largement favorable aux orientations de la politique agricole européenne
Malgré ce large soutien à la politique agricole de l’UE, plus de la moitié des citoyens européens n’ont jamais entendu parler de la PAC
30-03-2010


eurobarometerLes citoyens européens soutiennent largement les nouveaux objectifs de la politique agricole conduite au niveau de l'Union européenne et sont majoritairement en faveur du maintien de son budget. C’est une des principales constatations d’une enquête consacrée à l’attitude des citoyens européens vis-à-vis de l’agriculture et de la Politique agricole commune (PAC). Faisant suite à deux sondages récents du même type réalisés en 2006 et en 2007, cette nouvelle enquête confirme que les orientations et les objectifs de la PAC recueillent une majorité de réactions favorables. Commandée à TNS Opinion par la direction générale de l’agriculture et du développement rural de la Commission européenne, l’enquête a été réalisée entre le 13 novembre et le 9 décembre 2009 dans les Etats membres de l’UE. A cette fin, 502 entretiens individuels ont été menés au Luxembourg.

90 % des citoyens de l’UE pensent que l’agriculture est un sujet important pour l’avenir de l’Europe

Une écrasante majorité de citoyens européens estime que l’agriculture et l’espace rural constituent des sujets importants pour l’avenir de l’Europe (90 % en moyenne – allant de 96 % en Grèce à 80 % au Royaume-Uni). Au Luxembourg, 91 % des personnes interrogées pensent que ces deux sujets sont importants pour l’avenir de l’Europe.

Par ailleurs, l'opinion publique européenne reste largement favorable aux nouveaux objectifs de la PAC qui consistent à préserver les campagnes, à aider les agriculteurs à relever les défis liés au changement climatique, développer l’économie dans les zones rurales, répartir le soutien aux agriculteurs de manière plus équitable et le conditionner au respect de normes environnementales, préserver les campagnes, et encourager les agriculteurs à produire en fonction de la demande du marché.

Ce soutien à la politique agricole se traduit également par une préférence générale pour que cette politique soit conduite au niveau européen. En effet, les citoyens estiment que de nombreux sujets devraient être traités au niveau européen, qu'il s'agisse de protéger l'environnement et de relever les défis du changement climatique (65 % pour l’UE et 80% pour le Luxembourg), de la sécurité des approvisionnements (53 % pour l’UE et 75 % pour le Luxembourg), d'assurer la qualité et la sécurité des aliments (51 % pour l’UE et 72 % pour le Luxembourg) ou d'assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs (45 % pour l’UE et 60 % pour le Luxembourg). Bien qu’il y ait une différence considérable entre les réponses selon le thème et les États membres, les répondants n’ont pas accordé de préférence aux niveaux régionaux ou locaux pour traiter ces questions.

L’agriculture et le changement climatique

L'enquête comportait aussi une nouvelle série de questions relatives à l'agriculture et le changement climatique. Sur ce point, près de la moitié des répondants (46 %) pense que l’agriculture a déjà apporté une contribution importante à la lutte contre le changement climatique. Au Luxembourg cependant, 49 % des personnes interrogées ne partagent pas du tout cet avis.

En moyenne, 61 % des personnes interrogées dans l’UE et 71 % des personnes interrogées au Luxembourg ne pensent pas que l’agriculture soit une des causes majeures du changement climatique. Néanmoins, ils jugent nécessaire de déployer davantage d’efforts dans ce sens.

Une grande majorité (82 % pour l’UE et 73 % pour le Luxembourg) convient que l’UE doit aider les agriculteurs à changer leur façon de travailler afin de combattre le changement climatique. Une proportion similaire de répondants (77 %) pense que l’agriculture subira fortement les effets du changement climatique au cours des prochaines années. La plupart des répondants (67 %) pense que les agriculteurs de l’UE doivent changer leur manière de travailler afin de lutter contre le changement climatique, même si cela signifie que l’agriculture au sein de l’UE deviendra moins compétitive.

58 % des répondants pour l’UE et 64 % pour le Luxembourg sont par ailleurs prêts à payer 10 % plus cher les produits agricoles s’ils sont produits d’une manière qui n’aggrave pas le changement climatique. La plupart des répondants s’accordent aussi sur le fait que les agriculteurs devraient être encouragés à produire davantage de produits biologiques (84 %), à contribuer à la production d’énergie renouvelable (83 % pour l’UE et 76 % pour le Luxembourg) et à tirer profit des progrès des biotechnologies (77 % pour l’UE, contre 66 % pour le Luxembourg).

Le budget de la PAC

Cette reconnaissance du rôle fondamental de l'agriculture dans nos sociétés justifie le fort soutien des sondés pour le maintien des subventions accordées aux agriculteurs (83 % pour l’UE et 84 % pour le Luxembourg). En outre, la grande majorité des interviewés (68 %) estime que le budget consacré à la PAC est adéquat ou insuffisant, contre seulement 12 % qui pense qu'il est trop élevé. Au Luxembourg par contre, un quart des personnes interrogées juge le budget consacré à la PAC trop élevé.

Pour l'avenir, la majorité des citoyens de l’UE et du Luxembourg (72 % dans les deux cas) estiment que, pendant les 10 prochaines années, l'aide financière aux agriculteurs de l’Union européenne devrait augmenter ou rester à peu près la même. Il est à noter que le pourcentage de personnes qui pensent que le budget de la politique agricole devrait augmenter est en constante progression depuis 3 ans.

Ces résultats sont à mettre en parallèle avec ceux de l'étude Eurobaromètre standard réalisée en automne 2009 dans laquelle les européens placent le soutien à l'agriculture en troisième priorité pour relancer durablement la croissance.

Même si les citoyens européens continuent d’attacher de l’importance à l’agriculture, la plupart a une connaissance limitée de la PAC. La connaissance de la PAC, et le niveau de compréhension s’y référant, est relativement faible et n’a pas augmenté depuis 2006 : plus de la moitié des personnes interrogées n’avaient pas entendu parler de la Politique agricole commune (57 % pour l’UE et 52 % pour le Luxembourg). La moyenne européenne des personnes ayant des connaissances au sujet de la PAC est de 13 %. L’Irlande enregistre le niveau le plus élevé de sensibilisation dans ce domaine (26 %), suivie du Luxembourg (22 %) et de la France (20 %).

La moitié des Luxembourgeois pensent que la PAC devrait assurer un niveau de vie correct aux agriculteurs

59 % des Européens et 52 % des Luxembourgeois pensent que la PAC devrait en priorité garantir que les produits agricoles soient de bonne qualité, sains et sans danger. Garantir des prix raisonnables pour les produits alimentaires (49 % pour l’UE respectivement 45 % pour le Luxembourg), protéger l’environnement et assurer un niveau de vie correct aux agriculteurs (41 % dans les deux cas pour l’UE, et 42 % respectivement 50 % pour le Luxembourg) sont également considérés comme des sujets à traiter en priorité.

L’efficacité de la PAC est évaluée à la fois positivement et négativement par les Européens. Selon eux, la PAC remplit plutôt bien son rôle lorsqu’il s’agit de garantir l’approvisionnement alimentaire dans l’UE (59 % pour l’UE et 64 % pour le Luxembourg), de s’assurer que les produits agricoles soient de bonne qualité, sains et sans danger (52 % pour l’UE et 55 % pour le Luxembourg) et de favoriser les méthodes d’agriculture biologique (41 % pour l’UE respectivement 44 % pour le Luxembourg).

En revanche, ils pensent que les résultats de cette politique sont plutôt mauvais s’agissant de la protection des exploitations agricoles familiales et le maintien d’un niveau de vie correct pour les agriculteurs. En outre, les résultats négatifs excèdent les résultats positifs sur la question de l’efficacité de la PAC à garantir des prix raisonnables pour les consommateurs sur les produits alimentaires, à protéger l’environnement et se préoccuper du changement climatique ainsi qu’à développer les zones rurales tout en préservant les campagnes.

Les questions prioritaires nécessitant le plus d’informations

Les raisons pour lesquelles les agriculteurs reçoivent des subventions est une question sur laquelle les répondants souhaitent être mieux informés en France (29 %), en Belgique et au Luxembourg (27 % dans les deux cas). La sécurité alimentaire reste aussi une question fondamentale en termes de besoin d’informations. Outre la sécurité alimentaire (51 %), nous constatons une demande non négligeable d’informations sur les conséquences de l’agriculture sur l’environnement (31 %) et le bien-être des animaux d’élevage (23 %).