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Politique étrangère et de défense
Pour Jean Asselborn, l’UE devrait "geler un peu les relations entre l'UE et Israël si on n'est pas capable de reprendre le cours des négociations" de paix
13-12-2010


Le processus de paix au Proche Orient a été un des moments clés du Conseil Affaires extérieures qui s’est tenu le 13 décembre 2010 à Bruxelles. Dans ses conclusions, le Conseil réitère qu’il est disposé à reconnaître un Etat palestinien et à contribuer à une solution négociée et définitive de toutes les questions pendantes au cours des 12 mois qui ont été fixés par le Quartet (ONU, UE, Etats-Unis, Russie). Il est également prêt à participer à la reconstruction et à la relance économique de la bande de Gaza.Jean Asselborn à Bruxelles le 13 décembre 2010. Il présidait, en marge du Conseil Affaires extérieures, une réunion du Comité de ministres Benelux

Ces conclusions ont été adoptées dans un contexte où les négociations de paix sont dans une impasse après l'échec des Etats-Unis à obtenir la semaine dernière de l'Etat d’Israël un gel de sa politique de colonisation en Cisjordanie et où le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton de prendre "une mesure en vue de la reconnaissance de l'Etat de Palestine sur les frontières des territoires palestiniens occupés depuis 1967".

Les ministres européens des Affaires étrangères n’ont pas pris une telle mesure qui aurait été à la fois prématurée et unilatérale. La ligne de l’UE est de reconnaître un Etat palestinien "lorsque cela sera approprié". D’autre part, l'UE ne reconnaîtra aucun changement aux frontières de 1967 d'un futur Etat palestinien autres que ceux négociés par les deux parties. Cette position implique que "cela pourrait inclure des échanges de territoires négociés". En attendant, l'UE "regrette" le refus d'Israël de prolonger le gel de sa colonisation en Cisjordanie, qui reste selon elle "illégale" au regard du droit international.

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, fait partie de ceux qui au Conseil auraient souhaité que l'UE adopte une position plus dure. Pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, il est temps de "geler un peu les relations entre l'UE et Israël si on n'est pas capable de reprendre le cours des négociations" de paix. Une amélioration des relations entre l’UE et Israël serait selon lui actuellement "très négative et contreproductive". Selon lui, l’UE devrait augmenter sa pression sur Israël, afin que les constructions cessent dans les territoires occupés. Pour Jean Asselborn, il n’est plus possible de passer simplement à l’ordre du jour, quand "Israël viole le droit international et met en danger sa propre sécurité".