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Le nouveau tableau de bord de l’Union de l’innovation montre que l’UE, malgré des progrès dans de nombreux États membres, est dépassée par ses principaux concurrents
Le Luxembourg compte parmi la catégorie des "suiveurs de l’innovation"
01-02-2011


L’UE ne parvient pas à combler l’écart en matière d’innovation avec ses principaux concurrents internationaux, à savoir les États-Unis et le Japon. Bien que la tendance soit prometteuse dans la plupart des États membres malgré la crise économique, les progrès ne sont pas assez rapides.

Alors que l’UE maintient encore une nette avance sur les économies émergentes de l’Inde et de la Russie, le Brésil fait des progrès constants et la Chine rattrape rapidement son retard. Comparaison des performances de l'UE en matière d'innovation par rapport à ses ocncurrents clefs

Au sein de l’UE, la Suède a les meilleurs résultats, suivie par le Danemark, la Finlande et l’Allemagne. Ces quatre pays sont considérés comme des "champions de l’innovation". Le Royaume-Uni, la Belgique, l’Autriche, l’Irlande, le Luxembourg, la France, Chypre, la Slovénie et l’Estonie, dans cet ordre, constituent le groupe suivant, à savoir celui des "suiveurs de l’innovation".

Ce sont là quelques-unes des principales conclusions du tableau de bord de l’Union de l’innovation (TBUI) 2010 publié le 31 janvier 2011 par la Commission européenne. Il s’agit de la première édition dans le cadre de l’initiative "Une Union de l’innovation" ; ce tableau de bord remplace l’ancien tableau de bord européen de l’innovation (TBEI) et alimente l’examen annuel de la croissance récemment publié dans le but d’aider les États membres à établir leurs points forts et faibles et d’améliorer leurs performances en matière d’innovation au moyen de leurs programmes de réforme nationaux découlant de la stratégie Europe 2020.

Le tableau de bord 2010 repose sur 25 indicateurs liés à la recherche et à l’innovation et couvre les 27 États membres de l’Union, la Croatie, la Serbie, la Turquie, l’Islande, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine,  la Norvège et la Suisse. Ces indicateurs sont classés en trois grandes catégories:

  • les "outils", c’est-à-dire les éléments de base qui permettent l’innovation (ressources humaines, financements et aides, et des systèmes de recherche ouverts, excellents et attractifs);
  • les "activités des entreprises", qui montrent à quel point les entreprises européennes sont innovatrices (investissements des entreprises, collaborations et entrepreneuriat, actifs intellectuels);
  • les "résultats", qui montrent comment cela se traduit en avantages pour l’économie dans son ensemble (innovateurs, effets économiques).

La comparaison des indicateurs pour l’UE, les États-Unis et le Japon montre que l’UE ne comble pas son écart de performance avec ses principaux concurrents.

Les performances du Luxembourg en matière d'innovation par rapport à la moyenne dans l'UEL’écart le plus important apparaît dans la catégorie "activités des entreprises", où l’UE est en retard en termes de co-publications public-privé, de dépenses de R&D des entreprises et, par rapport au Japon, de brevets PCT (traité de coopération en matière de brevets). Cela montre que l’écart de l’Europe en matière de recherche et d’innovation est principalement dû au secteur privé.

La priorité devrait donc être la création de conditions réglementaires ou autres qui encourageront l’accroissement des investissements du secteur privé et faciliteront l’exploitation des résultats de la recherche par le secteur des entreprises, au moyen, notamment, d’un système de brevets plus efficace; l’écart est particulièrement important et s’accroît rapidement en ce qui concerne les recettes de licences et brevets provenant de l’étranger. Il s’agit d’un indicateur important de dynamisme économique. Il montre que le modèle économique et le fonctionnement du marché intérieur de la connaissance protégée au sein de l’UE ont besoin d’être améliorés et que l’UE produit moins de brevets à impact élevé (c’est-à-dire qui engendrent un revenu important en provenance de pays tiers) que les États-Unis et le Japon et ne se positionne pas suffisamment bien dans les secteurs à croissance mondiale élevée.

L’écart encore important dans le nombre de personnes ayant achevé des études supérieures diminue légèrement, grâce au taux de croissance relativement élevé de l’UE.

L’UE, cependant, dépasse les États-Unis en ce qui concerne les dépenses publiques de R&D et les exportations de services à forte intensité de connaissances.

Sur les cinq dernières années, la croissance des indicateurs d’innovation de l’UE a été la plus forte pour les systèmes de recherche ouverts, excellents et attractifs (copublications scientifiques internationales, publications à impact élevé, étudiants de doctorat issus de pays tiers) et les actifs intellectuels (marques communautaires, brevets PCT et dessins ou modèles communautaires).

Globalement, l’UE maintient son avance sur l’Inde et la Russie. Cependant, elle est en train de perdre une partie de son avance sur le Brésil et, surtout, sur la Chine, qui continuent de réduire rapidement leur écart de performance avec l’UE.

Le Luxembourg, suiveur de l’innovation, comme en 2009

Le tableau de bord classe les États membres dans les quatre groupes de pays suivants :

  • les champions de l’innovation : le Danemark, la Finlande, l’Allemagne et la Suède présentent des performances très supérieures à la moyenne de l’UE;
  • les suiveurs de l’innovation : l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Estonie, la France, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et le Royaume-Uni présentent des performances proches de la moyenne de l’UE;
  • les innovateurs modérés : les performances de la Croatie, de la République tchèque, de la Grèce, de la Hongrie, de l’Italie, de Malte, de la Pologne, du Portugal, de la Slovaquie et de l’Espagne sont inférieures à la moyenne de l’UE.
  • les innovateurs modestes : les performances de la Bulgarie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Roumanie sont très inférieures à la moyenne de l’UE.

Les performances moyennes sont mesurées en utilisant un indicateur composite fondé sur les données de 24 indicateurs allant d’une performance la plus faible possible de 0 à une performance la plus forte possible de 1. Les performances moyennes de 2010 reflètent les performances de 2008 2009 en raison d’un retard dans la disponibilité des données.Les performances des États membres de l’UE en matière d’innovation

Les performances des champions de l’innovation dépassent de 20 % ou plus celles de l’UE ; les performances des suiveurs de l’innovation se situent entre 10 % en dessous et 20 % au-dessus de celles de l’UE; les performances des innovateurs modérés se situent entre 50 % et 10 % au-dessous de celles de l’UE; les performances des innovateurs modestes se situent à 50 % et plus au-dessous de celles de l’UE.

Contexte:

Suite à l’adoption de la communication "Une Union de l’innovation" en octobre 2010, le tableau de bord européen de l’innovation (TBEI) – un outil bien établi et reconnu pour évaluer les performances en matière d’innovation des États membres de l’UE – a été remanié et rebaptisé "tableau de bord de l’Union de l’innovation" (TBUI). Commandité par la direction générale des entreprises et de l’industrie de la Commission européenne, le tableau de bord de l’Union de l’innovation est élaboré par l’Institut de recherche économique sur l’innovation et la technologie de Maastricht (UNU-MERIT).