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Economie, finances et monnaie
Les marchés attendent du Conseil européen du 25 mars "une solution sans faille" pour la stabilité de l'euro : "nous y travaillons et j’ai bon espoir que nous y arriverons", a déclaré Jean-Claude Juncker à l’issue de sa rencontre avec Angela Merkel
04-03-2011


Le 4 mars 2011, Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, s’est rendu à Berlin pour une visite de travail. Son entretien avec Angela Merkel, la chancelière allemande, marquait une étape importante dans les préparatifs de la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro prévue le 11 mars prochain.

L’agenda de l’Eurogroupe est en effet chargé depuis qu’il a été chargé d’élaborer une "solution globale" pour la stabilité financière de la zone euro qui devra être présentée au Conseil européen de la fin mars.

Pacte de compétitivité : "Il s’agit moins de ce que nous décidons, mais plutôt de mettre en pratique ce que nous décidons", a résumé Angela Merkel

A l’issue de leurs discussions, Angela Merkel a souligné le rôle particulier de son interlocuteur qui, du fait de ses fonctions de président de l’Eurogroupe, a une parfaite vue d’ensemble sur la zone euro. Jean-Claude Juncker et Angela Merkel à Berlin le 4 mars 2011

"Nous allons faire tout pour signifier que l’euro doit être une monnaie forte, que l’UE est un continent compétitif et que l’Eurogroupe a dans ce contexte une responsabilité particulière", a annoncé la chancelière allemande, ajoutant que les discussions avaient confirmé l’accord des deux chefs de gouvernement sur le fait que "nous devons accroître la compétitivité de l’UE" et que "la coordination économique doit être renforcée".

"Il s’agit moins de ce que nous décidons, mais bien de mettre en pratique ce que nous décidons", a précisé la chancelière, qui a expliqué que "les questions de tempo et de degré d’obligations en matière de compétitivité et de cohérence du développement économique devraient être abordées avec plus de détermination".

Il y a eu depuis la fin des années 90’ une multitude de décisions en matière de compétitivité et de coordination économique, a ajouté Jean-Claude Juncker qui a reconnu que "cela avait péché au niveau de l'application". Ainsi, a-t-il poursuivi, "parmi les décisions que nous allons prendre, nous en avions déjà prises beaucoup" et il va maintenant s’agir de les mettre en œuvre en se fixant des objectifs de résultats.

Selon Jean-Claude Juncker, le gouvernement luxembourgeois pourrait "s’accommoder" des propositions de pacte de compétitivité telles qu’elles ont été reformulées par Herman Van Rompuy

Le Premier ministre luxembourgeois a donc tenu à saluer de ce fait les propositions allemandes qui vont dans cette direction. Jean-Claude Juncker y voit surtout une accélération du tempo dans la volonté de réforme des Etats membres de la zone euro. Et si cette impulsion donnée par l’Allemagne est maintenant nécessaire, c’est surtout que la question de la compétitivité n’a pas été suivie avec assez d’attention auparavant, au point que sont apparues des divergences au sein de la zone euro.

Mais Jean-Claude Juncker n’a pas manqué de souligner pour autant qu’il serait encore question du contenu des propositions faites par l’Allemagne dans les prochains jours.

Quant aux propositions telles qu’elles ont été synthétisées et formulées par Herman Van Rompuy, le gouvernement de Jean-Claude Juncker pourrait, de son avis, s’en accommoder. Et, tout comme lors de sa rencontre avec Rainer Brüderle, il a réitéré que le principe selon lequel la hausse des salaires doit, indépendamment des pratiques nationales, tenir compte des gains de productivité était indiscutable.

Angela Merkel plaide pour que les créanciers privés soient impliqués dans le futur mécanisme permanent de stabilité

Les discussions ont aussi porté sur le futur mécanisme permanent de stabilité. Angela Merkel a insisté une fois de plus sur le fait que "chacun devait faire ses devoirs".

Angela Merkel a reçu Jean-Claude Juncker à Berlin le 4 mars 2011Mais la chancelière allemande a souligné aussi qu’il était important de se fixer des éléments signifiant clairement qu’à l’avenir, les créanciers privés seront aussi impliqués dans l’ESM. S’il est hors de question de prévoir leur implication dans le cadre de l’actuel EFSF, qui a été mis en place pour une durée limitée à 2013, la chancelière aimerait qu’il en soit autrement dans le cadre du futur mécanisme permanent.

Quant à l’éventualité de prévoir à l’avenir le rachat de dettes d’Etat par des pays de la zone euro via l’ESM, la chancelière allemande s’est refusé à trancher.

D’après Angela Merkel, "nous sommes sur la bonne voie" pour "donner un signal clair" à la fin du mois de mars, mais il y a selon elle "encore beaucoup de travail à fournir d'ici là"

"Nous sommes sur la bonne voie", a déclaré Angela Merkel, prévenant toutefois qu’il y a "encore beaucoup de travail à fournir" d’ici au 11 mars.

"Nous sommes tous deux impliqués dans nombre de discussions", a rappelé la chancelière, expliquant que l’objectif était de "donner un signal clair" lors du Conseil européen des 24 et 25 mars 2011. Selon elle en effet, le monde attend de l’UE et de l’Eurogroupe qu’ils montrent qu’ils soutiennent leur monnaie, qu’ils assument leur responsabilité européenne.

Pour Jean-Claude Juncker, les marchés sont calmes pour le moment, mais ils attendent en partant du principe qu’une "solution solide et sans faille" sera présentée fin mars pour la zone euro. "Nous y travaillons et j’ai bon espoir que nous y arriverons", a poursuivi Jean-Claude Juncker avant d’annoncer la tenue les 14 et 21 mars de réunions des ministres des Finances.