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Economie, finances et monnaie
Jean-Claude Juncker s’est dit "tout à fait confiant" quant à la perspective d’une adhésion de la Lituanie à la zone euro "en 2014 au plus tard"
03-03-2011


Alors que la date de la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, prévue le 11 mars 2011, approche, les propositions, prises de position et rencontres bilatérales se suivent.

Les agences de presse ont ainsi fait mention le 28 février 2011, date à laquelle se rencontraient à Luxembourg Jean-Claude Juncker et Rainer Brüderle, d’une proposition de compromis élaborée par Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso qui proposerait des objectifs de compétitivité. Cette initiative, qui a été présentée aux chancelleries, fait suite au projet franco-allemand de pacte de compétitivité qui avait suscité de vives réactions, y compris au Luxembourg, et se base dessus tout en ne demandant pas, par exemple d’abolir les systèmes automatiques d’indexation qui existent dans certains Etats membres.

L’eurodéputé Guy Verhofstadt présentait lui le 3 mars 2011 une proposition qui intégrerait en un seul texte les différentes initiatives visant à améliorer la gouvernance économique et qui placerait la Commission, et non les Etats membres, aux commandes.

Pendant ce temps, le ballet des rencontres continue et Jean-Claude Juncker prévoit de rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin ce 4 mars 2011, une entrevue à laquelle participeront aussi les ministres des Finances Luc Frieden et Wolfgang Schäuble. Au programme de cette rencontre qui vise à préparer les rendez-vous Jean-Claude Juncker et Dalia Grybauskaité à Vilnius le 3 mars 2011 (c) Présidence de la République de Lituanieeuropéens du 11 mars prochain, figureront notamment les travaux en cours concernant le renforcement de la gouvernance économique dans la zone euro, la réponse globale pour maintenir la stabilité de la zone euro, ainsi que les modalités de l’établissement et de la mise en œuvre du futur mécanisme européen de stabilité.

Le 3 mars 2011, c’est à Vilnius que s’est rendu Jean-Claude Juncker où il a rencontré à l’occasion d’une visite de travail la présidente de la République de Lituanie, Dalia Grybauskaité, la présidente du Parlement lituanien, Irena Degutiené, et le Premier ministre lituanien, Andrius Kubilius.

Jean-Claude Juncker juge bon d’aborder "les problèmes macroéconomiques au sein de la zone euro en prenant en considération les avis des Etats qui sont appelés un jour à adhérer à l’euro"

Au centre des discussions ont figuré les relations bilatérales ainsi que la situation politique et économique en Europe.

Le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe a salué les "mesures à la fois difficiles et importantes qui ont été mises en place par les autorités lituaniennes pour consolider les finances publiques". La Lituanie, "qui vient de sortir d’une récession profonde", comme il l’a rappelé, constitue selon le Premier ministre luxembourgeois "un exemple de sérieux et de cohérence devant servir d’exemple".

Jean-Claude Juncker a souligné l’importance d’aborder "les problèmes macroéconomiques au sein de la zone euro en prenant en considération les avis des Etats qui sont appelés un jour à adhérer à l’euro et d’entendre leurs réflexions".Jean-Claude Juncker et Andrius Kubilius à Vilnius le 3 mars 2011 (c) Gouvernement de la République de Lituanie

Le président de l’Eurougroupe s’est dit "tout à fait confiant" quant à la perspective de l’adhésion de la Lituanie à la zone euro. "La Lituanie sera capable d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés",  a-t-il déclaré, ajoutant que cette adhésion se ferait "en 2014 au plus tard", "et sans doute dans les prochaines années". "La décision dépendra du respect des critères pour l'accession", a précisé Jean-Claude Juncker, ajoutant qu’elle était "en bonne voie".

Selon lui, les difficultés actuelles de la zone euro ne devraient pas décourager la Lituanie. La Lituanie avait dû renoncer à l’euro en 2007 parce qu’elle ne remplissait pas alors le critère de stabilité des prix. Frappée depuis par la crise, elle avait repoussé l’horizon de son adhésion à la zone euro en 2014. Si les perspectives s’améliorent à l’heure actuelle, le Premier ministre lituanien a cependant indiqué que son gouvernement maintiendrait sa politique d'austérité afin d’assurer le respect des critères d'entrée dans la zone euro. Pour Andrius Kubilius, atteindre les 3 % de déficit budgétaire requis dans les deux années à venir va représentant un important défi.

Andrius Kubilius et Jean-Claude Juncker se sont par ailleurs félicités de la signature, le 28 février 2011, d’une "déclaration d’intention" prévoyant une coopération dans le domaine des énergies renouvelables dans le cadre des mécanismes de flexibilité prévus par le protocole de Kyoto. Lors de sa visite au Luxembourg, effectuée au mois de juin 2010, la présidente lituanienne avait appelé des ses voeux des investissements luxembourgeois dans le développement du secteur des sources d'énergie renouvelables dans son pays.

"Afin de parvenir à l'indépendance énergétique, nous devons développer, aussi vite que possible, des énergies alternatives, exploiter les énergies éolienne et solaire, et d'autres énergies renouvelables", a ainsi déclaré Dalia Grybauskaité à l'occasion de la visite de Jean-Claude Juncker. "L'expérience du Luxembourg et ses investissements accéléreront le développement des énergies alternatives en Lituanie", s'est elle réjouie.