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Débat sur la déclaration sur l’état de la Nation à la Chambre : Les questions liées au train de réformes dans le cadre de la stratégie européenne de sortie de crise ont été abordées avec des nuances par les députés de tout bord
07-04-2011


Lucien Thiel, le chef du groupe politique CSV, fut le premier à prendre la parole lors du débat du 7 avril 2011 sur la déclaration sur l’état de la nation que le Premier ministre Jean-Claude Juncker avait prononcé la veille devant la Chambre des députés.

Lucien Thiel : la sortie de crise est lointaine et il faut défendre la place financière dans l’UE

Lucien ThielPour l’expert en affaires bancaires, de nouveaux facteurs de crise s’annoncent : une nouvelle crise immobilière aux Etats-Unis, une hausse des prix du pétrole à cause de la crise libyenne, l’accident de Fukushima qui paralyse la puissance économique qu’est le Japon et incite les gens – "uniquement à cause de quelques images à la télévision" – à rejeter une énergie nucléaire "qui ne peut être mise de côté par un trait de plume".

Dans un tel contexte, le Luxembourg "doit sortir de l’UE ce qu’il peut", car "sans UE même des pays comme l’Allemagne ne pourraient survivre, et sûrement pas le Luxembourg". Ceux qui croient que sortir de l’euro et retourner vers le Deutschemark est une solution se bercent dans l’illusion de croire que l’on peut alors oublier la Grèce et les autres, alors qu’on doit ses succès comme nation exportatrice précisément à l’euro.

Lucien Thiel est d’accord avec un nouvel européen impôt sur transactions financières qui n’est pas une revanche contre les banques, mais qui contribuera à éviter les excès des flambées financières qui ont conduit à la crise. Pour y arriver, cette taxe ne devra pas imposer des charges aux clients privés et commerciaux, mais à ceux qui ont spéculé avec l’argent des autres.

La "plus grande innovation venant de Bruxelles" est néanmoins le semestre européen "qui bouleverse nos calendriers et nos habitudes" et qui doit aider à sortir l’Europe de la crise et de la préserver de nouvelles crises. Certes, l’EFSF a réussi à pallier le pire, sans pour autant résoudre les causes de la crise, souligne Lucien Thiel qui salue donc le semestre européen, avec les orientations budgétaires des Etats membres qui seront scrutées à Bruxelles. De façon plus générale, les parlements nationaux sont plus impliqués dans le processus de décisions européen du fait du traité de Lisbonne, une opportunité que la Chambre "doit utiliser au maximum" et qui l’a incitée à opérer des réformes en son sein pour faire face.

La défense de la place financière est une des causes importantes dans ce contexte, car les querelles continuent dans l’UE autour du secret bancaire et de la fiscalité de l’épargne, et "ce n’est que normal que le Luxembourg défende le droit d’être traité de la même manière que la Suisse, son principal concurrent dans le private banking" avec laquelle on recherche un ou des accords bilatéraux. Lucien Thiel est également d’accord avec le principe de l’harmonisation de l’assiette de la taxation des entreprises. Mais il faudra veiller au détail d’un tel accord.

Pour que le Luxembourg arrive à l’équilibre budgétaire et à une réduction de sa dette publique, des réformes incisives sont nécessaires au Luxembourg, comme celle du système des pensions. Mais dans quel modèle de croissance ? Une croissance qui conduira le Luxembourg à aller vers un Etat d’un million d’habitants ? Il vaudrait mieux miser sur un PIBien-être qui établit une relation positive entre croissance et qualité de la vie. Pour Lucien Thiel, il n’y a pas d’autre choix.

Claude Meisch : Dégonfler les finances publiques

Le discours de Claude Meisch, le président du principal parti d’opposition DP, était d’abord  axé sur la question du choix des sources d’énergie et la politique énergétique. Fukushima, 25 ans après Tchernobyl, montre pour Claude Meisch que l’énergie nucléaire comporte des risques imprévisibles et qui concernent de très nombreuses générations. D’autre part, l’évolution des prix du pétrole montre aussi les limites du recours aux énergies fossiles. Bref, les efforts en efficacité énergétique dans les bâtiments publics prônés la veille par le Premier ministre ne sont pour Claude Meisch qu’un petit élément de ce qu’il faut faire. Il faut un concept global pour sortir du nucléaire et des autres pièges énergétiques, et surtout plus d’actions que de plans. Ce qui l’a conduit entre autres à critiquer fortement l’achat par le Luxembourg de droits d’émission à l’Estonie dans le cadre d’un programme de rénovation de logements.

Claude MeischDans le cadre de la lutte contre le changement climatique dans laquelle l’UE s’est engagée, le DP veut que soit créée une "Banque du climat" (Klimabank) soutenant les projets d’efficacité énergétique dans la construction mais surtout dans l’ancien bâti. Ce sont les logements qui génèrent dans l’UE 40 % des émissions de CO2. Une telle banque préfinancerait des projets et serait remboursée sur les gains en espèces des particuliers dus à la réduction de leur consommation. Le fait qu’une telle banque accorde des aides à des projets d’efficacité énergétique dans le bâti existant serait un élément de justice sociale et aussi une aide substantielle pour relancer des PME. Par ailleurs, la réduction d’émissions de CO2 conduira à moins de dépenses pour les droits d’émission dans le cadre du protocole de Kyoto.

Quant au budget, Claude Meisch a souligné que les prévisions présentées par Jean-Claude Juncker étaient basées sur les hypothèses de croissance les plus optimistes. Reste que le DP est d’accord pour que le pays avance plus vite sur la voie de l’assainissement budgétaire, et qu’il n’avance pas assez vite, puisque jusqu’en 2014,  l’Etat luxembourgeois continuera de contracter de nouvelles dettes. Au-delà des chiffres abstraits, cela veut dire concrètement  pour les futures générations moins de marge pour décider de leur propre sort, ce que Meisch reproche au gouvernement CSV-LSAP.

Pour juguler les dépenses de l’Etat, les libéraux voudraient plus de sélectivité sociale dans les subventions, les allocations d’études par exemple étant égales pour tous, et ne tenant pas compte de la situation sociale des parents ou du fait que l’étudiant habite ou non dans sa famille. Le DP est d’autre part pour une modulation de la tranche indiciaire en ce qui concerne les salaires élevés et un relèvement du SMIC. Autre moyen de ne pas verser dans le déficit : ne pas gonfler les effectifs de l’Etat avant d’avoir fait une analyse de l’effectivité des systèmes existants.

Claude Meisch a finalement reproché au Premier ministre de ne pas avoir évoqué la problématique de la mobilité, des transports publics, ou défini une stratégie de croissance, ou pour le développement économique du Luxembourg ou en matière de R&D.

Lucien Lux : "Ce pays va bien, mais il a des faces plus sombres"

Lucien Lux, le chef de file des socialistes à la Chambre,a défendu le travail de la coalition sur les réformes décidées au sein de l’UE, mais rappelé que les socialistes n’étaient pas satisfaits de nombreuses propositions de l’axe franco-allemand dans l’UE qui épargnent ceux qui sont à l’origine de la crise. Ceci dit, il a marqué son accord avec une taxation des transactions financières tout en rejetant les "exigences néolibérales qui frappent salaires et familles" qui viennent souvent de Bruxelles. 

Lucien LuxLucien Lux a brossé le tableau d’un monde miné par la pauvreté montante, les catastrophes naturelles du Japon à l’Australie, la multiplication des conflits potentiels et des guerres, le débat sur le recours ou non à l’énergie nucléaire après quelques années de mise à l’écart de ce débat. Il a plaidé pour des tests de sécurité à mener dans les centrales nucléaires en Europe, et notamment à Cattenom, dont le droit de fonctionner ne doit pas selon lui être prolongé. Sortir du nucléaire, cela veut dire aussi pour lui sortir d’ITER et investir dans les R&D sur les énergies renouvelables.

Si la situation financière du Luxembourg a été en 2010 meilleure que ce à quoi on s’attendait, il ne faut pas fermer les yeux sur les tâches futures. Reste qu’avec la révision des prévisions par les réalités, les chiffres présentés à l’opinion publique commencent à avoir selon Lucien Lux un problème d’acceptation. Ce qui peut inciter à l’optimisme, c’est que 3,5 % de croissance sont prévus pour le  Luxembourg dans les prochaines années, un chiffre au-dessus de la moyenne européenne. Le tableau dans l’industrie est inégal, le commerce va bien, mais en gros, la situation est mitigée aux yeux de Lucien Lux, faite d’ombres et de lumières, comme la productivité luxembourgeoise, en hausse et au 1er rang dans différents classements, et sa compétitivité, qui est bonne dans la Grande Région

La situation sociale se caractérise par un risque de pauvreté élevé et 1 % de la population en situation de privation matérielle .Le risque de pauvreté est fort pour les familles monoparentales avec 52 %, et 5 % des personnes sont également menacées. Les working poor existent au Luxembourg, pris entre les frais de logement et de mobilité qui causent des soucis. Tout travail justement rémunéré est la meilleure protection contre la pauvreté, pense le député socialiste.

Dressant un bilan intermédiaire – "ce pays va bien, mais il a des faces plus sombres" - Lucien Lux met en exergue le fait que le Luxembourg traverse mieux la crise grâce à sa stabilité politique. La compétitivité sera améliorée par l’accélération et la simplification des procédures. Le système de pensions, à réformer, doit rester un modèle de solidarité avec le renforcement des pensions de base et une pension à la carte qui est une bonne forme de flexibilité. La hausse des cotisations ne doit pas être un tabou, même si des cotisations sociales modérées constituent un atout majeur de la compétitivité du pays.

"La crise énergétique est dramatique et il faut agir vite pour ne pas voir se dégrader notre environnement économique et social", a plaidé François Bausch qui appelle à la mise en œuvre d’une stratégie nationale et européenne pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles

"Quand tous donnaient l’impression que la crise était passée, nous avons mis en garde contre l’euphorie qui régnait", s’est souvenu François Bausch dans son intervention, insistant sur le fait que de nombreux problèmes sont loin d’être réglés.

François BauschC’est le cas notamment de la crise énergétique que les Verts associent étroitement à la crise économique et financière qui a éclaté en septembre 2008. "Notre économie nourrit une dépendance colossale à l’égard du pétrole et des énergies fossiles", constate en effet François Bausch qui voit là un des plus grands défis auquel il faut faire face, pour des raisons environnementales, mais aussi tout bonnement économiques. L’augmentation des prix du pétrole a un impact direct sur le prix des matières premières et sur le prix des denrées alimentaires. Selon lui, la croissance, le bien-être, le système social de tout un chacun dépendent des énergies fossiles. Et l’explosion de la demande en énergie dans le monde ne laisse pas entrevoir d’avenir pour les énergies fossiles dont le temps est révolu selon François Bausch.

La catastrophe de Fukushima, qui a eu lieu dans un pays pourtant à la pointe du progrès révèle par ailleurs selon lui le ridicule de la foi que l’on peut avoir dans le progrès technique quand il est question d’une technologie qui n’est pas maîtrisable. Pour François Bausch, l’énergie nucléaire n’est en aucun cas une énergie alternative, comme le défendent certains, mais elle n’est pas non plus une énergie transitoire, comme l’évoquait le Premier ministre la veille. L’énergie nucléaire ne représente en effet qu'une petite partie de la production d’énergie dans le monde, et si l’on tient compte du fait que 40 % des réacteurs en service actuellement devraient être fermés, si l’on tient compte du temps nécessaire à la construction et à la mise en service d’une centrale, si l’on tient compte du fait que l’uranium nécessaire à leur fonctionnement est une ressource encore plus rare que le pétrole, elle n’a aucun avenir pour les Verts.

"La crise énergétique est dramatique et il faut agir vite pour ne pas voir se dégrader notre environnement économique et social", plaide François Bausch qui appelle à la mise en œuvre d’une stratégie nationale et européenne pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles.

En matière d’économies d’énergie, François Bausch a souligné l’effort colossal qui reste à faire, non seulement en développant de nouvelles technologies, en agissant au niveau de la performance énergétique des bâtiments, mais aussi au niveau individuel. Le député vert appelle à une prise de conscience de tout un chacun ! Quant à l’efficacité énergétique, il ne faut pas la limiter au secteur du bâtiment, mais en prendre compte aussi pour les transports. Pour ce qui est du tourisme à la pompe, il est grand temps pour François Bausch de réfléchir à la transition qui semble inéluctable et de trouver comment faire à l’avenir sans cette ressource financière conséquente. "En matière d’énergies renouvelables, on peut en faire plus", estime encore François Bausch qui juge qu’il y a un potentiel aussi au Luxembourg, même s’il juge nécessaire de participer aussi à des projets européens, comme le parc d’éoliennes en mer du Nord par exemple. Mais il convient dans tous les cas de cesser de se lamenter et de décider d’une stratégie offensive.

S’il regrette l’absence d’un débat national qui engloberait toutes ces questions, François Bausch a salué nombre des mesures annoncées la vielle par le Premier ministre, dont certaines avaient d’ailleurs été demandées par les Verts depuis longtemps. Pour lui, si nous nous donnons une stratégie nationale et si nous investissons dans le domaine, cela aura un impact positif sur la vie quotidienne du plus grand nombre, et cela pourra créer de nouveaux emplois. "Il faut se positionner sur ces secteurs pour être dans le premier wagon de cette révolution technologique !", a plaidé François Bausch.

Pour François Bausch, qui est conscient que ces investissements ont un coût, il convient cependant de faire en sorte que la croissance à venir serve à construire l’avenir. Il appelle donc le gouvernement à faire le pas et à mettre en place un fonds souverain destiné à investir  dans les domaines des énergies renouvelables, des infrastructures de transports collectifs et de la rénovation énergétique des logements privés, tout en considérant les déséquilibres sociaux qui s’aggravent au fur et à mesure des augmentations du prix de l’énergie fossile et nucléaire. Une idée accueillie "favorablement" par le gouvernement selon Luc Frieden qui juge cependant que les "recettes supplémentaires de la croissance économique" doivent servir à réduire le déficit. Quant à l’utilisation de ce fonds, elle ne doit cependant pas se limiter selon le ministre des Finances à la lutte contre le changement climatique. Une motion finalement rejetée.

Sur le volet des recettes, François Bausch est revenu sur les revendications exprimées par les Verts le 21 mars dernier et il a appelé une fois de plus à une révision de la politique fiscale en vue d’une plus grande justice fiscale. Le débat doit être mené, et il le sera nécessairement ailleurs en Europe, a mis en garde François Bausch.

Pour les Verts, il est temps aussi de sortir du dogme de la croissance et de prendre en compte des indicateurs environnementaux et sociaux.

Sur le plan social, François Bausch juge que le Premier ministre a livré un constat d’échec en listant les problèmes auxquels doit faire face le gouvernement. Il juge nécessaire d’en tirer un bilan. Quant à la question des réfugiés, le député juge la réaction du gouvernement symptomatique. Il regrette ainsi que le gouvernement ne se préoccupe de cette problématique, pourtant pas nouvelle, que quand la situation lui échappe, c’est-à-dire un peu tard…Là encore, François Bausch fait un constat d’échec.

Sur la réforme des pensions, François Bausch s’est dit heureux que le gouvernement soit sur la même ligne que le papier présenté à l’été 2010 par déi gréng, même s’il concède que certains détails devront être précisés et certaines problématiques, comme celle de la pénibilité, prises en compte. Il s’est "prêt à participer au débat de façon constructive".

Pour ce qui est de la question de la compétitivité, François Bausch a mis une fois de plus en garde contre la logique qui semble prévaloir dans les pays qui ont poussé à la mise en place du pacte de compétitivité et qui consiste à créer des mini-jobs, à attiser la concurrence entre Etats membres, à réduire toujours plus les standards sociaux. "Est-ce vraiment ce que nous voulons ?", demande François Bausch qui répond clairement « non » et qui appelle à tirer le bilan de ce qui a été fait en Allemagne pour améliorer la compétitivité, en observant notamment les conséquences sociales de ces mesures.

"Le changement doit venir de l’intérieur", juge André Hoffmann qui appelle à sortir au plus vite du nucléaire, mais aussi du modèle de société et de consommation qui, selon lui, n’est pas durable

André HoffmannPour André Hoffmann, "nous n’avons pas su tirer les leçons de la plus grande crise économique et sociale connue depuis la seconde guerre mondiale", et le député espère que nous saurons apprendre de la catastrophe nucléaire de Fukushima. "Le changement doit venir de l’intérieur", explique le député qui appelle à sortir au plus vite de l’énergie nucléaire, mais aussi du modèle de société et de consommation qui, selon lui, n’est pas durable.

L’UE se targue de devenir la société de la connaissance la plus compétitive, et voilà qui apparaît aux yeux d’André Hoffmann comme un horrible slogan qui ne voit rien de bon dans l’idée de "mettre la connaissance au service du cap fou de la compétitivité"… Que doit être la croissance ? Cette question soulevée par François Bausch, André Hoffmann se la pose aussi, même si sa réponse est nettement plus radicale puisqu’il appelle à sortir de la logique capitaliste. Sur certains points, ils se rejoignent cependant, puisqu’André Hoffmann estime que les fonds de pension investis dans l’énergie nucléaire auraient dû être utilisés pour financer, entre autres, les énergies renouvelables. De même il plaide pour une autre répartition des richesses. Et trouve pour le moins ridicule que l’on juge "ambitieux ", l’objectif que s’est fixé le Luxembourg dans le cadre de la stratégie Europe 2020 de sortir une personne sur 24 de la pauvreté d’ici 2020.

Dialogue et transparence sont nécessaires pour régler la question des demandeurs d’asile, estime Xavier Bettel

Xavier Bettel (DP) a mené une attaque de front contre le gouvernement, jugeant par exemple que la liste établie par Jean-Claude Juncker des problèmes d’ordre social que connaît le Luxembourg relevait du "mea culpa" de la part du parti qui détient depuis de longues années le portefeuille de la famille. S’il s’est montré particulièrement acerbe sur bien des points, n’hésitant pas à s’en prendre à plusieurs représentants de la coalition, Xavier Bettel a cependant salué nombre des mesures annoncées par le Premier ministre. Sur la question des demandeurs d’asile, Xavier Bettel a appelé à traiter de la problématique par le dialogue, et en toute transparence. Il importe à ses yeux de trouver ensemble des solutions, d’accélérer la procédure, mais aussi de respecter l’état de droit.

Gaston Gibéryen a reproché à Jean-Claude Juncker de mener un "double jeu" au Luxembourg et au niveau international et européen en ce qui concerne l’indexation des salaires

Gaston Gibéryen, de l’ADR, est d’avis que le modèle de croissance que la pérennité de son  système social impose au Luxembourg dépasse ses capacités d’intégration. Il regrette que ce modèle ne soit pas mis en question pour que l’on sache ce qu’il apporte à la population résidente. L’ADR est en tout cas contre un modèle de croissance qui est sans égards pour ses conséquences pour la cohésion sociale et l’identité nationale, des questions qu’il reproche au Premier ministre de ne pas avoir abordées.

Gast GibéryenL’ADR veut que le Luxembourg reste une terre d’asile politique. Mais il faut  éviter les abus et distinguer entre réfugiés politiques et réfugiés économiques. S’il est d’accord avec Jean-Claude sur l’idée qu’il faut arrêter le flux des demandeurs d’asile serbes, il a néanmoins accusé le gouvernement d’être à l’origine de cet afflux pour être trop généreux avec ceux qui abusent du droit d’asile.

Comme Lucien Lux, Gast Gibéryen a qualifié la pauvreté de problème important au Luxembourg, mais aussi accusé le gouvernement d’être la cause de cette situation.

Il a regretté que pour le volet fiances publiques de la déclaration sur l’état de la Nation le Premier ministre ait retenu des trois hypothèses de croissance soumises au gouvernement la plus optimiste. Mais l’ADR convient qu’il faut réformer le système des pensions, pour lui avec une modulation des ajustements.

Gaston Gibéryen a reproché à Jean-Claude Juncker de mener un "double jeu" au Luxembourg et au niveau international et de l’UE en ce qui concerne l’indexation des salaires. Il pense que ce qu’il appelle "les manipulations" continueront et que "les socialistes feront avec".

Pour l’ADR, il est devenu évident que tous les partis veulent sortir du nucléaire, et l’ADR d’autant plus qu’avec l’évacuation qui suivrait un accident à Cattenom, "toute la nation devrait être évacuée". "Mais vers où" iraient les Luxembourgeois devenus "réfugiés nucléaires" ? Le Luxembourg n’existerait plus comme Etat et comme nation. Et qui indemniserait les gens ?

Jean-Claude Juncker a salué "la véritable prise de conscience" des députés face aux problèmes et réformes à affronter

Jean-Claude Juncker, qui n’avait pas assisté à tous le débat pour cause de crise portugaise, s’est excusé pour ses absences au cours de la séance, remerciant les députés de ne le lui avoir pas reproché. Son intervention fut brève, la réunion informelle des ministres des Finances l’attendant à Budapest.

Jean-Claude JunckerLe Premier ministre a déclaré avoir apprécié le ton du débat et a trouvé que François Bausch et Claude Meisch avaient fait quelques propositions qui lui donnaient matière à réfléchir. Il a apprécié que lors du débat, la question des finances publiques n’ait pas mené à des discours prétendant la crise est finie et appelant à passer à autre chose. "Il y a une véritable prise de conscience", a constaté Jean-Claude Juncker. De même, le mot "compétitivité" n’est plus un mot obscène. D’où sa défense de la stratégie Europe 2020 dont il est pour lui faux de dire qu’elle n’est qu’un prétexte pour mener la déconstruction sociale ». Au contraire, pour Jean-Claude Juncker, la cohésion sociale, la lutte contre l’exclusion et la pauvreté sont des volets essentiels de cette stratégie.

Quant à l’indexation des salaires, Jean-Claude Juncker a rappelé que "les cartes sont sur table depuis septembre 2010", et dans l’UE, sa position a été très claire dès le 11 mars 2011. Il a défendu l’indexation des salaires au Luxembourg avec l’argument que celle-ci n’affecterait en rien les équilibres européens et que le Luxembourg pouvait l’assumer, ce qui n’est pas le cas pour tous les pays européens.

Il a souhaité revenir sur le débat sur l’énergie une autre fois et arriver à un consensus national.    

Dans cet esprit, le ministre en charge de l’Economie et de l’Energie, Jeannot Krecké, comme Jean-Claude Juncker, a accepté l’idée des libéraux d’explorer par une étude la faisabilité et le potentiel d’une banque du climat ou "Klimabank".