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Economie, finances et monnaie
La Grèce a fait sa demande officielle d'une aide financière supplémentaire à l’occasion du Conseil européen
23-06-2011


C’est aux questions économiques que les chefs d’Etat et de gouvernement ont consacré la première journée du Conseil européen de juin 2011. Herman van Rompuy, qui présidait cette réunion, a présenté un bilan rapide des discussions qui ont eu lieu le 23 juin 2011 dans un communiqué diffusé peu avant minuit. Herman Van Rompuy présidant le Conseil européen le 23 juin 2011 (c) Le Conseil de l'UE

Coordination des politiques économiques et budgétaires

Le premier sujet qu’évoque Herman Van Rompuy, c’est la question de la coordination des politiques économiques et budgétaires par le biais du semestre européen et du Pacte Euro Plus.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont ainsi fait le point sur les choix budgétaires et les réformes économiques menées par chacun des Etats membres et ils donc conclu le semestre européen en adoptant les recommandations de la Commission aux Etats membres "sans les diluer", aux dires d’Herman Van Rompuy.

"La balle est maintenant dans le camp des Etats membres", selon ce dernier. S’il a souligné qu’il leur revient de prendre en compte ces recommandations dans la préparation de leur budget et des réformes prévues pour 2012,  Herman Van Rompuy a aussi rapporté que tous les membres du Conseil européens "se sont personnellement engagés" à mettre en œuvre ces recommandations.

Pour ce qui est du Pacte Euro Plus, les représentants des 23 Etats membres y participant ont, d’après Herman Van Rompuy, validé l’orientation suivie tout en déclarant que les prochains engagements devraient être plus ambitieux et plus concrets.

"La façon dont les chefs d’Etat et de gouvernement ont observé réciproquement leurs performances économiques est nouvelle", s’est félicité Herman Van Rompuy, qui juge cette expérience sans précédent "positive" et salue "le sens plus fort d’une responsabilité commune" qu’elle montre.

Le Conseil européen prend acte des avancées concernant "la réponse globale" à la crise demandée en mars dernier

Le deuxième sujet à l’ordre du jour des chefs d’Etat et de gouvernement le 23 juin 2011 était la "réponse globale" à la crise qu’ils avaient appelée de leurs vœux au Jean-Claude Juncker à son arrivée au Conseil européen le 23 juin 2011 © SIP / JOCK FISTICKConseil européen de du mois de mars 2011. Les modifications concernant l’EFSF et le traité instituant l’ESM, textes auxquels les ministres des Finances avaient donné la dernière main le 20 juin 2011, ont ainsi été validés par les chefs d’Etat et de gouvernement.

Quant au paquet sur la gouvernance économique, qui fait l’objet de négociations entre Parlement et Conseil, Herman Van Rompuy a souligné que les deux institutions étaient désormais d’accord sur plus de 95 % du texte, et il a donc saisi l’occasion du Conseil européen pour appeler les législateurs à boucler les négociations finales au plus vite. Son message au Parlement européen, - qui a réaffirmé, malgré la proposition de compromis du Conseil du 20 juin 2011, sa position sur l’automaticité des sanctions par son vote du 23 juin 2011 -, est limpide : "le mieux ne doit pas être l’ennemi du bien".

La Grèce a officialisé sa demande d’une aide financière supplémentaire

Enfin, dernier point abordé par les chefs d’Etat et de gouvernement, la situation des trois pays bénéficiant de programmes d’aides conjoints UE/FMI, à savoir l’Irlande, le Portugal et la Grèce qui était en cette journée du 23 juin 2011 encore sous le feu de l’actualité.

Dans leurs conclusions, les chefs d’Etat et de gouvernement saluent les progrès réalisés en Irlande dans la mise en œuvre de son programme de réformes, ainsi que "l’engagement fort" dont a fait montre le gouvernement portugais nouvellement élu pour mener à bien le sien.

"Les chefs d’Etat et de gouvernement réaffirment leur engagement à faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble", stipulent ensuite les conclusions, qui soulignent que l’euro a des bases solides.

Mais c’est surtout sur la situation de la Grèce que se concentrent cependant les conclusions de cette première journée. Le Premier ministre grec a en effet officialisé sa demande d’une nouvelle aide financière.

Les chefs d’Etat et de gouvernement reconnaissent "les progrès considérables réalisés au cours de la dernière année" et ils saluent "l’engagement fort soutenu par le gouvernement pour mettre en œuvre le programme d’ajustement", mais ils appellent aussi les autorités nationales à "poursuivre les efforts d’ajustement nécessaire pour mettre le pays sur la voie de la soutenabilité".

Les chefs d’Etat et de gouvernement lancent un appel à l’unité nationale en Grèce

Si les autorités grecques ont pu trouver un accord sur un paquet de réformes à moyen terme avec la Commission, la BCE et le FMI dans la nuit du 23 au 24 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement vont attendre avec impatience l’adoption par le parlement grec des lois sur la stratégie budgétaire et sur la privatisation dans les prochains jours. Ces deux étapes constituent une "urgence" à leurs yeux, car elles serviront de base pour établir les principaux paramètres du nouveau programme d’aide financière qui sera soutenu par les partenaires de la zone euro et le FMI, ainsi que pour le versement des fonds répondant aux besoins financiers de la Grèce en juillet.Georges Papndréou et José Manuel Barroso le 23 juin 2011 à Bruxelles (c) Le Conseil de l'UE

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro ont réaffirmé la position à laquelle sont arrivés leurs ministres des Finances le 20 juin 2011 : "les fonds supplémentaires requis seront financés à la fois par des sources institutionnelles et privées", la participation du secteur privé se faisant "sous la forme la forme de roll-overs informels et volontaires de la dette grecque existante arrivée à maturité".

Les ministres des Finances sont invités à poursuivre le travail afin que les décisions nécessaires puissent être prises début juillet, tandis que les partis politiques grecs sont pour leur part appelés à soutenir les principaux objectifs du programme et les mesures clefs afin d’assurer sa mise en œuvre rigoureuse et rapide. "Au vu de la taille, de l’importance et de la nature des réformes requises en Grèce, l’unité nationale est une condition préalable de leur succès", indiquent ainsi les conclusions qui font écho à de nombreux appels lancés au principal parti d’opposition grec, y compris au sein de leur famille politique au niveau européen.

Quant à l’idée avancée le 21 juin 2011 par José Manuel Barroso d’aider la Grèce à augmenter sa compétitivité et à lutter contre le chômage en accélérant le versement de fonds relevant de la politique de cohésion de l’UE, "pour que la Grèce en profite dès à présent", elle a bien été discutée au Conseil. "L’intention de la Commission de renforcer les synergies entre le programme de prêts et les fonds européens" est ainsi saluée dans les conclusions, les chefs d’Etat et de gouvernement affirmant "soutenir tous les efforts visant à augmenter la capacité de la Grèce à absorber les fonds européens de façon à stimuler la croissance et l’emploi". Ils s’engagent aussi à soutenir la Commission qui prépare un programme complet d’assistance technique à la Grèce.

Alors que les protestations ne cessent pas à Athènes face aux mesures d’austérité du gouvernement, les chefs d’Etat et de gouvernement ont eu une pensée pour les citoyens grecs, se disant "conscients" dans leurs conclusions "des efforts" que représentent pour eux les mesures d’ajustement. Mais ils se disent "convaincus que ces sacrifices sont indispensables pour la reprise économique et qu’ils contribueront à la stabilité et au bien-être futurs du pays".

Peu avant le début de ce Conseil européen, Jean-Claude Juncker avait mis en garde contre un échec du programme d’ajustement grec. "Je pars du principe que le gouvernement grec obtiendra la majorité au Parlement", expliquait le Premier ministre luxembourgeois. "Mais si tel n’est pas le cas, nous serons dans une tout autre type d’imbroglio", prévenait Jean-Claude Juncker qui présageait qu’il faudrait alors "prendre des décisions globales très graves, aux conséquences négatives pour la Grèce". "Personne en Grèce ne devrait espérer qu’il y a un plan B", estimait Jean-Claude Juncker qui rappelait que la Grèce a beaucoup à faire, ainsi que ses partenaires européens.