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Politique étrangère et de défense
Conseil "Affaires étrangères": Jean Asselborn s'en prend à l'Albanie après des élections municipales douteuses et à la campagne diplomatique d'Israël contre la reconnaissance d'un Etat palestinien
20-06-2011


 Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, a participé au Conseil "Affaires étrangères" (CAE) de l’Union européenne le lundi, 20 juin 2011 à Luxembourg. Le CAE a été présidé par la Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité commune, Catherine Ashton.

Le Soudan

Les ministres des Affaires étrangères ont fait le point de la situation au Soudan, aussi bien au Nord qu’au Sud à trois semaines de la naissance officielle du Sud-Soudan, programmée pour le 9 juillet prochain.

Jean Asselborn, Conseil "Affaires étrangères", 20 juin 2011 (source: SIP/Deflorenne)-cae-110620Lors de la conférence de presse à l’issue du CAE, le ministre Asselborn a souligné que la situation dans la région frontalière entre le Nord et le Sud était très tendue. Il a indiqué : "L’Union européenne a tenu à accompagner le processus démocratique dans la région, entamé par le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan. L’UE souhaite à présent que ce processus se poursuive de manière pacifique." Jean Asselborn a expliqué que "lors de la proclamation de l’indépendance du Sud-Soudan, chacun des 27 États-membres de l’UE devra individuellement reconnaître le nouvel État. Le Luxembourg est décidé à le faire le plus rapidement possible."

L’Albanie

Les ministres se sont également penchés sur la situation politique en Albanie et en particulier sur les élections municipales du 8 mai 2011. Concernant la situation en Albanie, le ministre a déclaré à la presse : "Ce qui se passe en Albanie est intolérable. L’Union européenne s’est fortement investie, depuis des années, à soutenir un processus démocratique en Albanie. Cependant, force est de constater qu’à l’issue de chaque élection, la proclamation des résultats s’avère problématique. Ce genre d’événements n’est pas digne d’un État qui souhaite devenir membre de l’Union européenne".

Le Belarus

Concernant la situation dans le Belarus, le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn a annoncé qu’un accord a pu être trouvé au Conseil "Affaires étrangères" pour inclure trois compagnies commerciales sur la liste des personnes et entreprises visées par des sanctions. "Ceci est un point positif, car les propriétaires de ces compagnies sont des acolytes d’un dictateur qui n’hésite pas à faire emprisonner ses adversaires politiques", a estimé le ministre Asselborn.

La Syrie

Au sujet de la Syrie, le ministre Jean Asselborn a déclaré :" L’effusion de sang doit arrêter ! Il est insupportable de voir qu’un président donne l’ordre de tirer sur son peuple." Il a poursuivi : "Malheureusement, à l’heure actuelle, le scénario d’une guerre civile ne peut pas être exclu." Au-delà des condamnations et appels à la cessation des violences d’usage, le Conseil a encore annoncé qu’il prépare de nouvelles mesures restrictives à l’égard d’individus et d’entités responsables ou associés à la violence contre la population civile, dans l’espoir d’obtenir un changement de la politique des dirigeants syriens.

Le Processus de Paix au Moyen-Orient

Le Processus de Paix au Moyen-Orient a également fait l’objet de discussions lors du Conseil "Affaires étrangères". Lors de sa conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères a évoqué le problème de la dignité du peuple palestinien. "L’Union européenne se fait le défenseur des droits de l’Homme et de l’État de droit partout dans le monde. Il serait dès lors injuste d’y faire une exception et de ne pas défendre ces valeurs quand il s’agit du peuple palestinien." Il faisait allusion au fait que les Palestiniens voudraient que leur Etat soit reconnu par les Etats membres de l’ONU en septembre 2011. Parallèlement, Israël cherche à convaincre 30 Etats qui refuseront de reconnaître la Palestine, dont des Etats membres de l’UE. "Ce serait une faillite s'ils y parvenaient", a indiqué Jean Asselborn, "et une défaite, si un Etat membre de l’UE devait participer à cette 'majorité morale'." L’Allemagne de son côté met en garde contre des démarches unilatérales et préférerait de vraies négociations entre les parties.