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Economie, finances et monnaie
Les discussions se poursuivent au sein de l’Eurogroupe, avec pour enjeu la participation des créanciers privés à un nouveau plan d’aide à la Grèce
14-06-2011


Réunis à Bruxelles pour une soirée de travail, les ministres des Finances de la zone euro ont poursuivi le 14 juin 2011 leurs discussions au sujet des modalités d’une nouvelle aide à la Grèce.Jean-Claude Juncker entouré d'Olli Rehn, Wolfgang Schäuble, Kyrki Katainen et Christine Lagarde à l'occasion de la réunion du 14 juin 2011 à Bruxelles (c) Le Conseil de l'UE

"Nous allons envisager toutes les options", avait annoncé en amont de la réunion le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. A l’issue de la réunion, aucune décision n’a été annoncée et il est prévu que les ministres se retrouvent à Luxembourg dès le dimanche 19 juin, à la veille donc de la réunion de l’Eurogroupe prévue le 20 juin.

"Nous avançons", a pourtant déclaré à la presse le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, à l’issue des discussions. "A chaque fois que nous nous rencontrons, nous nous rapprochons d’une solution", a-t-il encore ajouté, faisant part de son espoir qu’un accord sera trouvé d’ici la fin du mois de juin.

Alors que la Grèce est présentée depuis le début de la semaine comme le pays le plus mal noté au monde depuis la dégradation par Standard & Poor’s de sa note à long terme, qui est désormais de CCC, les discussions tournent notamment autour des modalités de participation des créanciers privés au financement de ce nouveau plan d’aide.

Luc Frieden à Bruxelles le 14 juin 2011 (c) le Conseil de l'UE"Quelques détails techniques doivent encore être réglés", a indiqué le ministre luxembourgeois au sujet de cette implication du secteur privé. "L’objectif est une participation limitée des créanciers privés qui n’entraîne pas une contagion", a résumé Luc Frieden, soulignant qu’il convenait d’agir avec prudence. Le problème, estime Luc Frieden, c'est que "dans toute implication du secteur privé, nous devons faire très attention à ne pas créer un 'événement de crédit'".

Le 11 juin 2011, Jean-Claude Juncker, qui répondait aux questions du journaliste Ingo Kahle sur les ondes de RBB Inforadio, avait indiqué qu’il jugeait nécessaire une "participation raisonnable et mesurée des créanciers privés", précisant qu’elle devait se faire selon lui sur une base volontaire. Un élément qui tient particulièrement à cœur à la BCE. Or, "on ne saurait introduire une telle participation sans la BCE et contre la BCE", avait poursuivi Jean-Claude Juncker qui entend trouver une solution qui tienne compte à la fois des mises en garde de la BCE et des vœux des gouvernements. La participation des créanciers privés devrait se faire selon lui à deux conditions : qu’elle ne présente pas de risque de contagion, qu’elle ne soit pas considérée comme un incident de paiement par les agences de notations.

La pression de ces dernières est forte. Standard and Poor’s a ainsi indiqué le 13 juin 2011 que, quelle que soit la solution envisagée pour faire participer les créanciers privés, elle considérerait cela "de facto comme un défaut" et baisserait encore sa note sur la Grèce.

"Les discussions continuent", a résumé Jean-Claude Juncker. Pendant ce temps, la Grèce, dont le parlement doit commencer l'examen du projet de loi budgétaire qui comprend un nouveau volet d'austérité d'ici à 2015, est secouée par des manifestations contre l’austérité.