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Changement climatique - Environnement
Pour Marco Schank, l’UE devrait continuer d’aller vers la réduction de 80 % des émissions de CO2 d’ici 2050, que Durban soit un succès ou non
28-11-2011


La Conférence sur les changements climatiques de l’ONU aura lieu à Durban du 28 novembre au 9 décembre 2011C’est le ministre délégué au Développement durable, Marco Schank, qui représentera le Luxembourg à la Conférence internationale sur les changements climatiques qui commence le 28 novembre 2011 à Durban. Dans une interview donnée au Luxemburger Wort, il explique au journaliste Marc Schlammes les critères qui seront décisifs pour juger si la conférence aura été un succès ou non.

L’objectif est d’arriver à conclure un accord sur la lutte contre le changement climatique qui sera "ambitieux et juridiquement contraignant". Trois critères sont décisifs pour Marco Schank : "une décision politique sur une deuxième période d’engagement selon les règles du protocole de Kyoto à partir de 2013, la mise en œuvre des décisions de Cancún et une feuille de route climatique avec agenda dans le temps et objectifs, comme le Conseil des ministres européens de l’environnement l’a proposé en octobre à Luxembourg."

Marco Schank a néanmoins mis en garde contre la difficulté que représente la tâche de mettre au diapason les 194 Etats représentés à la conférence, au vu des réticences de la Chine, de l’Inde, des Etats-Unis et des pays émergents à s’engager sur des objectifs de réduction des émissions, mais du refus de l’Australie, de la Russie et du Canada de prolonger Kyoto.

Reste que Durban représente pour Marco Schank "une possibilité de discuter de l’architecture du régime après Kyoto". Mais sa prolongation ne peut constituer selon le ministre délégué qu’une solution transitoire, car "la part d’émissions de CO2 des pays qui en font  partie tombe constamment, et le nombre de pays concernés est limité." Les Etats membres de l’UE n’accepteront une prolongation que sous deux conditions : "Les noyaux du protocole de Kyoto, comme les mécanismes flexibles, devront être maintenus, et une feuille de route pour un accord global doit être fixée."

Mais quid de l’UE, qui est toute seule avec ses objectifs 20-20-20, s’il n’y a pas d’accord, demande à savoir le journaliste. Pour Marco Schank, les conséquences pour la communauté des Etats du globe seront incalculables s’ils n’arrivent pas à gérer le problème des émissions. Le "dernier rapport" du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) en dit long sur cet aspect, selon Marco Schank. Il en conclut que "l’UE ne devrait pas dévier du chemin qu’elle s’est tracée, que Durban soit un succès ou un échec, mais aller de l’avant jusqu’au milieu du siècle comme elle l’a décidé", c’est-à-dire réduire de 80 % ses émissions de CO2 d’ici 2050, comme le prône la Commission dans sa communication du mois de mars 2011.

Pendant ce temps, le Luxembourg continue de mettre en œuvre son partenariat climat, un paquet d’actions qui devrait lui permettre d’atteindre l’objectif fixé dans le "Paquet européen du climat et de l’énergie". Des projets de mise en œuvre existent déjà en ce qui concerne les normes minimales pour les nouvelles constructions ou encore le fait de mettre ensemble toutes les subventions dans la construction de logements. De même pour le pacte climat avec les communes, un pacte de collaboration avec les communes qui devrait être lancé en 2012. Il vise à offrir aux communes un cadre de référence législatif, technique et financier pour faciliter leur intervention ciblée dans la lutte contre le changement climatique en termes de politique énergétique, de gestion de l’eau, des eaux résiduelles et des déchets, mais aussi sur la mobilité, l’aménagement du territoire, la construction de logements et l’emploi. Pour qu’une commune puisse entrer dans ce processus, elle doit conclure une convention avec l’Etat. La commune s’engage dans ce cadre à mettre en œuvre un système de gestion de la qualité – le European Energy Award®, qui est un système de gestion de la qualité pour les communes dans le domaine de la protection du climat qui sera adapté au contexte luxembourgeois - et l’Etat accorde un soutien financier et une assistance technique au profit de la commune conventionnée. Des bilans CO2 seront également établis.