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Jean Asselborn appelle l’UE à réagir car les valeurs européennes fondamentales sont "en péril" en Hongrie
15-12-2011


Discours de Jean Asselborn à l'Université de Bayreuth (c) MAE / Robert SteinmetzLe vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a prononcé un discours le 15 décembre 2011 dans le cadre de la "lecture de Noël" (Weihnachtsvorlesung) de l’université de Bayreuth.

Lors de son discours, Jean Asselborn s’est posé la question de savoir ce qu’il en était des "valeurs fondamentales de la démocratie au sein de l’UE". Selon lui, "il n’y a pas qu’en Allemagne que la position, selon laquelle la Grèce n’a plus rien à faire dans la zone euro, grandit". La raison avancée pour cela, est que ce pays n’est plus "socialement acceptable". C’est une position par rapport à laquelle Jean Asselborn est réticent car c’est "une Europe qui rejette au lieu de rattraper". Une expulsion de la Grèce de la zone euro reviendrait pour lui à "retirer les moyens de subsistance à des millions de familles en Grèce mais aussi ailleurs". La solidarité ne se résume pas seulement "à un concept, mais est aussi une valeur" a déclaré Jean Asselborn.

Suivant la même ligne qu’il avait adoptée dans une déclaration faite au Wort le 15 décembre, le vice-Premier ministre s’est déclaré "très perturbé par la situation en Hongrie sur le plan des valeurs et même sur le plan de la démocratie en général".

 Jean Asselborn a appelé "l’UE à réagir", car en tant qu’Européens "nous avons prêché la bonne parole auprès des Nord-africains, des Arabes et des Africains que les valeurs telles que la liberté de la presse, la tolérance, la mixité culturelle constituent la base de tout Etat de droit", alors qu’en Hongrie ….

Jean Asselborn a énuméré les principaux problèmes qui se posent selon lui en Hongrie :

  • Un régime autoritaire s’établit au moyen de lois dites "cardinales" -  adoptées avec une majorité des 2/3 et qui ne sont modifiables qu’avec une majorité des 2/3 – qui piétinent les valeurs politiques européennes.
  • Tout comme dans un Etat autoritaire, les médias qui ne se plient pas au système Orban (FIDESZ) sont harcelés.
  • Les postes judiciaires, les postes dans l’administration ne sont occupés que par des membres du parti au pouvoir cadrés sur la ligne de ce parti.
  • Dans la culture politique, des forces antisémites et populistes répriment artistes et réalisateurs indépendants et libéraux.

À la question que s’est posée le journal "die Zeit" à savoir si la Hongrie était toujours une démocratie, le ministre des Affaires étrangères aurait répondu par un non catégorique.

Jean Asselborn a prévenu que l’UE perdra toute crédibilité en ce qui concerne "la protection de nos valeurs de base" si celle-ci "ne se défait pas de sa chape d’indifférence". Pour lui l’euro est important, mais l’Europe est bien plus, car elle est la garante de la liberté, de la tolérance, de la diversité et de la démocratie par excellence. Selon Jean Asselborn, ces valeurs sont actuellement "en péril" en Hongrie et le peuple hongrois n’a pas mérité une telle situation.