Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie
La Commission européenne inaugure la procédure de déficit macroéconomique introduite par le six-pack en identifiant douze pays qui feront l’objet d’une analyse approfondie
14-02-2012


La procédure de déficit macroéconomique introduite par le paquet sur la gouvernance économique, le six-pack entré en vigueur en décembre 2011, est lancée pour la première fois avec la publication par la Commission européenne de son tout premier Rapport sur le Mécanisme d’Alerte. La procédure de déficit macroéconomique en un coup d'oeil

Ce rapport, qui marque la première étape de cette procédure, est basé sur un tableau de bord composé de dix indicateurs économiques, financiers et structurels jugés pertinents pour la détection précoce de déséquilibres macro-économiques apparaissant dans les États membres.

L’objectif de ce rapport est de livrer une première analyse permettant d’identifier les Etats-membres pour lesquels il sera nécessaire de mener une analyse approfondie afin de déterminer s’il y a des déséquilibres ou le risque qu’ils émergent. C’est sur la base d’études bien plus détaillées que se basera donc la Commission pour formuler, le cas échéant, des recommandations aux Etats membres, et ce dans le cadre du semestre européen.

Les indicateurs permettant d’évaluer les déséquilibres externes et la compétitivité

Pour évaluer les déséquilibres externes, les indicateurs couvrent le solde des opérations courantes,la position extérieure nette, les taux de change effectifs réels, la part dans les exportations mondiales et les coûts unitaires nominaux de la main d'œuvre.

Solde du compte des opérations courantes

Le compte des opérations courantes recense toutes les transactions intervenant entre les entités résidentes et non résidentes se rapportant au commerce international des biens et des services, aux revenus et aux transferts courants. L'indicateur du tableau de bord, le solde des opérations courantes en pourcentage du PIB, est exprimé comme la moyenne des trois dernières années. La valeur de référence choisie se situe entre + 6 et – 4 % du PIB.

Pour cet indicateur, le Luxembourg, qui affiche sur les trois dernières années un solde des opérations courantes qui atteint 6,4 % du PIB, dépasse le seuil de référence maximal, et se retrouve donc dans le rouge.

Seule la Suède dépasse elle aussi ce plafond de 6 % avec un solde qui atteint 7,5 % du PIB.

Tous les autres pays étant "dans le rouge" pour cet indicateur affichent au contraire une solde qui est en deçà du seuil minimal. C’est le cas de neuf d’entre eux : la Grèce et Chypre (- 12,1 %), le Portugal (-11,2 %), la Bulgarie (-11,1 %), la Roumanie (- 6,6 %), l’Espagne ( - 6,5 %), la Pologne (- 5 %), Malte (- 5,4 %) et la Slovaquie (- 4,1 %).

Position extérieure nette

Les statistiques sur la position extérieure nette enregistrent la position financière nette (passifs moins actifs) d'un pays par rapport au reste du monde. Les données couvrent les stocks d'investissements directs et de portefeuille, de produits financiers dérivés et des autres types d'investissements, ainsi que les avoirs de réserve. L'indicateur est exprimé en pourcentage du PIB, et il doit être supérieur à – 35 % du PIB.

Pour cet indicateur, le Luxembourg se démarque nettement en affichant, du fait de l’importance de sa place financière, une position extérieure nette de 96,5 % du PIB. Très loin donc du minimum fixé, et loin devant la Belgique qui la suit avec 77,8 % de son PIB de position extérieure nette.

Quinze Etats membres de l’UE sont en-deçà du seuil de – 35 % du PIB, la Hongrie (-112,5 %) et le Portugal (- 107,5 %) affichant les chiffres les plus bas pour cet indicateur. Suivent la Bulgarie (-97,7 %), la Grèce (- 92,5 %), l’Irlande (- 90,9 %), l’Espagne (-89,5 %), la Lettonie (- 80,2 %),  l’Estonie (- 72,8 %), la Slovaquie (- 66,2 %), la Roumanie (- 64,2 %), la Pologne (- 64 %), la Lituanie (- 55,9 %), la République tchèque (- 49 %), Chypre (- 43,4 %) et la Slovénie (- 35,7 %).

Taux de change effectif réel (TCER)

Le TCER vise à évaluer la compétitivité d'un pays par rapport à ses principaux concurrents sur les marchés internationaux. Celle-ci dépend des mouvements de taux de change, mais également de l'évolution relative des coûts et des prix dans le pays et chez ses partenaires commerciaux. Le TCER spécifique au tableau de bord tient compte de l'évolution des taux de change et des prix à la consommation dans un panel de 36 pays (les 27 pays de l'UE, plus l'Australie, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, la Suisse et la Turquie). L'indicateur est exprimé en taux de variation sur trois ans (une valeur positive signifie une perte de compétitivité). Les seuils fixés varient entre -/+  5 % pour la zone euro et -/+ 11 % pour le reste de l’UE.

Avec un taux de variation de + 1,9 % le Luxembourg reste dans les rails pour cet indicateur, comme la grande majorité des Etats membres. Seuls quatre pays dépassent les seuils de référence : la République tchèque et la Slovaquie affichent ainsi une hausse de 12,7 et respectivement 12,1 % sur trois ans, tandis que le Royaume-Uni (- 19,7 %) et l’Irlande (- 5 %), sont dans l’excès inverse.

Part dans les exportations mondiales

Cet indicateur mesure la part des exportations de biens et de services d'un pays dans le total des exportations mondiales. L'indicateur est exprimé en taux de variation sur cinq ans, et le seuil minimal a été fixé à - 6 %.

Le Luxembourg a connu ces cinq dernières années une hausse de la part de ses exportations de 3,2 %, ce qui le place donc bien au-dessus de la barre des – 6 %. 

Les pays qui ont connu les plus fortes hausses comptent souvent parmi ceux qui sont entrés le plus récemment dans l’UE, à savoir la Slovaquie (+32,6 %), la Roumanie (+ 21,4 %), la Pologne (+ 20,1 %), la Bulgarie (+ 15,8 %), la Lettonie (+ 14 %), la Lituanie ( + 13,9 %) et la République tchèque (+ 12,3 %).

En revanche, les plus anciens de l’UE, et notamment la majorité des membres de la zone euro, sont quinze à ne pas atteindre le seuil de référence, affichant une baisse de la part de leurs exportations pouvant atteindre – 24,3 % pour le Royaume-Uni, mais aussi 20 % pour la Grèce, et autour de 19 % pour la France, l’Italie, Chypre et la Finlande. Belgique, Danemark et Autriche sont proches d’une perte de 15 %, l’Irlande, l’Espagne et la Suède tournant autour de 11-12 % de perte, tandis que le Portugal, l’Allemagne et les Pays-Bas ont connu baisse de la part de leurs exportations plus proche des 8 %.

Coût salarial unitaire nominal

Cet indicateur compare la rémunération (salaire et contribution sociale par salarié) et la productivité (PIB par personne ayant un emploi y compris les travailleurs indépendants) pour montrer comment la rémunération des salariés est liée à la productivité de leur travail. Cet indicateur est exprimé en taux de variation sur trois ans, le seuil ayant été fixé à + 9 % pour la zone euro et + 12 % pour le reste de l’UE.

Pour cet indicateur, le Luxembourg, qui affiche un taux de variation de + 17,3 % en trois ans, est dans le rouge, tout comme sept autres membres de l’UE. La Bulgarie (+ 27,8 %) et la Roumanie ( + 22,1 %) ont connu les hausses les plus importantes. Viennent ensuite, avec des chiffres qui sont inférieurs à ceux du Luxembourg, la Slovénie (+15,7 %), la Grèce (+ 12,8 %), la Pologne et la Finlande (+ 12,3 %) et enfin la Slovaquie (+ 10,1 %).

Les indicateurs permettant d’évaluer les déséquilibres internes

Pour évaluer les déséquilibres internes, le tableau de bord inclut des indicateurs sur la dette du secteur des administrations publiques et du secteur privé, les flux de crédits au secteur privé, les prix de l'immobilier et le chômage.

Evolution des prix de l'immobilier

Cet indicateur mesure l'évolution des prix du marché de l'immobilier par rapport à l'évolution du prix du panier de la consommation finale totale. L'indice des prix de l'immobilier prend en compte les variations de prix de toutes les résidences immobilières neuves et anciennes achetées par les ménages (appartements, maisons individuelles, maisons mitoyennes, etc.), indépendamment de leur destination finale et de leur propriétaire précédent. L'indicateur est exprimé en taux de variation annuelle, et il n’est pas censé dépasser 6 %.

Au Luxembourg, comme dans la très grande majorité des pays de l’UE, cet indicateur est dans la norme, puisque la hausse des prix de l’immobilier par rapport au prix du panier de la consommation finale totale a augmenté de 3 %. Seules la Finlande (+ 6,8 %) et la Suède (+ 6,3 %) dépassent le plafond prévu. En fait, les prix ont baissé dans 18 pays de l’UE, la baisse ayant même dépassé 10 % en Roumanie, en Bulgarie et en Irlande.  Quant aux voisins du Grand-Duché, ils ont connu des évolutions allant de – 1,1 % en Allemagne à + 0,4 % en Belgique et même + 5,1 % en France.

Flux de crédit au secteur privé

Les flux de crédit au secteur privé représentent le montant net des engagements (emprunts et titres autres que des actions) que les secteurs des sociétés non-financières, des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont contracté au cours d'une année. Cet indicateur est exprimé en pourcentage du PIB, et le plafond fixé est de 15 % du PIB.

Les flux de crédit ont représenté – 41,8 % du PIB luxembourgeois, ce qui est, de loin le chiffre le plus bas dans l’UE. Seule Chypre dépasse le plafond fixé, avec un taux de 30,5 % du PIB.

Dette du secteur privé

La dette du secteur privé correspond au stock des dettes, sous forme d'emprunts et de titres autre que des actions, des secteurs des sociétés non financières, des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages. L'indicateur est exprimé en pourcentage du PIB, et il n’est pas censé dépasser 160 % du PIB.

Sur cet indicateur, le Luxembourg est dans le rouge, la dette du secteur privé atteignant en effet 254 % du PIB luxembourgeois. L’Irlande affiche le taux le plus élevé, la dette du secteur privé atteignant 341 % de son PIB, suivie par Chypre, où ce chiffre atteint 289 % de son PIB. Le Portugal (249 %), le Danemark (244 %), la Suède (237 %), la Belgique (233 %), l’Espagne (227 %), les Pays-Bas (223 %), Malte et le Royaume-Uni (212 %), la Finlande (178 %), l’Estonie (176 %), la Bulgarie (169 %) et l’Autriche (166 %) dépassent eux aussi ce plafond.  La dette du secteur privé est la plus faible en Slovaquie, en Pologne, en République tchèque et en Roumanie, pays où elle n’atteint pas les 80 % du PIB.

Dette du secteur des administrations publiques

La dette publique est définie dans le Traité de Maastricht comme la dette consolidée brute des administrations publiques en valeur nominale comptabilisée en fin d'année. Le secteur des administrations publiques comprend l'administration centrale, l'Etat, les administrations locales et les organismes de sécurité sociale. L'indicateur est exprimé en pourcentage du PIB, le seuil de référence à ne pas dépasser étant de 60 % du PIB.

Sur cet indicateur bien connu, le Luxembourg affiche une dette des administrations publiques de 19 % du PIB, loin du plafond de 60 %. Seules l’Estonie (7 %) et la Bulgarie (16 %) affichent une dette plus faible proportionnellement à leur PIB.

Quatorze Etats membres ont une dette publique dépassant le seuil de 60 %, et dans cinq pays de la zone euro elle dépasse même 90 % du PIB. C’est le cas de la Grèce (145 %), de l’Italie (118 %), de la Belgique (96 %), du Portugal et de l’Irlande (93 %). Viennent ensuite l’Allemagne (83 %), la France (82 %), la Hongrie (81 %), le Royaume-Uni (80 %) et l’Autriche (72 %). Malte (69 %), les Pays-Bas (63 %), Chypre (62 %) et l’Espagne (61 %) affichent une dette publique dépassant le plafond, mais dans une moindre mesure.

Taux de chômage

Le taux de chômage correspond au nombre de chômeurs en pourcentage de la population active suivant les définitions de l’Organisation internationale du travail. La population active regroupe l’ensemble des personnes ayant un emploi et les chômeurs. Les personnes au chômage regroupent les personnes âgées de 15 à 74 ans qui: sont sans travail au cours de la semaine de référence, sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux semaines, et ont activement cherché un emploi pendant les quatre semaines précédentes ou commenceront à travailler dans les trois prochains mois. L'indicateur est exprimé comme la moyenne des trois dernières années, le seuil étant fixé à 10 %.

Là encore, avec un taux de chômage qui a tourné autour de 4,9 % en moyenne sur trois ans, le Luxembourg est loin du plafond fixé, qui est dépassé sept Etats membres, à savoir l’Espagne (16,5 %), la Lettonie (14,3 %), la Lituanie (12,5 %), l’Estonie et la Slovaquie (12 %), l’Irlande (10,6 %) et le Portugal (10,4 %).

La Commission européenne souhaite approfondir l’analyse pour douze Etats membres, parmi lesquels deux voisins du Luxembourg que sont la Belgique et la France

Au vu de l’analyse qu’elle a faite de ces indicateurs, la Commission européenne estime qu’une analyse plus approfondie de la situation macro-économique est nécessaire pour douze Etats membres, en sachant que la Grèce, l’Irlande, le Portugal et la Roumanie, qui bénéficient d’un programme d’assistance financière de l’UE et du FMI et qui sont donc déjà soumis à une surveillance économique renforcée, ne sont pas inclus dans cette liste.

La Belgique, qui a connu une importante perte de la part de ses exportations dans les exportations mondiales allant de pair avec une détérioration du solde du compte de ses opérations courantes et avec un déclin de sa compétitivité en matière de coût, est ainsi visée. La Belgique est "dans le rouge" pour trois indicateurs sur dix, mais la Commission relève notamment que la dette privée élevée (233 % du PIB) doit être considérée en prenant en compte la dette publique élevée (96 % du PIB).

La Bulgarie, qui est "dans le rouge" pour quatre indicateurs sur dix, est elle aussi dans la liste. L’accumulation très rapide de déséquilibres tant internes qu’externes est certes en train de faire l’objet de corrections rapides et mesurables, observe la Commission européenne qui juge cependant nécessaire d’examiner plus attentivement les perspectives des ajustements à venir.

Le Danemark, dont deux indicateurs sur dix seulement ne sont pas dans les valeurs de référence fixées, est concerné notamment en raison de sa dette privée très élevée (244 %) du PIB, et ce alors que le boom immobilier qui explique son émergence a commencé à se tasser dès 2007.

L’Espagne, qui est dans une période d’ajustement, compte parmi les pays qui affichent le plus grand nombre de déséquilibres : six indicateurs sur dix sont dans le rouge dans le tableau de bord établi. Des déséquilibres tant internes qu’externes apparus avec le boom de l’immobilier et du crédit doivent donc être analysés de façon plus approfondie.

La France a elle deux indicateurs dans le rouge, mais la Commission voudrait analyser de plus près la détérioration progressive de sa balance commerciale.

Pour l’Italie, qui affiche elle aussi deux indicateurs qui sont dans le rouge, la Commission entend approfondir l’examen de la nette détérioration de sa compétitivité depuis le milieu des années 90, qui se traduit par une baisse constante de ses exportations, ainsi que celui du niveau élevé de sa dette publique. Car si la dette privée reste relativement contenue, la Commission relève que la dette publique apparaît d’autant plus problématique dans un contexte de croissance faible et de faiblesses structurelles.

Pour Chypre, dont six indicateurs sont dans le rouge, c’est la combinaison d’un déficit constant du solde du compte des opérations courantes, de pertes en matière d’exportations et d’une importante dette du secteur privé (289 % du PIB !) qui pousse la Commission à vouloir regarder de plus près.

Si la Hongrie est en train de mettre en œuvre un important ajustement des forts déséquilibres qu’a connu ce pays, dont deux indicateurs sont dans le rouge, la Commission observe que la dette, tant privée (155 % du PIB) que publique (81 % du PIB), continue d’afficher un taux élevé, sans oublier que le niveau de dette extérieure est le plus élevé de l’UE. C’est pourquoi la Commission veut une analyse plus détaillée.

En Slovénie, où deux indicateurs sont dans le rouge, la Commission observe une accumulation rapide de déséquilibres internes marquée par une forte hausse du coût salarial unitaire, de la dette du secteur privé et du prix de l’immobilier. Le secteur bancaire, très endetté, est ainsi sous tension alors que l’économie est au début d’un difficile processus de désendettement, fait encore remarquer la Commission pour expliquer pourquoi elle souhaite une analyse approfondie de la situation.

La Finlande, qui affiche quatre indicateurs dans le rouge, a connu une importante baisse de ses exportations, tandis que la dette du secteur privé, portée par le développement de l’hypothèque, a augmenté de façon continue au cours des dix dernières années pour atteindre 178 % du PIB. Autant d’éléments qui méritent, selon la Commission, un examen plus approfondi.

En Suède, où quatre indicateurs sont dans le rouge, la Commission relève surtout l’augmentation de l’endettement des ménages qui est au plus haut malgré un récent ralentissement de la croissance du crédit. Un phénomène lié à une très forte hausse de l’immobilier au cours des quinze dernières années, les prix n’ayant commencé à se stabiliser que récemment.

Le Royaume-Uni, qui affiche lui aussi quatre indicateurs dans le rouge, a été marqué par une importante perte en matière d’exportations au cours des dix dernières années, même si le phénomène se stabilise depuis peu. La Commission, qui considère le niveau élevé de la dette du secteur privé au regard de la faiblesse des finances publiques britanniques, observe que la dette des ménages est liée à la pratique de l’hypothèque dans un contexte d’accumulation de hausses des prix de l’immobilier.

Le Luxembourg, qui affiche trois indicateurs dans le rouge, se verra adresser des recommandations dans le cadre du semestre européen

Pour les autres pays de l’UE, parmi lesquels le Luxembourg, la Commission ne demande pas d’études approfondies complémentaires, mais elle prévient cependant qu’ils recevront de sa part des recommandations sur leurs politiques budgétaires et macro-économiques dans le cadre du semestre européen.

Si le Luxembourg échappe à cet examen approfondi, il est dans le rouge pour trois indicateurs.

Le Luxembourg dépasse de 0,4 points de pourcentage le seuil maximal de 6 % pour ce qui est du solde du compte des opérations courantes, ce qui s’explique, comme le relève la Commission, par les excédents commerciaux liés à la forte spécialisation du pays dans les services financiers. Cela n’est donc pas lié à une faiblesse de la demande intérieure, mais plus à la concentration au Grand-Duché d’activités économiques et d’emplois y liés.

Si le Luxembourg a connu par ailleurs une forte hausse du coût salarial unitaire nominal (+17,8 %, alors que le seuil maximal pour la zone euro est de + 9 %), ce qui traduit une perte de compétitivité liée à de fortes hausses de salaires et une faible croissance de la productivité, la Commission observe que, dans le même temps, le Luxembourg gagne des parts dans l’exportation de services.

Enfin, la dette du secteur privé (254 % du PIB), qui dépasse largement le seuil de 160 % du PIB, est couplée à d’importants et volatiles flux de crédits au secteur privé. La Commission note que ce phénomène s’explique par les opérations de prêt et d’emprunt au sein des sociétés internationales non-financières plutôt que par un endettement excessif du secteur privé. La Commission observe d’ailleurs que le niveau d’endettement des ménages est relativement contenu même si les prix de l’immobilier ont connu une forte croissance tout au long de la dernière décennie.