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Éducation, formation et jeunesse - Emploi et politique sociale
Le Comité permanent du travail et de l’emploi planche sur un plan d’action visant à lutter contre le chômage des jeunes, un phénomène problématique qui touche toute l’UE et qui n’épargne pas le Luxembourg
27-03-2012


Le Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE), plate-forme tripartite qui réunit Ministères, représentants des employeurs et organisations syndicales, s’est penché le 27 mars 2012 sur la question, sensible à travers toute l’UE, de l’emploi des jeunes.

Si la situation au Luxembourg est loin d’être aussi grave que dans d’autres pays – le taux de chômage des moins de 25 ans est en effet de 13,5 %, contre une moyenne qui dépasse 20 % dans l’UE et ce alors que ce chiffre atteint près de 50 % en Espagne par exemple, le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, juge toutefois la situation préoccupante et souligne que d’autres pays, comme l’Allemagne ou l’Autriche, font mieux et ont des taux de chômage des jeunes bien plus bas.

A l’issue de cette réunion qui a permis de plancher sur un plan d’action visant à lutter contre le chômage des jeunes, les ministres Marie-José Jacobs et Nicolas Schmit ont présenté rapidement à la presse les mesures qu’ils entendent finaliser d’ici quelques semaines. Plusieurs d’entre elles semblent tout droit sorties du rapport du PSE consacré à la lutte contre le chômage des jeunes.Marie-Josée Jacobs et Nicolas Schmit

Le souci du CPTE est de répondre aux besoins des différentes catégories de jeunes touchés par le chômage, en sachant que 60 % d’entre eux rencontrent des difficultés liées à leur manque de qualifications. Dans une économie où les exigences sont toujours plus fortes, sur un marché du travail très concurrentiel, les jeunes les moins qualifiés, qu’ils soient en décrochage scolaire ou qu’ils n’aient pu obtenir de diplômes, ont parfois du mal à faire face. Nicolas Schmit a ainsi fait état d’un "large consensus pour agir afin de mieux cibler et coordonner les moyens que nous avons". Marie-Josée Jacobs a elle mis l’accent sur les milliers de jeunes qui ne sont ni en formation, ni inscrits à l’ADEM, dont ses services essaient de s’occuper en leur proposant notamment de participer au service volontaire d’orientation (SVO).

Plusieurs des mesures qui vont structurer ce plan d’action ont été citées.

Il s’agit d’introduire au Luxembourg une "garantie pour les jeunes", c’est-à-dire de prendre l’engagement que tous les jeunes inscrits à l’ADEM se voient offrir, après 4 mois, un emploi ou une formation ponctuelle et organisée avec les employeurs. Car les jeunes qui ne se voient pas offrir de proposition concrète s’éloignent peu à peu du marché du travail, s’inquiète Nicolas Schmit.

Pour ceux qui sont le plus éloignés du marché du travail, une nouvelle mesure sera introduite à court terme qui verra offrir à ces jeunes qui sont le plus en difficulté une formation de base et d’insertion pendant deux mois. Ils pourront y acquérir des compétences sociales nécessaires pour se préparer à faire face à un employeur en vue d’un entretien, mais aussi à travailler en équipe au quotidien, sans perdre de vue une initiation professionnelle au métier visé. Cette formation va se faire en collaboration avec des organismes privés qui sont prêts à prendre en charge ces jeunes. "Nous sommes prêts à donner à ces jeunes une petite indemnité pour les encourager à suivre ce programme de formation", a ajouté le ministre de l’Emploi, bien conscient des difficultés que rencontrent au quotidien ces jeunes.

Le plan d’action prévoit aussi une meilleure promotion de l’apprentissage, le système dual ayant fait ses preuves dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Il faut veiller à ce que l’offre reste importante, mais aussi à ce qu’elle se diversifie, a expliqué Nicolas Schmit qui place beaucoup d’espoirs dans le secteur de l’économie verte, qui offre un fort potentiel de nouveaux métiers. Il va aussi falloir identifier de nouveaux secteurs susceptibles de proposer des postes d’apprentissage, y compris après le bac, et le ministre pense déjà au secteur bancaire par exemple.

Le suivi des jeunes est essentiel et les entreprises n’ont pas à prendre en charge l’accompagnement social des jeunes les plus en difficulté, ont souligné les deux ministres qui entendent donc poursuivre l’accompagnement des jeunes sur une plus longue durée. Ils sont de plus en plus nombreux à risquer l’exclusion sociale, et il s’agit donc de ne pas rester passif. Nicolas Schmit prévoit donc de doubler, au moins, les effectifs du service emploi des jeunes de l’ADEM. A ce jour, seules six personnes sont en effet chargées d’accompagner les jeunes et de les conseiller.

Le plan d’action va aussi mettre l’accent sur la promotion de l’orientation professionnelle.

Face au nombre croissant de jeunes issus de l’immigration, parfois fraîchement arrivés ou qui n’ont pas forcément été à l’école au Luxembourg et qui sont particulièrement en difficulté pour trouver un emploi, le ministre Schmit a aussi insisté sur la nécessité d’organiser plus massivement des cours de langues à leur intention.