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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Paquet pour l’emploi de la Commission : la Confédération européenne des syndicats ne pense pas que des réformes du marché du travail peuvent produire de nouveaux emplois ou relancer l’économie
19-04-2012


CES/ETUCAprès la publication le 18 avril 2012 par la Commission de son "paquet pour l’emploi", les syndicats européens ont réagi par la voie de la Confédération européenne des syndicats (CES). Si la CES apprécie que la Commission "mette à juste titre l’accent sur l’énorme défi que représente la lutte contre le chômage élevé et persistant en Europe", elle nourrit "de sérieux doutes quant à ses chances de succès".

Selon la CES, "les propositions de la Commission ne contribueront nullement à créer des emplois de qualité si l’Union européenne et ses États membres persistent à imposer des règles rigides d’austérité budgétaire". La CES pense également que "la réduction des déficits en pleine récession ne fera qu’aggraver la récession et entraînera des taux de chômage plus élevés encore".

D’autre part, "les politiques du marché du travail ne peuvent compenser des politiques macroéconomiques défaillantes". La CES pense que la Commission "identifie correctement plusieurs secteurs – l’économie verte, la santé et les technologies de l’information et de la communication (TIC) – ayant un potentiel de création d’emplois". Mais sans investissements, "ceci restera au rang des bonnes intentions".

La CES critique fortement le fait que la Commission se concentre sur des réformes du marché du travail et "à recycler des recettes anciennes et dépassées comme la flexicurité". Pour la CES, la flexicurité ne peut pas dans un contexte d’austérité produire d’emplois durables mais "entraînera encore davantage de travail précaire et d’inégalités".

Les points positifs pour la CES sont le renforcement de l’implication des partenaires sociaux dans l’élaboration des politiques macroéconomiques et du marché du travail, l’importance de salaires décents pour garantir la qualité de l’emploi et la demande intérieure, l’augmentation des salaires minimum pour lutter contre le nombre croissant de travailleurs pauvres, les actions pour soutenir l’emploi des jeunes et s’attaquer au travail au noir.

Mais pour Bernadette Ségol, la secrétaire générale de la CES, le paquet "n’est pas à la hauteur du défi du chômage en Europe qui touche aujourd’hui 24,5 millions de personnes. La croissance et la création d’emplois doivent être la priorité absolue mais, sans une remise en cause de l’austérité et un plan européen d’investissement, l’UE n’atteindra pas ses objectifs".