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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Conseil Affaires Générales - Jean Asselborn plaide pour la relance du chantier de l’Europe sociale et des droits sociaux minimaux
11-12-2012


Andreas Mavroyannis, ministre chypriote des affaires européennes en conversation avec Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des affaires étrangères   source : consiliumLors du Conseil Affaires générales du 11 décembre 2012, les ministres de l’UE en charge des affaires européennes ont eu une discussion de fond sur les développements futurs de l’Union économique et monétaire (UEM) qui s’est concentrée sur la "feuille de route" ou rapport du Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy que ce dernier a élaboré en étroite consultation avec les présidents de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. Ce rapport sera un des grands points à l’ordre du jour du Conseil européen des 13 et 14 décembre 2012.

Lors de son intervention, lit-on dans un communiqué diffusé par ses services, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, a salué "les grands principes contenus dans le rapport". Mais il a aussi rappelé que "l’Union se doit de relancer le chantier de l’Europe sociale, y compris s’agissant des droits sociaux minimaux". Le ministre a déclaré qu’il était "de la plus grande importance que face aux efforts demandés aux plus modestes, l’Europe offre la perspective d’un mieux une fois la crise surmontée dans ses aspects les plus criants".

Le ministre Asselborn a eu après les débats au Conseil un entretien avec la journaliste  Marisandra Ozolins du Tageblatt, dans lequel il précise les grandes lignes de son intervention. Il critique ainsi l’absence presque totale de la dimension sociale dans le texte qui sera soumis au Conseil européen des 13 et 14 décembre 2012. Elle n’y apparaît selon lui « que de manière indirecte » lorsqu’il est question de la préservation du modèle social européen et de la coordination des politiques sociales dans le cadre de l’intégration économique de l’UE.

Il réitère des critiques similaires à celles qu’a déjà exprimées le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, lui aussi social-démocrate, à l’issue du Conseil EPSCO du 6 décembre 2012. Ce dernier avait défendu la nécessité de la "création d'un pilier social dans la gouvernance économique" et qualifié d’"impitoyable" l'analyse d’Herman Van Rompuy dans sa feuille de route. Il avait reproché au texte, bien qu’il mentionne la "protection du modèle européen de la cohésion sociale", de ne pas s'attarder plus sur cette question et de ne pas pointer sur "les valeurs sociales de l'Europe".

Jean Asselborn a en revanche estimé que la création à long terme d’une capacité budgétaire de l’UEM suppose un budget propre à la zone euro et pourrait "amortir les effets d’un choc systémique dans le domaine social, y compris ses effets sur l’emploi", ce qui aurait son aval. Mais l'idée de la capacité budgétaire d el'UEM a été fortement critiquée par l'Allemagne, la Finlande et la Slovaquie, tout comme par plusieurs Etats qui ne sont pas membres de la zone euro, comme la République tchèque et la Pologne.