La Commission a publié le 17 décembre 2013 un rapport sur la possibilité d’étendre l’étiquetage d’origine obligatoire à toutes les viandes utilisées comme ingrédient. Sur la base d’une étude externe achevée en juillet 2013 par le Food Chain Evaluation Consortium (FCEC), ce rapport met en balance la nécessité pour le consommateur d'être informé et la faisabilité de l’instauration de cet étiquetage obligatoire. Il contient également une analyse coûts/avantages concernant les conséquences qui en résulteraient pour le marché unique et le commerce international.
L’étude externe sur laquelle se fonde le rapport de la Commission publié le 17 décembre s’appuie sur une vaste consultation des parties prenantes, notamment les organisations de consommateurs et les organisations sectorielles, les consommateurs et les autorités nationales compétentes des États membres de l’UE.
Le rapport évalue trois scénarios:
Les principales conclusions révèlent ce qui suit:
À l'issue des discussions avec les États membres de l’UE et le Parlement européen, la Commission déterminera les éventuelles suites à donner. Elle pourra ainsi, le cas échéant, décider de présenter une proposition législative en vue de réglementer l'origine de la viande utilisée comme ingrédient dans les aliments.
L’UE a été marquée en 2013 par le scandale dit de la viande de cheval, une viande étiquetée comme du bœuf dans des plats préparés, auquel s’est venu ajouter en décembre 2013 un nouveau scandale, celui de la viande de cheval de laboratoire introduite frauduleusement dans la chaîne alimentaire dans 11 départements du sud de la France. Le rapport de la Commission européenne sur la possibilité de rendre obligatoire l'étiquetage d'origine de toutes les viandes utilisées comme ingrédient est donc tombé à pic. "Pour autant, ce rapport n'a rien de révolutionnaire et l'étiquetage obligatoire du pays d'origine de la viande transformée présente dans les plats préparés, réclamée à cor et à cri par le Parlement européen et les organisations de consommateurs, n'est pas pour demain", écrit l’Agence Europe, pour qui "la Commission se contente de lancer un débat sur trois scénarios".
Pour le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), "les consommateurs resteront dans le brouillard" en ce qui concerne l'origine de la viande dans leurs plats préparés. Selon les informations du BEUC, une mouture précédente du rapport avait accumulé les arguments contre un étiquetage obligatoire. Dans sa mouture finale, il n’enterre pas cette éventualité, mais laisse selon le BEUC peu d'espoirs quant à sa concrétisation.