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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Dans son discours du 1er mai, Guy Greivelding, le président du FNCTTFEL-Landesverband, s’en est pris au 4e paquet ferroviaire qui "enterre le droit des Etats membres d’organiser les transports publics en fonction des besoins des citoyens"
01-05-2014


LandesverbandLors de son discours du 1er mai, Guy Greivelding, le président du syndicat FNCTTFEL-Landesverband, majoritaire dans le secteur du rail, a évoqué les conséquences sociales de la politique anti-crise de l’UE, les privatisations et le 4e paquet ferroviaire comme les élections européennes du 25 mai 2014. Son syndicat base actuellement son action sur quatre piliers : la lutte contre le démantèlement social, contre la privatisation des transports publics, pour des services publics forts et une Europe sociale, écologique et solidaire.

Pour Guy Greivelding, le chômage ne recule pas "parce que la politique en Europe n’est pratiquement plus que basée sur l’économie, sur un capitalisme néolibéral, et une politique d’austérité qui appauvrit encore plus les travailleurs, qui rationalise le marché du travail et détruit des emplois sans en créer de nouveaux". Pour lui, les administrations publiques devraient recruter plus parmi les jeunes et donner l’exemple au secteur privé.

Comme l’OGBL, le syndicat FNCTTFEL-Landesverband est en faveur d’un changement de direction de la politique de l’UE et des Etats membres dont les gouvernements se cachent selon Guy Greivelding derrière l’UE pour "justifier leur politique d’économies budgétaires aux dépens des seuls salariés". Il est critique à l’égard du TTIP avec les USA dont il craint qu’il ne fragilise les droits des consommateurs européens et la protection des salariés et exige de ce fait qu’il soit négocié de manière transparente. Il craint par ailleurs que la Commission telle qu’elle est composée actuellement ne veuille également libéraliser la sécurité sociale.

"Où est passée la dimension sociale de l’UE ?", s’est demandé Guy Greivelding. Il exige une Europe qui protège les droits fondamentaux, dont le droit de grève, rappelant que l’on a essayé de profiter du 4e paquet ferroviaire pour imposer aux cheminots européens un service minimum en cas de grève.

Le 4e paquet ferroviaire est le dossier qui est le plus dans la mire du FNCTTFEL-Landesverband. Pour Guy Greivelding, "il en va du futur des compagnies ferroviaires intégrées", dans la mesure où le 4e paquet ferroviaire veut organiser les transports publics sur rail à travers des marchés publics, même si l’attribution directe des marchés est encore possible. Mais celle-ci serait rendue très difficile avec les textes proposés et qui sont passés par le Parlement européen. Pour Guy Greivelding, la clause des marchés publics "enterre le droit des Etats membres d’organiser les transports publics en fonction des besoins des citoyens". Le président du FNCTTFEL-Landesverband a critiqué le Parlement européen d’avoir permis que ces clauses passent et d’avoir "manqué une occasion de lancer un signal pour que soit mis fin à la politique de libéralisation". Le seul point positif est pour lui le fait que le service minimal ait été rejeté.

Pour Guy Greivelding, la balle est maintenant dans le camp des ministres européens des Transports qui peuvent selon le dirigeant syndical renverser la vapeur. C’est pourquoi il a salué l’initiative des ministres du Benelux en charge du rail du 9 avril 2014, qui ont signé une déclaration commune dans laquelle ils expriment "leur réticence par rapport à la politique de libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs, par l’ouverture des services de transport de voyageurs régionaux et nationaux" telles que prévues par le 4e Paquet ferroviaire. Selon les cosignataires, l’ouverture à la concurrence "n’est pas une exigence essentielle pour renforcer la compétitivité et l’attractivité des services de chemins de fer sur les marchés nationaux". Ils avaient mis en avant l’importance de disposer "de forces de travail expérimentées, qualifiées et hautement motivées (…) pour la fourniture de services efficaces et compétitifs" et l’importance de ne pas soumettre les équipes déjà en place "à la concurrence déloyale de nouveaux entrants qui ne respecteraient pas les standards sociaux minimums du secteur ferroviaire". Pour Guy Greivelding, "tout Etat membre doit pouvoir organiser ses transports publics sur rail comme sur route". La décision finale sur le 4e paquet ferroviaire devrait être prise, a-t-il souligné, sous la présidence luxembourgeoise du Conseil du 2e semestre 2015, "et j’espère dans notre intérêt", a-t-il conclu. 

La mise en concurrence ou la privatisation des transports et des services publics est pour le FNCTTFEL-Landesverband une démarche qui nuit à leur qualité. La libéralisation mène à des politiques qui "cassent tout", y compris les acquis sociaux fruit de luttes longues et dures. D’où l’appel lancé par Guy Greivelding à ses membres pour qu’ils aillent voter le 25 mai, mais "pour une Europe sociale, écologique et solidaire", une Europe des investissements et de la croissance.