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Elections européennes - Traités et Affaires institutionnelles
Pour le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, "il sera trop tôt pour se décider sur des noms" lors de la réunion informelle des dirigeants de l’UE du 27 mai qui discuteront des résultats des élections européennes et en tireront des leçons
21-05-2014


ce-21-mars-van-rompuy (source: conseil de l'ue)Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen qui rassemble les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, a envoyé le 21 mai 2014 une lettre d’invitation aux dirigeants européens pour le sommet informel qui les réunira le mardi 27 mai 2014 à Bruxelles. Ce sommet aura lieu deux jours après les élections européennes et les dirigeants européens sont invités "à discuter des résultats de ces élections et à voir ensemble quelles leçons tirer de ses résultats".

D’emblée, Herman Van Rompuy souligne que lors de ce dîner, "il sera trop tôt pour se décider sur des noms", sous-entendu pour le poste de président de la Commission européenne. Et de continuer : "Nous parlerons du processus menant à la proposition par le Conseil européen d'un candidat pour la présidence de la Commission à soumettre au Parlement européen, comme cela est prévu par le traité sur l’Union européenne et la déclaration 11 annexée à ce traité, et comment organiser notre travail dans les prochaines semaines".

Dans son invitation, Herman Van Rompuy juge qu’il est important, en vue du choix du nouveau président de la Commission européenne, de "réfléchir aux défis que l’Union doit affronter, aux priorités pour les prochaines années et au meilleur moyen de les mettre en œuvre". Il évoque les travaux des dernières années : la stabilité de la zone euro, la réorientation et la réforme des économies de l’UE, "la lutte pour la croissance, l’emploi et la compétitivité ", l’engagement sur les développements internationaux les plus importants. Herman Van Rompuy estime qu’à cause de cette action des dirigeants européens, "l'Europe d'aujourd'hui est différente et plus forte qu'il y a cinq ans" et que "nous devons continuer à agir, avec les autres institutions, et œuvrer en faveur d'une UE plus forte, avec plus de croissance économique et plus d'emplois".

Les autres sujets à l’ordre du jour de ce dîner seront des échanges de vues sur l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine et le G7 qui se tiendra les 4 et 5 juin 2014 à Bruxelles.

Avec cette lettre, Herman Van Rompuy s’inscrit en faux contre l’idée que le candidat tête de liste du parti issu comme le plus fort des élections européennes puisse être désigné par le Conseil européen comme président de la Commission européenne.  

Avant le traité de Lisbonne, qui est entré en vigueur le 1er décembre 2009, donc après les dernières élections européennes de 2009, les chefs d'Etat et de gouvernement choisissaient le président de la Commission à l'issue de tractations à huis clos. Mais avec le traité de Lisbonne, ils doivent tenir compte du résultat des élections.

Les grands partis européens – le PPE, le PSE, les libéraux européens, les Verts européens et la Gauche unie européenne – ont poussé au bout cette logique et ont désigné des candidats tête de liste : Jean-Claude Juncker, Martin Schulz, Guy Verhofstadt, le couple Ska Keller – José Bové, Alexis Tsipras. Le candidat du parti le plus fort et capable de réunir une majorité au Parlement européen devrait être selon eux désigné.

Mais nombre de chefs d’Etat et de gouvernement ne voient pas ainsi les choses et des noms de personnalités extérieures qui pourraient être désignées circulent déjà, dont ceux de la Première ministre social-démocrate danoise, Helle Thorning-Schmidt, ou de son homologue conservateur finlandais, Jyrki Katainen. Lors d’une interview donnée à la télévision flamande le 18 mai 2014, Herman Van Rompuy a rappelé que le candidat devrait disposer "d'une majorité au Parlement européen", mais aussi d'une "large majorité au Conseil", mettant ainsi en avant les prérogatives des dirigeants européens. Il avait précisé qu’il allait "consulter le Parlement, d'abord le président et ensuite les chefs de groupes dans le courant du mois de juin et tenter de trouver une solution aussi équilibrée que possible qui réduise les chances d'un 'clash' entre les institutions".