Principaux portails publics  |     | 

Agriculture, Viticulture et Développement rural
Conseil Agriculture - Le gaspillage alimentaire risque d’atteindre 120 millions de tonnes en 2020 si rien n’est fait
19-05-2014


BorgPrès de 90 millions de tonnes de denrées alimentaires sont gaspillées chaque année dans l’UE, un chiffre qui risque d’atteindre plus de 120 millions de tonnes en 2020, si rien n’est fait, a prévenu le commissaire à la santé européen, Tonio Borg, lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil Agriculture, le 19 mai 2014. Le sujet qui a le plus marqué ce Conseil a été le gaspillage alimentaire, qui a été discuté suite à une initiative des délégations suédoise et néerlandaise qui ont proposé d’exempter plus de produits de longue durée de l’obligation d’indiquer une date de durabilité minimale.

Pour Tonio Borg, la distinction entre deux types d’étiquetage des produits pose problème. "Seulement 50 % des consommateurs connaissent la différence" entre les deux dates de péremption, à savoir la mention "de consommer à préférence avant" ou "durabilité minimale" ("Best before" en anglais et "Mindesthaltbarkeitsdatum" en allemand) et la mention "à consommer jusqu’au" ou "date d’expiration" ("Use by" en anglais et "Verfallsdatum" en allemand). Selon Tonio Borg, cette confusion est à l’origine de 15 à 20 % du gaspillage alimentaire lorsque les consommateurs jettent des produits qui sont encore comestibles parce qu’ils croient qu’ils sont périmés.

Selon Tonio Borg, les ministres envisagent de dispenser plus de produits "ayant une longue durée de conservation" de l’obligation d’indiquer une date de consommation recommandée, suivant les propositions des délégations suédoise et néerlandaise, à l’origine de cette initiative. La mention "à consommer de préférence avant" n'a "rien à voir avec la santé, mais avec la qualité du produit, dont je pense que les consommateurs sont en mesure de juger par eux-mêmes, a souligné la ministre de l'agriculture néerlandaise, Sharon Dijksma, citée par l’édition en ligne du quotidien Le Monde. L’initiative a été soutenue par les délégations autrichienne, danoise, allemande et luxembourgeoise.

EtgenLe ministre luxembourgeois de l'Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, Fernand Etgen, s’est également dit favorable à "l'allègement des obligations d'étiquetage en matière de date de durabilité et à l'extension de la liste des produits exemptés", selon un communiqué du ministère. "Le remplacement de la date de durabilité minimale par une date de production pourrait être envisagé, ceci afin d'éviter la confusion auprès du consommateur", ajoute le communiqué. Le ministre de l’Agriculture propose également "de faciliter la donation de certaines denrées alimentaires non périssables à des banques alimentaires" et plaide pour une "meilleure information" des consommateurs.

Le gaspillage alimentaire est "un problème sérieux, tant du point de vue économique comme éthique", a expliqué le ministre au Tageblatt, soulignant que les 90 millions de tonnes gaspillés "représentent 40 % de la production annuelle de l’UE".  "On peut renoncer à la date de durabilité minimale chez des produits comme le riz ou les pâtes, sauf si d’autres critères comme la sécurité alimentaire s’imposent", a dit Fernand Etgen au Luxemburger Wort.

Une autre source du gaspillage est une taxe, imposée dans certains pays, sur des produits ayant atteint la date de durabilité minimale, s’ils sont donnés à des banques alimentaires, "ce qui incite certaines entreprises à les détruire au lieu de les donner aux banques alimentaires", a souligné le commissaire européen Tonio Borg, plaidant pour une élimination de cette taxe.