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Opinion
Eurobaromètre de printemps – La Commission européenne se réjouit parce que 34 % des résidents de l’UE interrogés contre 31 % en novembre 2013 ont une image positive de l’UE
12-05-2014


eurobarometerLe 12 mai 2014, la Commission européenne s’est réjoui des résultats du rapport Eurobaromètre spécial intitulé "Europeans 2014", qui "donnent à penser que les efforts considérables déployés par la Commission pour aller au-devant des citoyens portent leurs fruits", a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse. Elle cite en exemple les 51 dialogues avec les citoyens qu’elle a organisés à travers l'Europe et souligne qu’elle a cherché "à intéresser encore davantage les citoyens aux prochaines élections européennes en recommandant aux partis politiques de nommer des candidats chefs de file". 

La Commission européenne déduit de cette étude que "les citoyens sont également de plus en plus optimistes à l'égard des perspectives économiques en Europe et de l'avenir de l'Europe". Dans les faits, néanmoins, le résultat n’est pas si clair.

Une situation économique européenne jugée mauvaise

Interrogés sur la situation de l’économie de leur pays, 33 % des citoyens de l’UE la trouvent bonne. C’est le cas par contre de 81 % des sondés luxembourgeois (dont 7 % qui trouvent la situation économique nationale "très bonne"). Seuls les Suédois (85 %) et les Allemands (84 %) trouvent leur propre économie meilleure. La moyenne européenne est de 33 %. En France, il n’y a que 11 % des sondés à trouver la situation économique de leur pays bonne, contre 87 % la trouvant mauvaise ou très mauvaise. En Belgique, il y a 48 % à trouver leur situation bonne, 51 % à la trouver mauvaise. "Dans 20 États membres sur 28, les Européens pensent que la situation économique devrait s'améliorer dans leur pays d'origine au cours des douze mois à venir", se réjouit néanmoins la Commission européenne.

20 % des sondés luxembourgeois pensent que cette situation économique nationale va s’améliorer dans les douze mois à venir, 30 % qu’elle va se dégrader, les autres penchant pour une stagnation. Les Luxembourgeois sont en cela moins optimistes que la moyenne des citoyens européens (24 %) et que leurs voisins belges (29 %), autant que leurs voisins français, et davantage que leurs voisins allemands (17 %). Les plus optimistes dans l’UE sont les Danois (42 %), les Maltais (46 %) et les Britanniques (41 %).

Pour ce qui est de la situation économique de l’UE, 33 % des citoyens européens la jugent bonne, ce qui constitue une progression de cinq points par rapport au dernier eurobaromètre, réalisé à l’automne 2013, tandis que 58 % la trouvent mauvaise, un taux en baisse de 7 points. Les Belges sont 36 % à la juger bonne, en augmentation de six points, les Luxembourgeois 28 % (+ 2 points), les Français 16 % (+ 2 points) et les Allemands 41 % (+ 4 points). Les plus optimistes sont les Bulgares (62 %) et les Roumains (60 %).

Quant à l’évolution de la situation économique européenne dans les douze mois à venir, 23 % des sondés européens sont d’avis qu’elle sera meilleure et 21 % qu’elle sera moins bonne. Par contre, 16 % seulement des sondés luxembourgeois la voient s’améliorer, 42 % empirer. 23 % des Belges, 18 % des Allemands et 19 % des Français pensent qu’elle sera meilleure, tandis que respectivement, 25 %, 30 % et 22 % d’entre eux pensent qu’elle sera moins bonne.

Les Luxembourgeois sont ainsi les citoyens européens les plus pessimistes avec les Portugais (15 %), devant les Grecs (17 %) et les Allemands. Les Roumains (37 %) pensent que la situation va s’améliorer, les Bulgares (36 %) et les Néerlandais (34 %) sont les Européens les plus optimistes.

La différence entre optimistes et pessimistes luxembourgeois est plus nette sur les perspectives de la situation nationale de l’emploi que sur celle de l’économie nationale. Seuls 15 % la voit s’améliorer tandis que 37 % la voient se dégrader. Dans l’UE, le rapport est de 23 % pronostiquant une amélioration contre 29 % pariant une dégradation, en Belgique de 25 % contre 32 %, en France de 20 % contre 33 % et en Allemagne de 18 % contre 20 %.

Pour la situation de l’emploi au niveau européen, 52 % des sondés luxembourgeois pensent que le pire est à venir, contre 42 % pensant que le problème a déjà atteint son apogée. 47 % des citoyens européens pensent que la situation va s’aggraver contre 44 % qui imaginent que le pic a été atteint.

"Le nombre de citoyens pensant que la situation économique va se stabiliser ou s'améliorer dans leur pays d'origine au cours des douze prochains mois a augmenté de 5 points de pourcentage, ce qui va de pair avec un net recul du pessimisme à l'égard des perspectives économiques", note à ce sujet la Commission européenne, en comparaison avec l'Eurobaromètre de l'automne 2013.

Les défis de l’UE : la lutte contre le chômage et l’amélioration de la situation économique

Pour ce qui est des défis auxquels leur pays est confronté, les Luxembourgeois se distinguent, et c’est une habitude, en mettant le logement parmi les plus importants. Avec un taux de 30 %, la question du logement reste, malgré un recul de 8 points par rapport au précédent eurobaromètre de l’automne 2013, le problème le plus souvent cité après le chômage, mentionné par 44 % des Luxembourgeois et par 49 % des citoyens européens qui le placent en premier.

Pour les citoyens européens, c’est la situation économique de leur pays qui inquiète en second, avec 29 % des réponses contre seulement 13 % pour les Luxembourgeois, qui jugent plus décisif l’enjeu de l’inflation (20 %) et met ensuite sur un même pied d’égalité l’insécurité, l’immigration et l’éducation (13 %).

Pour ce qui est des problèmes personnels auxquels fait face le sondé luxembourgeois, l’inflation arrive en tête (30 %), comme pour le citoyen européen moyen (38 %). Le logement ne récolte là que 15 % des mentions, soit à peine plus qu’en Suède (14 %).

Pour ce qui est des défis de l’UE, les sondés luxembourgeois pensent que c’est le chômage (48 % des réponses), la situation économique (34 %, en baisse de sept points par rapport à l’automne 2013) et l’état des finances publiques des Etats membres (21 %) qui forment le podium. Les citoyens européens désignent le même trio, en plaçant toutefois la situation économique en première place (40 %) devant le chômage (33 %).

Une confiance dans l’UE qui passe à 32 % en moyenne : satisfaisant pour la Commission

Alors qu’ils n’étaient que 26 % à l’automne précédent, 37 % des sondés luxembourgeois ont désormais confiance dans les partis politiques, contre une moyenne de 17 % dans l’UE, tandis que ce taux atteint 32 % en Belgique, 9 % en France et 31 % en Allemagne. Seuls les Suédois sont plus positifs que les Luxembourgeois.

Seuls les Suédois les dépassent également, avec un taux de  59 %, pour ce qui est de la confiance qu’ils portent à leur gouvernement national. Avec 53 % de déclarations de confiance envers leur gouvernement, les sondés luxembourgeois se situent devant les Belges et les Allemands (46 %) ainsi que les Français (17 %). Alors que la moyenne de l’UE s’élève à 26 %, les moins confiants de l’UE sont les Grecs (9 %), les Slovènes et les Italiens (10 %). 

Les sondés luxembourgeois sont 47 % à avoir confiance dans leur Parlement national, contre 33 % qui n’ont pas confiance. Belges et Allemands affichent le même résultat, tandis que les Français (avec 23 %) se situent sous la moyenne européenne de 27 % d’opinions favorables.

La confiance dans l’UE s’élève à 32 % en moyenne dans l’UE, en hausse d’un point comme le fait remarquer la Commission dans sa communication. Les sondés luxembourgeois sont 45 % à avoir confiance, soit un gain de trois points par rapport à l’automne 2013. De nombreux autres pays montrent davantage de confiance, dont la Belgique (49 %), la Lituanie (52 %), la Roumanie (58 %) et la Finlande (50 %). Les voisins allemands (31 %) et français (28 %) se situent sous la moyenne européenne.

"La confiance à l'égard de l’UE est en hausse (32 %, + 1 point de pourcentage) et reste supérieure à celle qu'éprouvent les citoyens à l’égard des parlements nationaux (27 %, -  2 points de pourcentage) et des gouvernements nationaux (26 %, + 3 points de pourcentage). Dans le même temps, plus de la moitié des Européens (53 %) affirment qu'ils envisagent l'avenir de l'UE de manière positive", se réjouit le communiqué de presse de la Commission.

Par contre, la Commission européenne, dans son communiqué, ne mentionne pas les résultats de la confiance portée aux institutions européennes.

Le Parlement européen y recueille 34 % de confiance, soit une baisse de cinq points. Il n’y a plus que 50 % des sondés luxembourgeois à lui accorder sa confiance, contre 59 % à l’automne. Le taux des sondés français chute à 30 % (- 8 points), celui des sondés allemands tombe à 36 % (- 5 points) et celui des Belges à 52 % (- 7 points).

33 % des sondés européens accordent leur confiance à la Commission européenne, ce qui constitue un recul de 2 %. Elle recueille 51 % de confiance au Luxembourg (- 4 points) et en Belgique (- 5 points), 34 % en Allemagne (- 3 points) et 27 % en France (- 5 points).

La BCE ne recueille la confiance que de 31 % des sondés européens, soit trois points de pourcents de moins qu’à l’automne 2013, de 45 % des sondés belges, 36 % des Allemands, 26 % des Français et 57 % des Luxembourgeois.

La Commission européenne met également en avant le fait que la part des Européens qui ont une image positive de l’Union a augmenté de trois points pour atteindre 34 %, contre 26 % (- 2 points) qui en ont une image négative. 42 % (+ 2 points) des Luxembourgeois ont une image positive de l’UE, contre 31 % des Français et 37 % des Allemands et des Belges. La Roumanie (57 %, + 14 points) et la Bulgarie (55 %, + 6 points) en ont l’image la plus positive, l’Espagne (25 %, - 1 point) et la Grèce (18 %, + 2 points) la plus négative.

Compréhension et prise en compte des opinions

51 % des citoyens de l’UE disent comprendre le fonctionnement de l’UE, 47 % non. Les sondés luxembourgeois sont 63 % à l’affirmer contre 27 % qui avouent leur méconnaissance. Les Belges (60 %), les Allemands (58 %) et les Français (45 %) connaissent moins bien le fonctionnement que leurs voisins grand-ducaux.

36 % des citoyens européens se disent bien informés sur les questions européennes, alors que 63 % affirment le contraire. Les sondés luxembourgeois sont 51 % à se dire bien informés, les Français 25 %, les Belges 35 % et les Allemands 45 %.

37 % des citoyens européens sont d’accord pour affirmer que leur voix compte dans l’UE. C’est une hausse de sept points par rapport à l’automne 2013. La Commission européenne préfère retenir cette hausse, qui est "l'une des progressions les plus fortes enregistrées ces dix dernières années sur un tel laps de temps", sans rappeler que 58 % ne sont pas d’accord avec cette assertion.

50 % des Belges, 53 % des Allemands, 48 % des Français et 50 % des Luxembourgeois sont d’avis que leur voix compte mais seulement 19 % des Britanniques, 21 % des Italiens et des Chypriotes, 23 % des Grecs et des Tchèques.

53 % des citoyens européens se disent optimistes quant à l’avenir de l’UE. Au Luxembourg, ce taux atteint 65 % alors que 30 % des sondés (soit cinq points de moins qu’à l’automne) sont pessimistes. Les Belges (63 %) et les Allemands (60 %) sont optimistes. Les Français sont au contraire plus souvent pessimistes (52 %) qu’optimistes (42 %), tout comme les Italiens, Portugais, Grecs, Chypriotes et Britanniques.

Pour ce qui est des valeurs représentant le mieux l’UE, ce sont la paix (37 %) et les droits de l’homme (32 %) qui sont le plus souvent cités dans l’UE. C’est le cas aussi chez les sondés luxembourgeois, mais de manière bien moins nette qu’à l’automne 2013, puisque la paix requiert 43 % des suffrages, contre 53 % à l’automne, et les droits de l’homme, 42 %, contre 50 % six mois plus tôt.

50 % des citoyens de l’UE pensent en moyenne que les Etats membres de l’UE sont différents les uns des autres en termes de valeurs partagées,  plutôt que proches (42 %). Dans l’eurobaromètre d’automne 2013, il y avait au contraire 42 % les estimant différents et 49 % les jugeant au contraire proches.

34 % des Luxembourgeois (soit 12 % de moins qu’à l’automne) pensent qu’ils sont proches, 63 % (12 points de plus) qu’ils sont différents. Seuls 29 % des Français et 36 % des Belges constatent une proximité, tandis que les Allemands sont 48 % à les juger proches et 50 % différents.

Les citoyens européens associent d’abord l’UE à "la liberté de voyager, étudier et travailler partout dans l'UE" (44 %) ainsi qu’à "l’euro" (32 %). Les Luxembourgeois considèrent que c’est la liberté de voyager d’abord, puis la paix avant l’euro.

44 % des citoyens de l’UE se disent satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans l’UE et autant se montrent insatisfaits. En Belgique (67 % contre 31 %), en Allemagne (49 % contre 45 %) et au Luxembourg (60 % contre 33 %), la majorité est satisfaite, tandis qu’en France il y a désormais autant de satisfaits que d’insatisfaits (44 %). L’Italie, Chypre, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Slovaquie et le Royaume-Uni abrite une majorité d’insatisfaits.

Divergences sur la mondialisation, l’immigration et le rôle de l’UE

En moyenne dans l’UE, 52 % des sondés sont d’accord pour dire que "la mondialisation représente une opportunité de croissance économique", contre 35 % signifiant leur désaccord. A 55 % d’accord et à 33 % pas d’accord, les sondés luxembourgeois sont plus convaincus que les Belges (48 % d’accord contre 35 % pas d’accord) et les Français (43 % d’accord, 48 % pas d’accord), mais moins que les Allemands (69 % contre 25 %).

Les Grecs (30 % contre 65 %), les Italiens (34 % contre 53 %) et les Chypriotes (33 % contre 56 %) sont les seuls avec les Français à présenter plus de personnes en désaccord avec cette assertion que de personnes en désaccord. Les plus convaincus sont les Danois (76 %), les Suédois (77 %), les Finlandais et les Néerlandais (71 %).

Seuls les Chypriotes et les Britanniques sont majoritairement d’accord pour dire que leur pays s’en sortirait mieux en dehors de l’UE qu’à l’intérieur de l’UE. En moyenne, dans l’UE, il y a 32 % d’avis favorables et 58 % d’avis défavorables. Il y a plus de Français (30 %), de Belges (28 %) et d’Allemands (26 %) que de Luxembourgeois (22 % d’accord contre 77 % pas d’accord) qui pensent que leur pays s’en sortirait mieux seul.

Concernant la proposition selon laquelle l’UE devrait prendre plus de décisions, les avis divergent fondamentalement entre le Luxembourg (62 % d’accord) et l’Allemagne (76 % pas d’accord), tandis que les Belges (64 % d’accord) et les Français (51 %) sont eux aussi majoritairement favorables à davantage  de décisions communes.

En moyenne 75 % des citoyens européens pensent qu’une "Europe unie dans le monde d’aujourd’hui" est nécessaire. Les Luxembourgeois sont les plus convaincus (93 % d’accord) mais aucun pays ne présente de taux de convaincus inférieur à 60 %.

Les Européens restent majoritairement d’accord avec l’idée que les immigrés apportent beaucoup à leur pays (avec 48 % d’accord et 45 % pas d’accord). 54 % des Belges et 57 % des Allemands ne sont pas d’accord. Les Luxembourgeois sont contraire d’accord à 79 % (contre 19 %) pas d’accord. Les Français sont comme eux majoritairement d’accord mais dans une moindre mesure (49 % contre 43 %). Les Suédois sont les seuls à voir d’un œil encore meilleur les immigrants avec 91 % d’avis favorables, tandis que les Bulgares (15 %) et les Tchèques (19 %) sont les moins convaincus.

Interrogés sur le fait que les partis politiques doivent présenter un candidat au poste de président de la Commission européenne aux prochaines élections européennes, il n’y a plus que 51 % de sondés favorables, contre 57 % à l’automne, tandis que 26 % y sont défavorables. Les Belges sont favorables à 52 %, les Français à 41 %, les Allemands à 69 % et les Luxembourgeois à 62 % (en hausse de 11 points).