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Commerce extérieur
TTIP - Selon leur secrétaire général, Yves Cruchten, les socialistes au Parlement européen et à la Chambre ne voteront que pour un accord qui respecte les acquis sociaux, écologiques et sanitaires du Luxembourg
03-10-2014


LSAPDans une tribune sur le TTIP publiée le 3 octobre 2014 dans le quotidien Tageblatt, le député socialiste et secrétaire général du LSAP, Yves Cruchten déclare que les socialistes au Parlement européen et à la Chambre des députés analyseront de manière critique les résultats des négociations sur le TTIP et "ne voteront pas pour un accord qui mine les acquis sociaux, écologiques et sanitaires dans notre pays". Et ce qui vaut pour le TTIP vaut également pour le CETA, le TISA et d’autres accords du même type.

Pour le secrétaire général du LSAP, le TTIP fait partie des initiatives pour relancer l’économie, même si l’impact de croissance du TTIP – entre 0,5 et 1 % - peut paraître limité, la sortie de crise ne pouvant pas passer que par des mesures de consolidation budgétaire. Il souligne dans sa tribune que "le Luxembourg, avec son secteur des services axé sur les exportations serait un des grands gagnants côté européen". Néanmoins, ajoute-t-il, le TTIP, c’est "plus qu’une levée des taxes douanières". Il y a les cours arbitrales informelles dans le cadre du mécanisme de résolution des différends entre investisseurs et Etats (RDIE) dont le ministre des Affaires étrangères ne veut pas, précise-t-il. Il y a aussi des normes sociales, écologiques et sanitaires qui sont en jeu, car "mises en cause par la partie adverse". Le secteur agraire serait particulièrement touché, affirme le député.

Il faut donc selon lui protéger l’agriculture européenne et ses produits, tout comme les services publics qui assurent les besoins fondamentaux des citoyens. "Nous ne devons pas nous égarer dans un cercle vicieux des libéralisations et des privatisations et nous devons protéger la prévoyance publique contre l’avidité du secteur privé", écrit Yves Cruchten. S’il comprend que la Commission négocie sous le sceau de la confidentialité, il donne raison aux syndicats et ONG qui se plaignent de ne pas être pris en considération par une Commission qui est plus volontiers à l’écoute des lobbies du commerce et de l’industrie. "Cela ne crée en rien de la confiance dans la population !"   

C’est pour créer de la confiance que la Chambre des députés avait selon lui organisé en juillet 2014 l’audition sur le TTIP qui a permis aux ONG et syndicats de faire part de leurs inquiétudes et craintes aux responsables de la Commission. "Ceux qui critiquent le TTIP ne se sont cependant pas laissés convaincre", remarque Yves Cruchten.

"Mais malgré le pessimisme ambiant, il ne faut pas oublier que ce n’est pas à la Commission d’approuver les résultats de la négociation, mais au Parlement européen et aux parlements nationaux", tempère-t-il. Et puis, "nul ne peut dire ce qui sortira de ces négociations sur l’accord", assurant que, les socialistes au Parlement européen et au Luxembourg "ne voteront pas pour un accord qui mine les acquis sociaux, écologiques et sanitaires dans notre pays".