Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie
Conseil européen informel – Les chefs d’Etat et de gouvernement ont été informés par le président de l’Eurogroupe de l’état du dossier de la Grèce qui sera négocié à partir du 16 février par les ministres des Finances de la zone euro
12-02-2015


Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors du Conseil européen à Bruxelles le 12 février 2015 (c) Union européenneLe sujet de la Grèce n’a été abordé que de façon minimale lors du Conseil européen informel qui a réuni les chefs d'Etat ou de gouvernement des 28 le 12 février 2015. Il avait en effet déjà fait l’objet d’un Eurogroupe extraordinaire qui s’était tenu la veille, le 11 février, à Bruxelles. Au cours de cette réunion, les ministres des Finances de la zone euro avaient décidé que les négociations, notamment sur le futur du programme d’aide qui doit arriver à son terme le 28 février, devaient se poursuivre lors de leur prochaine rencontre prévue le 16 février. Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, s’est alors contenté lors du Conseil informel d’informer les chefs d’Etat et de gouvernement sur les discussions de la veille. Le président du Conseil européen Donald Tusk a pour sa part invité Alexis Tsipras, Premier ministre grec, et Jeroen Dijsselbloem à demander aux institutions une "évaluation technique" des points communs entre le plan actuel et le plan du gouvernement grec.

Alexis Tsipras, pour qui il s’agissait du premier Conseil européen, a expliqué que son gouvernement n’était "pas d’accord avec les mesures qui provoquent l’austérité" mais qu’en même temps, ils étaient "obligés de respecter les règles". Il a ensuite déclaré que l’ancien programme et son austérité stricte "c’est terminé, et la Troïka n’existe plus, le protocole n’existe plus", tout en se déclarant prêt à discuter avec la Commission, la BCE et le FMI.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est dit "inquiet" en vue de la prochaine réunion de l’Eurogroupe et a indiqué qu’Alexis Tsipras et Jeroen Dijsselbloem s’étaient "mis d’accord pour étudier d’ici lundi le programme d’ajustement en substance". Les autorités grecques ont par ailleurs indiqué qu’elles n’étaient d’accord qu’avec "70 % du programme". Jean-Claude Juncker souhaite alors voir à quoi correspondent les 30 % de divergence, précisant qu’une "mesure annulée doit être  remplacée par une mesure" qui produise le même effet en termes budgétaires.   

Le président de la République française François Hollande a pour sa part indiqué que le "dialogue va continuer dans les prochains jours pour évaluer la situation et trouver les "meilleures réponses à donner en fonction des règles, de leur respect et du message transmis par les Grecs lors des dernières élections", tout en rappelant que la Grèce dégage un excédent budgétaire primaire et qu’elle doit également agir sur des "réformes structurelles importantes", en matière d’administration  ou de contrôle fiscal par exemple. 

Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle s’est dite "prête â coopérer" avec la Grèce en réaffirmant qu’il fallait "négocier pour aboutir à des résultats clairs". Elle souhaite par ailleurs que les demandes de prolongation du programme d’ajustement soient faites rapidement si prolongation du programme il devait y avoir.

Xavier Bettel, Premier ministre luxembourgeois, n’a pas voulu trop s’avancer et a déclaré qu’en cas d’échec des négociations, il n’y aurait pas de plan B, et qu’il il faudra continuer à discuter en vue de l’échéance du 28 février. Si jamais, les ministres des Finances devaient échouer à trouver une solution, la chose devrait être abordée dans une autre instance. Le Premier ministre a insisté sur le fait que la Grèce a des engagements à tenir que l’on ne peut pas rompre mais renégocier, tout en soulignant qu’Alexis Tsipras avait de son côté un mandat. "Nous avons prévu du temps et de la flexibilité" pour les Grecs, a-t-il dit, tout en mettant en garde sur le fait que l’évolution du dossier puisse donner aux Portugais, Espagnols et Irlandais l’impression qu’ils ont fait "des efforts pour rien". Mais de l’autre côté, Alexis Tsipras lui a laissé l’impression qu’il "sent cette responsabilité".