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La plateforme luxembourgeoise Stop TTIP appelle le gouvernement et le parlement luxembourgeois à s’opposer clairement au (TTIP), lors d’une manifestation devant la Chambre des députés
28-04-2015


Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, devant la Chambre des députés où la plateforme Stop TTIP a organisé une manifestation contre le TTIP (Source : Plateforme Stop TTIP)Le 28 avril 2015, une entrevue a eu lieu à la chambre des députés du Luxembourg sur l’Accord sur le commerce des services (TiSA) et le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats (RDIE ou ISDS) entre Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et trois commissions parlementaires (Finances et Budget, Affaires étrangères et européennes ainsi que Economie). L’eurodéputée luxembourgeoise et ancienne commissaire européenne Viviane Reding, qui plaide pour une Cour internationale d’arbitrage, y a également participé.

Cette entrevue était l’occasion pour la plateforme luxembourgeoise Stop TTIP, composée d'ONG et de syndicats luxembourgeois, d’organiser une manifestation devant la Chambre de députés lors de laquelle les organisateurs ont appelé le gouvernement et le parlement luxembourgeois à s’opposer clairement au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP).

Il est "inacceptable" que le gouvernement et le parlement luxembourgeois ne prennent pas de position, et cela depuis des mois, alors que la résistance de la société civile ne cesse de croître, écrivent les organisateurs dans un communiqué. Pour la plateforme Stop TTIP, le TTIP, le TiSA et l’accord de libre-échange avec la Canada (CETA) constituent un "danger pour la démocratie et l’Etat de droit ainsi que la protection de l’environnement, des travailleurs et des consommateurs".

Quant au TiSA, la plateforme met en garde contre une "fin des services publics" en Europe, car une libéralisation des services serait irréversible. Elle critique le fait que seulement des services énumérés sur une "liste négative" peuvent être exclus d’une libéralisation, ce qui augmenterait le risque de libéralisation pour de nouvelles branches.

La plateforme appelle le gouvernement et le parlement luxembourgeois à prendre position contre l’ISDS, en rappelant que plusieurs commissions du Parlement européen se sont exprimées contre l’ISDS. La plateforme appelle également les six eurodéputés luxembourgeois de s’engager pour une suspension des négociations du TiSA et du TTIP et contre le CETA. Pour rappel, la commission "au fond" au Parlement européen, celle du commerce international (INTA), doit voter un rapport sur le TTIP le 28 mai 2015, en tenant compte des avis des autres 13 commissions parlementaires.

La plateforme rappelle encore que l’initiative européenne citoyenne (ICE) pour un arrêt des négociations sur le TTIP, lancée par l’initiative "Stop TTIP" et rejetée par la Commission européenne, a récolté jusqu’à présent plus de 1,7 million de signatures, dont 6 300 proviennent du Luxembourg.

L’eurodéputée luxembourgeoise et ancienne commissaire européenne Viviane Reding a plaidé pour une Cour internationale d’arbitrage, d’autant plus que "le Luxembourg a conclu 1400 accords bilatéraux" dans ce sens. Elle a insisté sur le fait que seulement les grandes entreprises seraient à même de payer les frais d’un tel procès, selon ses propos retransmis sur les ondes de 100,7.

Le député luxembourgeois Justin Turpel s’est félicité du fait que le rôle des ONG et de la société civile et les ONG ait été "reconnu" lors de cette entrevue. Ceux-ci pointent du doigt les vrais problèmes du TTIP alors que les négociations se dérouleraient "en secret", a-t-il dit à 100,7.