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Au terme d’une enquête menée dans sept pays européens, dont le Luxembourg et ses voisins, un réseau trafiquant de la viande de cheval impropre à la consommation humaine a pu être démantelé
28-04-2015


26 personnes ont été arrêtées et 37 000 euros en numéraire ont été saisis à l’occasion d’une action menée par Eurojust contre un réseau de crime organisé trafiquant de la viande de cheval. Les autorités policières et judiciaires sept pays, à savoir la France, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, mais aussi le Luxembourg, l’Irlande et le Royaume-Uni, ont coopéré pour démanteler ce réseau.

Selon le communiqué de presse diffusé par Eurojust le 24 avril 2015, les autorités françaises Eurojustestiment qu’entre 2010 et 2013, 4700 chevaux impropres à la consommation humaine ont été abattus et introduits dans la chaîne alimentaire légale. A l’issue de ce coup de filet, plus de 200 chevaux doivent être soumis à des examens vétérinaires. Ne serait-ce qu’en France, cette action a permis de trouver 400 passeports équins présentant des anomalies. En tout, révèle Eurojust, ce sont 800 passeports équins qui ont été saisis, ainsi que des dizaines de puces électroniques qui permettent d’identifier les chevaux.

C’est en effet par des falsifications, par la suppression et ou la modification de documents sanitaires officiels que le groupe démantelé a pu introduire frauduleusement de la viande de cheval impropre à la consommation dans la chaîne alimentaire européenne.

En principe, la provenance de toute viande doit en effet pouvoir être tracée, et la consommation de viande de cheval est strictement réglementée : ainsi, les chevaux de course ou de récréation, susceptibles de se voir administrer certains médicaments, et notamment des antibiotiques, ne devraient pas pouvoir se retrouver dans l’assiette du consommateur. L’affaire se distingue donc du grand scandale de la viande de cheval qui avait suscité inquiétude et indignation en 2013 : de la viande de cheval avait été retrouvée dans des aliments étiquetés pur bœuf, mais, comme l’avait relevé la Commission européenne, il s’agissait là "plus d’un problème de fraude alimentaire que de sécurité alimentaire".

L’enquête portant sur le principal suspect, un ressortissant belge opérant depuis la Belgique, a commencé dans ce pays en novembre 2012 dans la Province de Luxembourg. Les autorités françaises ont pour leur part commencé leurs investigations en juillet 2013 à Marseille. Au fil de leurs travaux, les enquêteurs ont découvert que les activités de ce groupe de crime organisé les conduisaient dans d’autres Etats membres, comme l’Irlande ou les Pays-Bas, tandis que le police du Kent ouvrait elle aussi une enquête au Royaume-Uni sur la base des informations qu’elle a reçues de Belgique et de France. Une équipe commune d’enquête a pu être mise en place avec le soutien d’Eurojust.

Le Tageblatt rapporte dans son édition du 28 avril 2015 qu’il n’y a pas eu d’arrestation au Luxembourg dans le cadre de cette affaire, même s’il y a bien eu commission rogatoire et enquête sur le territoire du Grand-Duché. La rédaction du quotidien luxembourgeois cite les propos d’Henri Eippers, porte-parole de l’administration judiciaire, selon lequel "il a été vérifié si le principal suspect avait au Luxembourg  des comptes ou une activité dans d’autres sociétés". Mais aucun délit n’aurait été constaté au Luxembourg dans cette affaire selon les services de presse de la Police grand-ducale, rapporte encore le Tageblatt.