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Dans son deuxième rapport sur le dispositif de la recherche et de l'innovation au Luxembourg, l’OCDE félicite le Grand-Duché pour les progrès réalisés
24-04-2015


La conférence de presse à l'occasion de la présentation du 2ème rapport de l'OCDE sur le dispositif de l'innovation et de la recherche au LuxembourgLe 24 avril 2015, William Danvers, secrétaire général adjoint de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), a présenté  à Luxembourg le 2e rapport de l'OCDE sur le dispositif de la recherche et de l'innovation au Luxembourg, en présence de Marc Hansen, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.

William Danvers a commencé par féliciter le Grand-Duché pour "l’excellente coopération entre le gouvernement et l’OCDE" pour la rédaction de cet "excellent rapport", et a loué le Luxembourg pour son "engagement réel" en matière d’innovation, en mentionnant notamment le projet de Cité des sciences, de la recherche et de l’innovation de Belval.

Avant de détailler les recommandations faites par l’OCDE au Luxembourg en matière de recherche et d’innovation, Dirk Pilat, directeur de la Division des politiques de la science et de la technologie, a tenu a souligner que l’innovation était aujourd’hui indispensable au développement économique, en particulier dans un contexte de vieillissement de la population. "Si nous souhaitons continuer à améliorer notre niveau de vie, nous devons investir dans l’innovation" et également, dans le cas du Luxembourg, "diversifier l’économie", a-t-il indiqué tout en rappelant que cela prendrait du temps, même si le pays avait déjà fait de "nombreux progrès" depuis la publication du premier rapport en 2007.

Dirk Pilat a ensuite détaillé les recommandations faites par l’OCDE, en distinguant cinq grandes catégories : la gouvernance publique, la recherche publique, l’innovation dans le secteur privé, les ressources humaines et la coopération internationale, "particulièrement importante pour toute petite économie".

Les recommandations de l’OCDE

Au sujet de la gouvernance publique, l’OCDE recommande de développer une "vraie stratégie d’innovation nationale", c’est-à-dire de travailler de concert avec les différentes parties prenantes pour développer une approche de l’innovation au Luxembourg. Le Luxembourg étant un petit pays, une petite économie, "il est important qu’il se concentre sur les choses qui lui permettent de se différencier, au lieu d’essayer de se diversifier dans de nombreux secteurs". La coopération au sein du gouvernement est également très importante, de même que les "contrats de performance" avec les organismes de recherche publique, auxquels il appartient maintenant de donner une dimension plus internationale.

En matière de recherche publique, l’OCDE recommande au Luxembourg de se concentrer sur certaines priorités, étant donné que le budget du pays est limité. Pour ce faire, l’Etat aurait tout intérêt à transférer une part de son budget aux fonds de recherche nationaux. L’Université du Luxembourg aurait elle aussi tout intérêt à développer des relations avec les centres de recherche publique.

Le projet de Belval a été qualifié d’«initiative prometteuse". L’OCDE y voit de nombreuses opportunités de partenariats et de coopération en matière de recherche publique. La question est maintenant de savoir s’il faut investir davantage dans les infrastructures, un manque de place s’étant déjà fait ressentir. Enfin, l’OCDE recommande au Grand-Duché de travailler à son image sur la scène internationale pour augmenter sa visibilité et attirer plus de gens à Belval.

En matière d’innovation dans le secteur privé, l’organisation a soulevé le manque de subventions privées pour la R&D au Luxembourg. "Il y a certain nombre de problèmes ici en matière de coopération". Le pays est donc invité à rendre "plus compétitif et sélectif" le soutien des entreprises pour la R&D et à se concentrer sur les entreprises susceptibles d’octroyer le plus de subventions.

En ce qui concerne les ressources humaines, le défi pour le Grand-Duché consiste à attirer des jeunes actifs et à augmenter la part des femmes dans la science et la recherche.

Enfin, l’OCDE a rappelé que la coopération internationale est très importante pour le Luxembourg, vu la taille du pays. Le Grand-Duché devrait davantage participer à des programmes de recherche européens, recommande l’organisation.

"Vous êtes sur la bonne voie et cela prend du temps de développer une stratégie d’innovation", a indiqué Dirk Pilat en guise de conclusion. Il appartient maintenant au pays de "consolider ses acquis", d’être "plus stratégique dans ses choix", "d’utiliser ses subventions à bon escient" et de "renforcer la coopération au sein du système".

"Le gouvernement va se plonger dans ces recommandations qui, pour la plupart, sont "conformes à sa vision", a indiqué, Marc Hansen, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, à l’issue de la présentation.

Un bémol au niveau de l’UE : un réajustement de l’objectif national en matière de R&D avait été envisagé en décembre 2014 en raison des conséquences de la crise économique et financière

Il ressort de la réponse du vice-Premier ministre Etienne Schneider à une question parlementaire du député Marcel Oberweis (CSV) datant du 3 décembre 2014 que "le Luxembourg est loin de la trajectoire qu'il s'était fixé" et que son "objectif national en matière de R&D devra probablement être ajusté, car les conséquences de la crise économique et financière ont été plus sévères et perdurent plus longtemps qu'initialement escompté".

Le député avait en effet signalé que dans le cadre de la stratégie Europe 2020, le Luxembourg s'était engagé à porter d'ici 2020 ses investissements dans la recherche à un montant se situant entre 2,3 % et 2,6 % de son PIB. Or, "le Luxembourg est un des rares pays de l’UE où les dépenses en recherche et développement (R&D) ont diminué en pourcentage de PIB, à savoir de 1,63 % à 1,16 %, entre 2004 et 2013", avait souligné le député.

Le ministre lui avait répondu que "la crise économique et financière des dernières années a eu comme conséquence un impact négatif important sur les dépenses de R&D", précisant que "la baisse des dépenses totales de R&D est surtout imputable aux dépenses des entreprises privées qui ont été beaucoup révisées à la baisse", précisant qu’il ne fallait pas perdre de vue que "les dépenses du secteur public, c'est-à-dire à la fois du secteur de l'Etat que de celui de l'enseignement supérieur, ont cependant continuellement augmenté".