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Traités et Affaires institutionnelles
A moins de quatre semaines du début de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, Gaston Stronck, directeur des Affaires européennes au MAEE, en a présenté les défis à l’occasion d’un Midi de l’Europe
01-06-2015


pr-lu-logoAu lendemain de la visite de la Conférence des présidents du Parlement européen, où le Premier ministre Xavier Bettel a esquissé les priorités de la future Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne (UE), ce fut au tour de Gaston Stronck, ambassadeur et directeur des Relations économiques internationales et des Affaires européennes auprès du ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg (MAEE), d’exposer, au cours d’un "Midi de l’Europe", les défis de la future Présidence qui débutera dans moins de quatre semaines.

Gaston Stronck, Ambassadeur et directeur des relations économiques internartionales et des affaires européennes auprès du ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, au cours d'un Midi de l'Europe à Luxembourg le 2 juin 2015S’il n’a pas voulu trop en dire pour "laisser la primeur de l’annonce au Premier ministre et au Ministre des Affaires étrangères et européennes", le programme devant encore être approuvé par le Conseil du gouvernement du 5 juin 2015, Gaston Stronck est néanmoins revenu sur les grandes lignes de la feuille de route luxembourgeoise.

Le conférencier a tout d’abord tenu à rappeler que, depuis la dernière Présidence luxembourgeoise en 2005, "la donne a changé" puisque le Traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er décembre 2009 et a apporté son lot de nouveautés institutionnelles.

Ainsi, par rapport à la précédente Présidence, le Luxembourg n’aura plus à présider ni le Conseil européen, qui dispose désormais d’un président permanent en la personne de Donald Tusk actuellement, ni le Conseil Affaires étrangères qui est dirigé par la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini. "Nous ne sommes pas maîtres de l’agenda", a indiqué Gaston Stronck, tout en précisant que "la Présidence de 2015 sera différente de celle de 2005 en termes de préparation et de coopération institutionnelle".

"Donner la priorité au citoyen"

S’il n’y a "pas lieu de réinventer la roue", la Commission étant à l’initiative des lois dans l’UE et ayant déjà présenté ses priorités dans son agenda stratégique, son programme en dix points et son programme annuel, la Présidence luxembourgeoise sera tout de même guidée par la volonté de "donner la priorité au citoyen", a précisé Gaston Stronck. "Nous sommes dans une phase où il s’agit de mettre en œuvre ce qui est sur la table", mais "on veut une Présidence ouverte, qui fasse progresser les dossiers dans l’intérêt général européen et où doit prévaloir le compromis pour les vingt-huit Etats membres", a-t-il encore précisé. Ainsi, le programme luxembourgeois sera fondé sur les trois documents de base de la Commission et entend également être "plus technique, plus court et plus politique" que celui de la Présidence lettonne actuellement en exercice.

Les priorités de la Présidence luxembourgeoise

Développer la croissance et l’emploi

Première des priorités, il s’agira de "libérer l’investissement pour la croissance et l’emploi". Cela sera notamment possible grâce au Plan Juncker pour l’investissement censé libérer 315 milliards d’euros d'investissements publics et privés pour l'économie réelle au cours des trois prochaines années (2015-2017), a précisé Gaston Stronck.

Approfondir la dimension sociale européenne

Le Luxembourg s’est également fixé comme objectif d’approfondir la dimension sociale européenne en renforçant la collaboration avec les partenaires sociaux, mesure qui ne figure pas dans l’agenda stratégique de la Commission. "Il s’agira d’investir dans le social, le capital humain, et cela passera par des projets en matière de santé, de jeunesse et de culture", a précisé Gaston Stronck.

Mieux allier liberté, justice et sécurité

Face aux récents drames survenus en Méditerranée, la Présidence luxembourgeoise soutiendra la Commission européenne dans le cadre de l’agenda en matière de migration qu’elle a présenté le 13 mai 2015. En visite à Luxembourg le 12 mai, la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, avait d’ailleurs indiqué que la Présidence luxembourgeoise avait un "rôle fondamental" à jouer dans la politique européenne en matière de migration.

La Présidence luxembourgeoise travaillera également à faire avancer les travaux sur le système européen de collecte des données des passagers (PNR) et le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’UE. Elle apportera également une importance particulière au dossier sur la protection des données et à la lutte contre la criminalité organisée. Enfin, il appartiendra à la Présidence de finaliser la réforme de la Cour de justice de l’UE et de travailler à la mise en place du parquet européen.

Redynamiser le marché intérieur

Soulignant le fait que le marché intérieur n’était "pas parfait aujourd’hui", Gaston Stronck a rappelé l’absolue nécessité pour la Présidence luxembourgeoise de faire avancer le dossier du marché unique numérique. Il s’agira également de travailler à l’abolition du géoblocage et de travailler sur le droit des consommateurs et le droit d’auteur, tout cela dans le but de renforcer la compétitivité européenne au niveau mondial.

Inscrire la compétitivité européenne dans un cadre global

En matière de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, le Luxembourg s’attachera à mettre en place un "level playing field" au niveau mondial et à faire avancer le dossier sur la fiscalité, notamment en ce qui concerne l’ACCIS. Tout cela bien sûr en veillant à ne pas entraver la compétitivité de la place financière luxembourgeoise, a précisé le conférencier.

Au sujet du CETA, l’accord de libre-échange UE-Canada, dont les négociations sont terminées depuis le 13 octobre 2013, Gaston Stronck a indiqué que sa signature sera sans doute "difficile" au cours des six mois à venir, la présence du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats étant encore trop controversée. Au sujet du TTIP, l’accord de libre-échange UE-Etats-Unis, le conférencier a indiqué que le Luxembourg "fera tout pour faire avancer le dossier tout en renforçant la transparence et respectant les vues de citoyens".

Promouvoir une démarche de développement durable

En matière de développement durable, Gaston Stronck a évoqué la conférence des Nations Unis  sur le climat, la "COP21", qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Dans ce cadre, il reviendra à la ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Carole Dieschbourg, de présider la coordination des vingt-huit Etats membres européens.

Renforcer la présence de l’UE dans le monde

Enfin, dernière grande ligne identifiée, il appartiendra au ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, de soutenir l’action de la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, pour renforcer la présence de l’UE dans le monde, notamment grâce à la politique de coopération et de développement et dans le cadre de l’Année européenne pour le développement 2015.