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Economie, finances et monnaie
La Grèce doit rembourser le 30 juin l'argent qu'elle doit au Fonds monétaire international (FMI) sous peine d'être en défaut de paiement, a insisté la directrice du FMI, Christine Lagarde, lors d’une visite à Luxembourg en marge de l’Eurogroupe
18-06-2015


Le ministre des Finances luxembourgeois Pierre Gramegna avec Christine Lagarde, directrice du FMI (Source : SIP)La Grèce doit rembourser le 30 juin l'argent qu'elle doit au Fonds monétaire international (FMI) sous peine d'être en défaut de paiement, car il n'y a pas de "période de grâce", a affirmé le 18 juin 2015 la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Le montant que la Grèce doit au FMI s’élève à quelque 1,5 milliard d’euros, mais le 20 juillet, elle devra également rembourser quelque 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). "J'ai une échéance le 30 juin. Il n'y a pas de période de grâce. Si le 1er juillet, ce n'est pas payé, ce n'est pas payé", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse avec le ministre des Finances luxembourgeois Pierre Gramegna à l’issue d’une visite de travail au Luxembourg en marge d’une réunion de l’Eurogroupe consacrée à la Grèce le même jour.

Cette annonce intervient alors que le ministre letton des Finances, Janis Reirs, qui préside le Conseil de l’UE, a estimé à la télévision lettone, selon l’agence dpa, qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ("Grexit") était "très probable". "Aujourd’hui est la dernière occasion pour trouver un accord", a-t-il averti, en référence à la réunion de l’Eurogroupe. Pour rappel, le programme d’aide international avait été prolongé jusqu’à fin juin en février 2015 afin de donner aux autorités grecques plus de temps pour s’entendre avec les institutions créancières sur la liste des réformes précises qu’elles entendent mettre en œuvre en contrepartie. Le commissaire européen en charge des Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a pourtant estimé qu’un accord était "toujours possible". "Tout défaut de la Grèce serait un très mauvais signal, il faut qu’on évite un Waterloo, la Commission est persuadée qu’une solution est encore possible et qu’elle est nécessaire", a-t-il dit lors de son arrivée à Luxembourg. Le président de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, a pour sa part jugé que le "prochain pas en vue d'un accord viable et crédible doit venir de la partie grecque". La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré quant à elle : "Je reste persuadée que quand on veut, on peut".

Christine Lagarde appelle à une réforme du système grec des retraites, tout en préservant les petites retraites

Christine Lagarde a pour sa part jugé qu’une réforme du système grec des retraites, qui coûte plus de 16 % du PIB grec, est "impérative", tout en appelant le gouvernement grec à préserver les petites retraites et en se disant "ouverte à la discussion". Elle a encore rappelé que le FMI doit être "crédible" envers ses 188 membres qui financent les programmes d’aides.

Pierre Gramegna a ajouté à ce sujet que "beaucoup de temps a été perdu au début", tout en faisant état d’une "accélération du processus" avec de "plus en plus de données disponibles". La réunion de l’Eurogroupe sera une "bonne opportunité" pour examiner toutes ces données sur la table, a jugé le ministre, ajoutant que "les canaux de dialogue sont ouverts". "Ce n’est que lorsque nous aurons une image complète de la situation que nous pourrons prendre une décision", a-t-il précisé.

La directrice du FMI félicite le Luxembourg pour des réformes "importantes", notamment en matière de transparence fiscale

Sur base d’une analyse de la situation économique et financière du Luxembourg que le FMI vient de publier, Christine Lagarde a tenu à féliciter le Luxembourg pour son "diagnostic économique" et les réformes "importantes" en matière de consolidation budgétaire, mais surtout de transparence fiscale. Elle a salué une "belle avancée" et des "changements courageux et extrêmement salutaires".

La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE qui débute en juillet sera à ses yeux l’occasion de "donner un regain de confiance", notamment grâce au plan d’investissement Juncker, censé "soutenir la reprise économique en zone euro". A ce sujet, elle a précisé que le FMI table sur une croissance économique de 1,5 % pour la zone euro en 2015 et de 1,6 % en 2016, tandis que le Luxembourg devrait afficher 2,5 % en 2015.

Le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, s’est félicité de la reprise économique en Europe, jugeant que "pour la première fois depuis quatre ou cinq ans, l’Europe redevient un moteur de croissance, et c’est particulièrement vrai pour le Luxembourg". Le Luxembourg a réussi à rééquilibrer ses finances publiques et a entrepris une série de réformes qui "s’accompagnent d’une croissance renouvelée", a indiqué le ministre.

La Présidence luxembourgeoise sera l’occasion pour le Luxembourg et le FMI de "travailler encore plus étroitement ensemble", a estimé Pierre Gramegna. Il a affirmé que la fiscalité est la "priorité absolue" de Présidence qui s’engagera à accélérer le plus possible vite sur la proposition de directive relative à l’échange automatique d’information entre les Etats membres sur les rescrits fiscaux ("rulings"), présentée en mars 2015 par la Commission, avec l’objectif de la finaliser avant la fin 2015.

Quant à l’Union des marchés des capitaux, Pierre Gramegna a rappelé les deux chantiers qui occuperont la Présidence luxembourgeoise : d’une part la "simplification de la directive prospectus" et d’autre part "un texte facilitant la titrisation de qualité".