Principaux portails publics  |     | 

Semestre européen
Semestre européen 2016 – Les partenaires sociaux et le gouvernement ont eu l’occasion d’un deuxième échange de vues sous l’égide de CES, notamment sur le rapport de la Commission sur le Luxembourg
23-03-2016


ces-semestre-europeen-introLe Comité économique et social (CES) a organisé le 23 mars 2016 la deuxième réunion du dialogue social annuel sur le semestre européen 2016, après la rencontre inaugurale qui s’était tenue le 25 janvier 2016. La réunion s’est concentrée sous la présidente du CES, Pascale Toussing, sur le rapport sur le Luxembourg publié le 26 février 2016 par la Commission européenne dans le cadre du paquet de documents concernant la surveillance économique, assorti de rapports par pays concernant l’état de mise en œuvre des recommandations qu’elle avait adressées à chaque Etat membre lors du Semestre européen 2015. Le rapport par pays, dont celui sur le Luxembourg, fournit les fondements de l’analyse qui conduira à l’adoption en 2016, des nouvelles propositions de recommandations par pays et à la formulation du PNR ou plan national de réformes.

Europaforum.lu publie une série de quatre articles sur cette réunion : une introduction, et trois contributions consacrées aux positions du gouvernement, de la fédération patronale UEL et des organisations syndicales

Le contexte du dialogue sur le semestre européen

Lors du premier round, le gouvernement luxembourgeois avait présenté une note sur le lancement du semestre européen 2016 contenant une brève présentation des objectifs et du fonctionnement du semestre européen en général, déclinant les grandes priorités du cycle du semestre européen pour 2016. Les partenaires sociaux, les syndicats CGFP, LCGB et OGBL d’une part, et l’organisation patronale, UEL, d’autre part, avaient ensuite présenté leur analyse de la situation économique de la zone euro et du Luxembourg, ainsi que leur évaluation des défis et des enjeux qui se présentent au Luxembourg.

Dans son analyse, la Commission européenne jugeait que les progrès du Luxembourg étaient "limités". Ainsi, elle n’a constaté aucun progrès sur l’élargissement de l’assiette fiscale sur la consommation, la taxation récurrente des biens immobiliers et la fiscalité environnementale, pointant notamment du doigt le nombre élevé de taux réduits de TVA. Elle a jugé que peu de progrès ont été accomplis pour réduire les possibilités de retraite anticipée, effort rendu nécessaire par le risque à long terme, formé par le coût des retraites. Enfin, aucun progrès n’avait été selon elle accompli en ce qui concerne la réforme du système de fixation des salaires, qui doit assurer que l’évolution des rémunérations reflète celle de la productivité.

Le rapport faisait aussi le point sur les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs nationaux au titre de la stratégie Europe 2020. Si le Luxembourg y affichait de bons résultats pour ce qui est du taux d’emploi, de l’efficacité énergétique, de la réduction du décrochage scolaire et de la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur, il ressortait clairement du rapport que des efforts supplémentaires seraient nécessaires en termes d’investissements dans la R&D, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et la réduction de la pauvreté.

La Commission européenne identifiait également un certain nombre de défis auxquels était confronté le Luxembourg :

  • des dépenses publiques supplémentaires de retraite égales à 6 % du PIB d’ici 2060 ;
  • la hausse constante des prix de l’immobilier qui risque de rendre le Luxembourg "peu attrayant comme lieu de résidence " ;
  • les efforts de diversification de l’économie,
  • un potentiel d’emploi de la population résidente insuffisamment exploité, avec de nombreux freins financiers à l’emploi,
  • l’influence importante de la situation socioéconomique sur les résultats scolaires, ce qui peut défavoriser particulièrement les personnes d’origine immigrée,
  • une certaine fragilité des finances publiques en raison du fait que certaines caractéristiques du système fiscal luxembourgeois sont menacées par des évolutions internationales.