Principaux portails publics  |     | 

Transports
Sécurité routière – Selon la Commission, 26 000 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’UE en 2015, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente
31-03-2016


Pour des routes plus sûres en EuropeLa Commission européenne a publié le 31 mars 2016 ses statistiques de la sécurité routière pour 2015. Il en ressort que l’an dernier, 26 000 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’Union européenne.

Certes, la Commission note que "les routes européennes demeurent les plus sûres du monde" et que le nombre de morts en 2015 est inférieur de 5500 par rapport à 2010. Mais ses services observent aussi que "le rythme de réduction du nombre de personnes décédées à la suite d’un accident a récemment ralenti". De fait, le chiffre est en légère hausse par rapport à l’année précédente.

En outre, d’après les estimations de la Commission, 135 000 personnes ont été gravement blessées lors d’accidents de la route dans l’Union européenne. On estime à au moins 100 milliards d’euros le coût social (réhabilitation, soins médicaux, dommages matériels, etc.) des accidents entraînant des décès ou des blessures graves.

En 2015, l’Union européenne a comptabilisé en moyenne 51,5 tués par million d’habitants, soit un taux de mortalité routière légèrement supérieur à celui des deux années précédentes.

Selon la Commission, ce ralentissement du mouvement de baisse, qui fait suite à un recul notable de 8 % en 2012 et en 2013, résulte de plusieurs facteurs, tels qu’une interaction accrue, en ville, entre usagers non protégés et usagers motorisés. Les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, etc.) représentent en outre une large proportion des 135 000 personnes qui, selon les estimations de la Commission, ont été gravement blessées à la suite d’un accident de la route.

Les statistiques par pays montrent que le nombre de tués sur les routes reste très variable d’un pays à l’autre de l’UE, les disparités s’amenuisant néanmoins chaque année. Certains des pays qui enregistrent habituellement de bons résultats ont moins progressé, tandis que la sécurité routière s’est améliorée dans trois des pays où la mortalité est la plus élevée, à savoir la Bulgarie, la Lettonie et la Roumanie, où le taux de mortalité routière est autour de 95 tués par million d’habitants. A contrario, quatre pays affichent un taux de mortalité routière inférieur à 30 tués par million d’habitants, à savoir Malte, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède. 

Au Luxembourg, le nombre de tués a baissé de 9 % entre 2014 et 2015, après avoir stagné entre 2010 et 2014. Le taux de mortalité y est ainsi de 58 tués par million d’habitants.

Dans un communiqué de presse diffusé le même jour, la Fédération européenne des victimes de la route (FEVR) note ainsi que le Luxembourg reste toujours au-dessus de la moyenne européenne si l’on considère le nombre de tués par habitants. Mais le tableau est nuancé par l’association qui précise qu’il faudrait "ajouter un certain nombre de frontaliers aux 570 000 habitants et considérer aussi à côté de la mortalité (morts/population) le risque (morts/km parcourus) selon le mode de transport". "Le Luxembourg ferait sans doute un peu meilleure figure", selon la FEVR.

Interrogé par la rédaction de la radio RTL Lëtzebuerg, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, a confié ne "pas pouvoir accepter le chiffre" de 26 000 tués sur les routes dans l’UE en un an. "Les politiques doivent agir", a indiqué le ministre en plaidant pour un plan en 29 mesures qui seraient pour deux tiers préventives et pour un tiers répressives. S’il juge nécessaire d’agir à plusieurs niveaux, il ne croit pas, rapporte RTL, que l’UE sera en mesure d’atteindre son objectif, qui est de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes d’ici 2020 par rapport à 2010.

Le Conseil européen de la sécurité des transports (ETSC) a aussi réagi par voie de communiqué en appelant la Commission à cesser de reporter de nouvelles mesures politiques en matière de sécurité routière. En 2015, la Commission devait en effet proposer de nouvelles mesures portant sur la sécurité des véhicules, la protection des piétons, les règles de sécurité pour les infrastructures, ainsi que  de nouveaux objectifs et mesures pour réduire le nombre de blessés graves sur la route. Autant de propositions dont on ne sait pas quand elles seront à l’ordre du jour, déplore l’ETSC.

La Commission, qui souligne dans son communiqué, que, pour parvenir à réduire de moitié le nombre de morts sur les routes entre 2010 et 2020, "les États membres seront les principaux acteurs", prévoit toutefois d’élaborer au second semestre 2016 un plan directeur pour le déploiement de systèmes de transport intelligents (STI) coopératifs, permettant une communication à double sens entre les véhicules, ainsi qu’avec et entre les infrastructures routières. Grâce à ces systèmes, les véhicules peuvent s’avertir mutuellement soit directement (par exemple en cas de freinage d’urgence), soit par l’intermédiaire des infrastructures (par exemple à l’approche de travaux routiers).