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Les Verts luxembourgeois s’adressent à Jean-Claude Juncker pour lui faire part de leur opposition à la prolongation de l’autorisation du glyphosate au nom du principe de précaution
02-03-2016


Alors que la Commission européenne s‘apprête à proposer aux experts du comité sur les plantes, les animaux, les aliments et les aliments pour animaux (en anglais PAFF) de prolonger l’autorisation du glyphosate pour 15 ans, les Verts luxembourgeois s’opposent à l’extension de cette licence, qui arrive à expiration en juin prochain.

Dans un courrier adressé au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le 1er mars 2016, l’eurodéputé Claude Turmes et la députée Josée Lorsché lui demandent le retrait de cette demande d’autorisation. Les députés Josée Lorsché, Gérard Anzia und Henri Kox ont aussi adressé le même jour une question parlementaire urgente aux ministres de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement afin de savoir quelle était la position du gouvernement luxembourgeois dans ce dossier.

"7 raisons d'interdire le glyphosate" : une campagne du groupe des Verts/ALE au Parlement européenLes Verts luxembourgeois, qui se joignent ainsi à une campagne lancée par les Verts européens, rappellent en effet que  l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé cet herbicide très utilisé comme cancérogène probable (le 2e niveau le plus haut) en mars 2015.

Pourtant, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) reste d’avis qu’il est improbable que le glyphosate présente un danger cancérogène, et c’est sur la base de cet avis publié en novembre 2015 que la Commission propose de prolonger l’autorisation de l’utilisation de l’herbicide en question.

Dans leur lettre à Jean-Claude Juncker, les Verts luxembourgeois mettent en évidence un certain nombre de lacunes dans le rapport de l’EFSA. Trois études clés citées dans le rapport de l'EFSA sont gardées secrètes par l'Agence et inaccessibles au grand public. Or, les conclusions de l'EFSA pour affirmer que le glyphosate n'est pas cancérogène sont en grande partie fondées sur ces trois études.

Les parlementaires évoquent aussi des études indépendantes qui montrent que des herbicides contenant du glyphosate sont suspectés d'être des perturbateurs hormonaux entraînant, entre autres, l'infertilité. Ce qui est à leurs yeux d’autant plus inquiétant que les herbicides en question sont souvent utilisés dans les espaces publics ou dans les jardins privés. Les effets du glyphosate sur les animaux et la biodiversité sont aussi mentionnés.

Pour les parlementaires écologistes, la Commission devrait attendre que les divergences entre les analyses de l’OMS et de l’EFSA soient clarifiées avant de prolonger cette autorisation. Une demande qui est faite au nom du principe de précaution qui prévaut au sein de l’Union européenne.