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Le Parlement européen réitère sa demande d’introduction d’un étiquetage obligatoire du pays d’origine pour la viande et le lait
12-05-2016


etiquetage-tracabilite-viande (source: Parlement européen)Dans une résolution non contraignante adoptée le 13 mai 2016, par 422 voix pour, 159 contre et 68 abstentions, le Parlement européen invite de nouveau la Commission à présenter des propositions législatives imposant l'étiquetage obligatoire du pays d'origine ou du lieu de provenance des viandes mineures, de la viande dans les aliments transformés, du lait destiné à la consommation directe et des produits laitiers. C'est la troisième résolution adoptée par le Parlement européen sur le sujet, suite au scandale de la viande de cheval qui a éclaté en février 2013 (LIEN). Une première  avait été adoptée en février 2014, mais n'avait pas obtenu de soutien du Conseil en juin suivant, et une seconde avait été adoptée le 11 février 2015.

Les députés soulignent, dans leur résolution, que 84 % des citoyens de l'UE estiment nécessaire d'indiquer l'origine du lait (selon un sondage Eurobaromètre de 2013), que 88 % considèrent un tel étiquetage nécessaire pour la viande (autre que la viande bovine, porcine, ovine, caprine et la viande de volaille, déjà couverte) ; et plus de 90% considèrent un tel étiquetage important pour les aliments transformés (selon un rapport de la Commission de 2013).

Dans la résolution du 11 février 2015, les eurodéputés avaient contesté un rapport de la Commission présenté en 2013 indiquant le coût prohibitif qu'aurait un tel changement, en estimant que l'impact sur le prix de l'étiquetage de l'origine sera "minime", de l'ordre de 0,67 % ou de quelques centimes d'euros. Suite à cette résolution, le 20 mai 2015, la Commission européenne avait estimé que le surcoût de l'étiquetage obligatoire de certains aliments dépasserait ses avantages, à l'occasion de la présentation de deux nouvelles études.

Comme lors du vote de cette dernière résolution, une majorité du groupe PPE a voté contre la résolution du 12 mai 2016. Et comme en 2015, les eurodéputés luxembourgeois Viviane Reding et Georges Bach, ont été rebelles à leur groupe en s'abstenant. Dans un communiqué de presse diffusé le 12 mai, le PPE dénonce les "demandes irréalistes et populistes" du Parlement, qu'il juge également protectionnistes. Il met en garde, par la voix de Renate Sommer, contre les coûts supplémentaires que représenteraient ces nouvelles indications pour les fermiers et les PME, "alors que les consommateurs ne sont pas en mesure d'accepter des prix alimentaires plus élevés et qu'ils ne sont pas intéressés dans l'indication du pays d'origine".

Le PPE cite en exemple les frais que devraient assumer les laitiers qui collectent le lait dans différents pays et qui seraient contraints d'avoir des camions citernes, des systèmes de refroidissements et des installations différentes pour chaque volume de lait provenant d'un pays différent. "Les personnes vraiment intéressées dans l'alimentation locale peuvent déjà acheter des produits avec des labels volontaires", dit-il encore.