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Changement climatique - Environnement
L’Accord de Paris est entré en vigueur, l’heure est maintenant à la mise en œuvre alors que débute la COP22 à Marrakech
07-11-2016


La 22e Conférence des Parties (COP22) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016Moins d’un an après le début de la COP21, qui a permis d’aboutir à un accord offrant, à partir de 2020, un cadre universel et contraignant visant à contenir la hausse mondiale des températures, l’Accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Cette entrée en vigueur est intervenue trente jours après la ratification de cet accord par l’Union européenne, qui a permis de franchir le seuil requis pour sa prise d’effet, et quelques jours à peine avant le début de la conférence des Nations unies sur le climat à Marrakech (COP22) qui se tient du 7 au 18 novembre 2016, ce qui va permettre la tenue de la première réunion des parties à l'accord de Paris (CMA 1) pendant la conférence. Signé par 192 Etats, l’Accord de Paris a été ratifié jusqu'ici par 100 d'entre eux, représentant près de 70 % des émissions mondiales.

Cette entrée en vigueur a été unanimement saluée. "Aujourd'hui est un grand jour pour l'Europe et pour la planète", s’est félicité Miguel Arias Cañete, commissaire pour l'action pour le climat et l'énergie. "Je me félicite que l'Union, en ratifiant rapidement l'accord de Paris, ait permis qu'il entre en vigueur à temps pour notre rencontre de Marrakech", a déclaré le commissaire en appelant à "maintenir cette extraordinaire dynamique en encourageant les pays à continuer de ratifier l'accord et en nous attelant sans relâche aux préparations nécessaires à sa mise en œuvre à travers le monde". "La conférence de Marrakech sera axée sur la mise en œuvre. Il est temps de passer à l'action", a-t-il lancé.

La ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Carole Dieschbourg, très investie au moment des négociations de la COP21, qui a eu lieu pendant la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, lui a fait écho dans un entretien publié par le Quotidien le 7 novembre 2016. "L'Europe a montré une volonté politique forte, début octobre, grâce à une procédure de ratification accélérée", y salue la ministre en expliquant l’usage qui veut que, "pour ratifier un tel accord dans I'UE, il est de coutume que chaque pays suive une longue procédure". "Mais il aurait été absurde d'arriver après tout le monde", rapporte la ministre en rappelant que l’UE, qui "voulait rester en tête de la course", "a décidé d'une procédure accélérée et a ainsi contribué à ce que l'accord puisse entrer en vigueur avant la COP22". "Je rappelle qu'il a fallu sept à huit ans pour que le protocole de Kyoto entre en vigueur. Là, I'UE sera à l'heure pour la COP22, un an à peine après la COP21", a salué Carole Dieschbourg qui voit là la preuve que "s'il y a volonté politique, l'Europe peut être à la pointe de ce combat".

"Il faut que l'Europe parle d'une même voix à la COP22. Que cela ne soit pas seulement la France, l'Allemagne ou la Suède qu'on entende, mais l'Union européenne, car unis, on jouera un rôle déterminant, comme à Paris", explique Carole Dieschbourg au journaliste Romain Van Dyck. L’enjeu est important, car à ses yeux, "la COP22 sera celle de l'action". "Il faudra démontrer les progrès accomplis", explique la ministre : "On passe à la mise en œuvre des plans nationaux : qui a fait quoi, où sont les bons exemples. On aura notamment une discussion sur l'agriculture et le climat, car le changement climatique met en danger la production alimentaire mondiale. On aura une journée consacrée aux océans. On aura une journée pour faire le lien entre les objectifs du développement durable et les droits de l'homme et l'égalité des chances. Ce sera un agenda moins technique et plus centré sur l'humain et l'action".

Comme l’explique le communiqué de presse diffusé par la Commission européenne à cette occasion, la conférence de Marrakech doit permettre de démontrer que la transition vers une économie mondiale à faible intensité de carbone est en cours et doit agir comme le catalyseur de nouvelles actions. "L'accord mondial sur le climat étant entré en vigueur bien plus tôt que prévu, l'Union tient à progresser rapidement en ce qui concerne le cadre international, afin d'aider les pays à mettre en place les politiques et les mesures nécessaires pour honorer les engagements pris à Paris", telle est l’ambition de l’UE pour ce rendez-vous.  L'Union attend des avancées concrètes en ce qui concerne les principaux éléments du train de mesures adopté à Paris, y compris l'accès au financement pour les pays en développement ainsi que le développement et le renforcement des compétences et des processus nécessaires aux pays en développement pour mettre en œuvre leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique.