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Traités et Affaires institutionnelles
Conseil Affaires générales – Les ministres se sont penchés sur le projet d’orientations en vue des négociations sur le Brexit
27-04-2017


Les 27 ministres en charge des Affaires européennes de l’UE se sont réunis le 27 avril 2017 à Luxembourg pour un Conseil Affaires générales consacré au Brexit.

Cette réunion fait suite à la notification officielle faite par le Royaume-Uni le 29 mars dernier quant à son intention de quitter l’UE au titre de l’article 50 du traité sur l’Union européenne. Il s’agissait pour les ministres de se pencher sur le projet d’orientations politiques en vue des négociations sur le retrait du Royaume-Uni de l’UE, qui doivent être adoptées par le Conseil européen extraordinaire (article 50) du 29 avril 2017. Ces orientations doivent définir le cadre des négociations de retrait avec le Royaume-Uni et établir les positions, en réaffirmant les principes généraux de l'UE. Il s'agira de la première étape en vue du processus de négociations sur le retrait du Royaume-Uni de l’UE.

Jean Asselborn devant la presse à l'issue de la réunion du Conseil Affaires générales à Luxembourg le 27 avril 2017Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, qui représentait le Luxembourg lors de cette réunion, a tenu à faire le point avec la presse à l’issue de la réunion. Il a notamment insisté sur l’importance de rester unis dans les négociations à venir, tout en indiquant que ce qui est sur la table devrait être une bonne base de discussion et fait l’objet d’un consensus de la part des 27. Jean Asselborn a insisté sur la volonté des 27 d’éviter toutes négociations parallèles ou accords spéciaux.

Jean Asselborn a par ailleurs précisé que l’état d’esprit de l’UE n’était en rien un esprit de revanche, et qu’il ne s’agissait pas de se montrer agressif vis-à-vis du Royaume-Uni. Pour autant, il s’agit aussi de veiller à ce qu’il y ait toujours "un avantage à être membre de l’UE, notamment en ce qui concerne le marché intérieur". Car il n’est pas question que l’on puisse bénéficier des droits offerts par le marché intérieur sans en assumer les obligations, a-t-il prévenu.

Jean Asselborn a évoqué les sujets qui allaient être déterminants dans les négociations.

En premier lieu, et le dossier des citoyens est pour Jean Asselborn "une priorité absolue", il s’agit de veiller à ce que les 3,2 millions d’Européens qui vivent au Royaume-Uni et les 1,2 million de Britanniques résidant dans l’UE n’aient pas à payer le prix du Brexit. Il faudra donc trouver "une solution basée sur la réciprocité et la continuité, et sans discrimination". "L’idéal serait que les gens puissent continuer de vivre comme ils l’ont fait jusque-là", estime le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

La question budgétaire est apparue comme une autre des priorités formulées par le ministre, qui estime que "les engagements financiers pris doivent être tenus". "Il faut solder les comptes", a lancé Jean Asselborn, conscient du poids que le Royaume-Uni a toujours eu dans les négociations budgétaires. Et, a prévenu Jean Asselborn, il ne convient pas d’attendre la fin des négociations pour régler cette question, mais il s’agit bien de s’y atteler au plus vite.

Pour ce qui est de la forme que prendront les futures relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, Jean Asselborn a mis l’accent sur le caractère inédit de la situation. En effet, jusqu’ici, les négociations d’un accord commercial se sont toujours faites "dans un esprit de convergence". Or, il va s’agir ici de mener des négociations "dans un esprit de divergence pour trouver un accord commercial qui doit marquer une rupture", ce qui constitue une tout autre approche. Le début de ces négociations dépendra de l’avancée des discussions la sortie du Royaume-Uni a toutefois précisé le ministre en prévenant que le moment où ces discussions pourraient éventuellement être menées en parallèle sera décidé par le Conseil.