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Le plan d’investissement Juncker : 315 milliards d’euros d’investissements pour l’économie réelle au cours des trois prochaines années


Le 26 novembre 2014, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté devant le Parlement européen réuni en session plénière un plan d’investissement pour l’emploi et la croissance en Europe. Ce plan faisait partie du programme qui a permis Jean-Claude Juncker d’être élu en juillet 2014 à la tête de la Commission européenne, et répond à la baisse des niveaux d’investissement observée dans l’UE depuis la crise financière et économique mondiale.

Cette baisse de niveau des investissements s’est traduite par un ralentissement de la sortie de crise de l’UE et de la zone euro. Selon la Commission européenne, le montant total des investissements dans l’UE au deuxième semestre 2014 était de 15 % inférieur à celui de 2007. En comparaison du maximum de 2007, les investissements ont chuté d'environ 430 milliards d'euros.

C’est dans ce contexte que la Commission européenne a décidé de lancer un grand plan destiné à augmenter le PIB de l'UE de 330 à 410 milliards d'euros et, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), de créer plus de 2,1 millions d’emplois d’ici mi-2018.

Ce plan de grande envergure sera réalisé grâce à l’implication de la Banque européenne d’investissement (BEI) et devrait libérer au moins 315 milliards d'euros d'investissements publics et privés pour l'économie réelle au cours des trois prochaines années (2015-2017). La Commission annonce d’ores et déjà qu’elle souhaite voir ce plan reconduit en 2018, 2019 et 2020.

Concrètement, le plan d’investissement Juncker reposera sur trois piliers :

  • Le Fonds Européen d’investissements stratégiques (FEIS), principal instrument du plan, qui financera des projets présentant un profil de risque plus élevé, maximisant ainsi l’impact des dépenses publiques et libérant l’investissement privé. Le Fonds sera établi au sein de la Banque européenne d’investissement (BEI) et mobilisera quelque 315 milliards d'euros. Il sera ouvert aux contributions des États membres, directement ou par l'intermédiaire des banques nationales de développement. Il devrait être opérationnel d’ici à juin 2015.
  • Une réserve de projets transparente permettant de recenser des projets viables au niveau de l'UE. Celle-ci sera appuyée par la Plateforme européenne de conseil en investissement (EIAH), un guichet unique à l’échelle européenne, qui aidera à sélectionner, préparer, développer et financer les projets. Cette plateforme fournira également des conseils sur la manière d’utiliser les instruments financiers innovants et les partenariats public-privé.
  • Une feuille de route pour rendre l’Europe plus attractive en améliorant son cadre réglementaire : l'objectif est de lever les obstacles à l’investissement en supprimant les réglementations spécifiques à certains secteurs qui entravent l'investissement.

Le Fonds devrait surtout soutenir l'investissement dans les infrastructures, en particulier les réseaux à haut débit et les réseaux d'énergie, les infrastructures de transport dans les centres industriels, l'éducation, la recherche et l'innovation, les énergies renouvelables, ainsi que dans les PME et les entreprises à moyenne capitalisation.

Le 13 janvier 2015, cinquante jours après l’annonce du plan d’investissement, la Commission européenne a mis sur la table la proposition législative établissant le Fonds européen pour les investissements stratégiques, proposition qui doit ensuite être adoptée par le Parlement européen et le Conseil.

Europaforum.lu retrace dans ce dossier les différentes étapes de la genèse de ce plan d’investissement attendu ainsi que les réactions qu’il a pu susciter. La rédaction continuera à publier des articles au gré de la mise en place du plan.