Principaux portails publics  |     | 

Traités et Affaires institutionnelles
Jean Asselborn a plaidé pour une "nouvelle dynamique" dans l'intégration de l'Europe
21-11-2006


Le 21 novembre 2006, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, a prononcé la traditionnelle déclaration de politique européenne et étrangère à la tribune de la Chambre des députés.

Dans ce cadre, il a plaidé pour une "nouvelle dynamique" dans l'intégration de l'Europe, Jean Asselborn s'est félicité du vaste débat public lancé au Luxembourg dans le cadre de la période de réflexion sur l'avenir de l'Union européenne, qui devrait permettre de rapprocher le projet européen des citoyens. Il a cité dans ce cadre l’initiative europaforum.lu qui est développée sous la responsabilité du ministre délégué aux Affaires étrangères, Nicolas Schmit, dont ce site constitue un des volets. "L'Europe a évidemment besoin de résultats dans sa politique d'innovation, au niveau de la formation et de la coopération entre écoles, universités et entreprises, dans un effort de maintenir et affirmer sa compétitivité internationale", a-t-il estimé.

Évoquant les autres défis à relever par l'Union européenne dans les prochaines années, le ministre des Affaires étrangères a notamment souligné le besoin de rendre plus cohérente la politique étrangère et de sécurité commune, de passer de l’unanimité à la majorité qualifiée pour les décisions dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, et de se doter d'une politique énergétique commune.

Concernant l'avenir du Traité constitutionnel, le ministre a fait savoir que le Grand-Duché restait attaché à tous les éléments du texte qui a été approuvés par le peuple luxembourgeois par référendum. "Bien sûr, je me réjouirais si on devait parvenir à enrichir le texte d'éléments sociaux supplémentaires, d'une base commune de droits sociaux", a-t-il précisé, tout en signalant que ce sera la tâche de la Présidence allemande d'élaborer un consensus lors du Conseil européen de juin 2007 sur une direction commune à prendre dans ce dossier.

Parlant de l'élargissement de l'Union européenne, le ministre s'est félicité de l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie en tant que membres de plein droit à l'Union européenne au 1er janvier 2007. En même temps, il a encouragé les deux pays à poursuivre leurs efforts de réformes pour éviter une éventuelle suspension temporaire de certains droits liés à l'adhésion.

En réponse au scepticisme d'une partie des citoyens face à l'élargissement, Jean Asselborn a mis en exergue les aspects positifs de la poursuite de l'unification du continent européen. Selon le ministre, le processus de l'élargissement a permis d'étendre la sphère de la paix et de la stabilité à toute l'Europe. Il a rappelé que élargissement relève d'une importance particulière pour les petits pays, tels que le Luxembourg. "Quand l'Union européenne devient plus grande et plus forte, nous le devenons aussi", a-t-il déclaré. Et d'ajouter que l'économie profitait d'ores et déjà des effets bénéfiques de l'élargissement, tant au niveau national qu'européen.

Le Vice-Premier ministre s'est également prononcé sur les négociations d'adhésion avec le Croatie et la Turquie. "La Croatie a fait d'important progrès dans la mise en œuvre de l'acquis communautaire, mais des efforts supplémentaires sont indispensables, notamment dans les domaines de la protection des minorités, de la justice et de la lutte contre la corruption", a-t-il estimé. Pour ce qui est de la Turquie, Jean Asselborn a relevé que le processus de réforme ne progressait plus que lentement et a insisté sur la nécessité d’efforts substantiels, notamment dans le domaine de la liberté d'expression. Il a également souligné l'obligation des autorités turques d'appliquer intégralement l'extension de l'union douanière à tous les pays membres de l'Union européenne. Dans ce contexte, le ministre a regretté que la Turquie continuait de bloquer l'accès des navires et avions chypriotes à ses ports et aéroports.

Du côté des relations extérieures de l'Union européenne, Jean Asselborn a plaidé pour un approfondissement de la coopération avec les pays à proximité de l'UE à travers la politique européenne de voisinage. Il s'est également prononcé en faveur d'un renforcement des partenariats existants avec la Russie et la Chine.

Évoquant les nombreuses missions de l'Union européenne dans le monde, symboles visibles des avancées de l'UE en matière de gestion de crises et de politique étrangère commune, le ministre a tenu à rappeler la participation du Luxembourg aux missions au Congo, au Liban et à Rafah (au point de contrôle entre l'Egypte et la bande de Gaza). Pour assumer pleinement son rôle croissant d'acteur mondial, l'Union européenne doit "améliorer les instruments et la cohérence de sa politique, mais aussi poursuivre ses discussions institutionnelles", a estimé le ministre.

En parlant des nombreux défis auxquels est confrontée la politique étrangère de l'Europe, le chef de la diplomatie a notamment souligné la conclusion prochaine des négociations sur le futur statut du Kosovo, la relance du processus de paix au Proche-Orient, les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen, ainsi que la crise au Darfour.

Les États-Unis et l'Europe peuvent, ensemble et en coopération avec les institutions internationales, constituer une "force formidable" dans la recherche d'une solution aux conflits internationaux, que ce soit au Proche-Orient, dans les Balkans, en Afrique ou en Amérique latine, a poursuivi le ministre. En même temps, il a émis l'espoir que les États-Unis et l’Europe s’accorderont bientôt à nouveau sur l'interprétation du droit humanitaire international. "Au cours des dernières années, la politique américaine dans ce domaine a pris une direction que l'Union européenne ne peut guère comprendre. La lutte contre le terrorisme ne peut être menée aux dépens des droits de l'Homme", a-t-il averti.

Finalement, Jean Asselborn a abordé la question de la présence des institutions européennes au Luxembourg. Le ministre a rappelé que le Grand-Duché mène depuis les années 50 une politique active du siège, qui renforce la visibilité et le prestige du pays sur la scène internationale. Les nombreux chantiers sur le plateau du Kirchberg, qui hébergera le nouvel et impressionnant ensemble d'institutions européennes, témoignent de ces efforts, qui seront poursuivis avec la même vigueur dans les années à venir, a indiqué le ministre des Affaires étrangères.