La libéralisation du secteur des télécommunications s'appuie sur la notion de concurrence entre les réseaux. Ceci implique que les nouveaux venus puissent obtenir les autorisations nécessaires (droits de passage) pour mettre en place leur propre infrastructure, ce qui est un processus onéreux et qui nécessite une planification rigoureuse. Les nouveaux entrants ont donc besoin de procédures et de délais clairs pour pouvoir planifier.
Sans droits de passage, aucune concurrence entre infrastructures n'est possible. Lorsque les marchés des télécommunications ont été ouverts à la concurrence en 1998, les États membres ont donc été contraints d'introduire des procédures objectives, non discriminatoires et transparentes pour l'octroi de droits de passage, afin de permettre aux concurrents des opérateurs existants d'obtenir les autorisations nécessaires à la construction de leurs propres réseaux sur les domaines publics le long des routes ou des voies de chemin de fer.
Selon la Commission, la France, le Portugal et le Luxembourg n'ont pas satisfait à cette obligation visée à l'article 4 quinquiès de la directive 90/388/CEE, modifiée par la directive 96/19/CE. La Commission a engagé des procédures d'infraction à l'encontre de ces trois pays. En ce qui concerne le Luxembourg, la Cour a indiqué que le cadre juridique luxembourgeois manquait de transparence et n'apportait pas de garanties suffisantes pour assurer la non-discrimination.
Le Luxembourg avait déjà modifié sa législation avant même que la Cour ne rende son arrêt, notamment par le biais du règlement grand-ducal du 8 juin 2001 et de la loi du 8 juin 2002. Ces dispositions manquent toujours cependant de la transparence nécessaire. La Commission a donc envoyé un premier avis motivé le 1er décembre 2004.
Après un échange de lettres et des discussions bilatérales, le Luxembourg a adopté une nouvelle loi sur les communications électroniques. Celle-ci ne contient cependant que des principes généraux et ne contribue pas à l'exécution de l'arrêt de la Cour. La Commission a donc décidé d'envoyer un nouvel avis motivé aux autorités luxembourgeoises.