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Environnement
Lucien Lux satisfait du résultat des négociations du Conseil "Environnement", du 20 février 2007
20-02-2007


Le 20 février 2007, le ministre de l'Environnement, Lucien Lux a commenté le résultat des délibérations du Conseil "Environnement". Trois mesures importantes pour lutter contre le changement climatique figuraient à l’ordre du jour des discussions des ministres du Conseil "Environnement", sous Présidence allemande : la réduction des émissions de gaz a effet de serre, le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables ainsi que l’élaboration d’une nouvelle réglementation pour l’aviation.

Dans le cadre du protocole de Kyoto, les Etats membres se sont engagés à réduire leurs émissions de CO 2 de 5,2  % par rapport à l’année 1990. L’enjeu des négociations à venir est donc d’assurer la survie du protocole de Kyoto après 2012. Les négociations sur ce nouvel accord post-Kyoto devraient démarrer lors de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, en décembre, à Bali.

Lors du Conseil, les Etats membres se sont mis d’accord sur deux chiffres. La réduction d'au moins 20 % des émissions de gaz a effet de serre entre 2010 et 2020 et de 30 % en cas d’accord international. Lucien Lux a accueilli favorablement ces initiatives: "Il s’agit d’une base de négociation courageuse pour une Europe qui joue un rôle de leader en matière de lutte contre le changement climatique". Le texte adopté par les 27 ministres de l'Environnement devrait être validé lors de leur prochain sommet les 8 et 9 mars. "Pourtant, il s'agit d'un problème que l'UE ne sait résoudre toute seule" a averti Lucien Lux. La très grande menace que constitue le changement climatique concerne l'ensemble de la planète et seule une solution mondiale permettra d'y répondre efficacement. Lucien Lux plaide donc pour une diplomatie active qui associe les Etats-Unis ainsi que les principaux émetteurs de gaz à effet de serre à ces efforts.

Face aux nouvelles projections alarmantes publiées au début du mois à Paris par le groupe d'experts intergouvernemental (GIEC) sur l'évolution du climat, Lucien Lux a estimé que l’issue de ce Conseil était d’une importance cruciale et que les hommes politiques confrontés à une population de plus en plus préoccupée par le changement climatique "ont dû réagir et assumer leurs responsabilités politiques".

Lucien Lux a détaillé la position du gouvernement luxembourgeois par rapport aux objectifs de réduction fixés. Il accueille favorablement la mesure, mais émet quelques doutes quant à son application effective au niveau national. La Commission va proposer une liste de critères afin de définir la répartition par pays de cette réduction globale de 20 %.

Dans ce contexte, le ministre Lucien Lux a identifié des appréhensions pour le Luxembourg. Le ministre a plaidé pour maintenir les mécanismes flexibles qui sont appliqués dans le cadre du protocole de Kyoto mais aussi pour remplacer le principe de "territorialité" par le principe de "la consommation". Le principe de "territorialité" a pour effet que les émissions de gaz à effet de serre sont comptabilisées sur le territoire national où elles sont produites ou vendues. Pour le Luxembourg, une telle réglementation poserait problème dans la mesure où les émissions causées par l'essence achetée au Luxembourg représentent 40 % d' émissions qui sont exportées vers des pays limitrophes mais prises en compte au niveau luxembourgeois..

Les avis des ministres de l’Environnement ont divergé sur les objectifs des énergies renouvelables. La proposition de la Commission prévoit que 20 % de la palette énergétique globale de l’Union européenne doit être obtenue à partir de sources renouvelables d’ici 2020. D’un côté, le Luxembourg est en principe favorable à une telle initiative qui favorise le développement d’énergies renouvelables au niveau européen. Mais de l’autre côté, cet objectif exigera une croissance massive dans le secteur des énergies renouvelables, un secteur qui fait défaut au Luxembourg. "Une étude de potentialités réalisées par des experts allemands en collaboration avec l’Agence Energie, le ministère de l’Environnement et de l’Economie a, en effet, montré que les capacités d’énergies renouvelables luxembourgeoises ne sont en toute objectivité pas suffisantes pour souscrire à une réduction de 20 % jusqu’à 2005" a expliqué Lucien Lux. Contrairement à d’autres pays comme le Danemark, la Suède et l’Autriche qui ont des potentialités énormes pour développer de telles énergies, le Luxembourg avec sa taille réduite et ses caractéristiques géographiques n’a que des possibilités très limitées. A titre d’exemple, pour produire 2 % de biomasse, il faudrait utiliser la moitié des terres luxembourgeoises.

Lucien Lux s’est exprimé en faveur d’un principe qui permet à un pays de développer des projets d’énergies renouvelables dans d’autres pays de l’Union européenne. De tels projets qui s’inscrivent dans le cadre du marché intérieur, ne sont pas à confondre avec le système d’échange de droits d’émissions du protocole de Kyoto. Par le biais de ces "certificats verts", les efforts réalisés par le Luxembourg dans un pays européen peuvent être comptabilisés au niveau national. Entre-temps, les premières discussions à ce sujet ont été entamées avec le gouvernement belge au sommet belgo-luxembourgeois.

Enfin, le dernier dossier abordé par Lucien Lux concernait la réduction des émissions de gaz à effet de serre générées par l’aviation. Les transports aériens produisent environ 3 %, 4 % de toutes les émissions de CO 2. Somme toute, ces émissions, comparées à d’autres ne sont pas énormes. Pourtant, a souligné Lucien Lux "pour soulever le défi énorme que représente le réchauffement climatique, mêmes les petites mesures revêtent une importante cruciale". Actuellement, la Commission travaille sur le détail de cette réglementation. La directive prévoit deux types de mesures qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre : le développement des trajets de longue durée ainsi qu'une occupation renforcée des avions. "Pour un petit pays comme le Luxembourg, qui dispose d’une compagnie d’aviation nationale ces objectifs sont irréalisables" a analysé Lucien Lux et a plaidé pour une réglementation qui prenne en compte les spécificités nationales du Luxembourg.