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Conseil européen à Bruxelles : vers 20% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l’UE d’ici 2020
08-03-2007 / 09-03-2007


La politique en matière de climat et d’énergie était à l’ordre du jour du Conseil européen qui s’est déroulé les 8 et 9 mars 2007 à Bruxelles. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn y ont représenté le Luxembourg. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, et le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, faisaient également partie de la délégation.

L’UE joue un rôle moteur dans la protection du climat au niveau global. Ses dirigeants ont donc pris « l’engagement ferme de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici 2020 par rapport à 1990 ». Cet engagement sera de 30% pour autant que d’autres pays développés s’engagent à atteindre des réductions d’émissions comparables. En outre, les États membres viseront à réduire collectivement leurs émissions de 60 à 80% d’ici 2050 par rapport à 1990.

En matière de politique énergétique pour l’Europe, le Conseil européen a adopté un plan d’action global pour la période 2007-2009. D’après ce plan, "le Conseil européen réaffirme la détermination à long terme de la Communauté de poursuivre au-delà de 2010 le développement des énergies renouvelables dans l’ensemble de l’UE". Selon les chefs d’État ou de gouvernement, les énergies renouvelables, utilisées de manière économiquement rationnelle, contribuent à la sécurité de l’approvisionnement, à la compétitivité et au développement durable.

Concrètement, le Conseil a décidé d’arriver à une proportion contraignante de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l’UE d’ici 2020 et à une proportion minimale contraignante de 10% de biocarburants dans la consommation totale d’essence et de gazole destinés au transport au sein de l’UE.

"L’UE s’est dotée d’objectifs quantitatifs et contraignants au niveau de la réduction des émissions, des énergies renouvelables et des biocarburants", a souligné le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui a parlé d’une percée importante. De plus, il a exprimé le souhait que ces engagements amèneront d’autres pays comme les États-Unis, la Russie, la Chine ou encore l’Inde à s’y associer.

Au niveau des dossiers énergétiques, le Luxembourg a reçu toutes les assurances de la part de la Commission européenne concernant ses deux principales aspirations. D’abord, le fait que le gouvernement appuie certaines initiatives en matière d’énergies renouvelables ne devrait pas être considéré comme une aide d’État. Ensuite, les initiatives transfrontalières au niveau des énergies renouvelables seront non seulement autorisées mais les investissements dans de telles initiatives seront comptabilisés au profit des différents partenaires pour ce qui est de leurs efforts en matière d’énergies renouvelables. Ceci permettrait par exemple au Luxembourg de cofinancer un programme éolien au large des côtes belges et néerlandaises.

Le ministre de l’Économie, Jeannot Krecké, a salué le fait que les particularités nationales aient été entièrement prises en compte, notamment par une approche différenciée à l’égard des contributions des États membres.

Pour ce qui est de l’énergie nucléaire, Jean-Claude Juncker a rappelé le compromis trouvé selon lequel les États membres de l’UE restent maître de leur mélange d’énergie. Par ailleurs, le Conseil européen a convenu d’avoir un plus large débat sur le sujet afin d’en évaluer les opportunités et les risques.

Déclaration de Berlin

Les chefs d’État ou de gouvernement ont aussi parlé de la « Déclaration de Berlin » qui sera publiée le 25 mars 2007 à l’occasion du 50e anniversaire du traité de Rome et signée à cette occasion par la présidente du Conseil européen et les présidents du Parlement européen et de la Commission européenne.

Pour Jean-Claude Juncker, cette "déclaration doit être courte, lisible et capable de parler d’elle-même". D’une part, elle doit résumer les grandes réussites de l’UE depuis 1957 – comme la prospérité et la stabilité en Europe, l’élargissement et la monnaie unique – et d’autre part, décrire les grands défis qui se posent à l’Union, dont son rôle international ainsi que son élargissement et son approfondissement.

La stratégie de Lisbonne et l’initiative "Mieux légiférer"

La stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi ainsi que l’initiative "Mieux légiférer" ("better regulation") ont également figuré à l’ordre du jour des travaux du Conseil.

Jean-Claude Juncker a noté avec satisfaction que la stratégie de Lisbonne, dont la nouvelle architecture de mise en œuvre a été adoptée sous Présidence luxembourgeoise en 2005, porte pleinement ses fruits. À ce sujet, le Conseil a souhaité que la société civile, les partenaires sociaux, les régions et les autorités locales, qui sont des acteurs clés pour la réalisation des objectifs de la stratégie, se sentent davantage concernés. Les efforts en vue d’améliorer la communication vers ces acteurs devait donc être améliorée.

En ce qui concerne l’initiative "Mieux légiférer", le Conseil a souligné que l’allégement des charges administratives contribuera à stimuler l’économie européenne et que dès lors l’Union européenne devra mener une action commune et résolue qui réduira nettement ces charges.

Finalement, les ministres des Affaires étrangères des 27 ont parlé du sommet UE-Afrique, qui sera organisé par la Présidence portugaise en décembre 2007, et de la situation au Moyen-Orient et au Liban.