Le 23 mars 2007, le Secrétariat européen commun de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) et du LCGB ont publié un communiqué de presse dans le lequel les syndicats expriment "de fortes réserves syndicales" sur la "flexicurité".
Les syndicats expliquent dans ce communiqué qu’à l’origine, "le Traité de Rome ne visait pas explicitement la création d’une Europe sociale, mais contenait déjà une disposition sociale de taille pour l’époque, celle concernant l’égalité de rémunération. L’article 119 du Traité établissait le principe d’un ‘salaire égal pour un travail égal’ qui constituait la base pour le développement d’un acquis communautaire important, celui de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le marché commun tel qu’établi en 1957 a créé entre les premiers six Etats membres une situation que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de ‘gagnant-gagnant’."
Et de continuer : "Or, aujourd’hui, 50 ans plus tard, les syndicats européens, qui ont toujours soutenu la construction européenne, sont de plus en plus alarmés par le cours qu’a pris cette construction."
Ils font ensuite état de l’euroscepticisme parmi les travailleurs, qui s’est "récemment manifesté vis-à-vis d’une construction européenne à prédominance commerciale et libérale (ex. directive Bolkestein)." Le rejet par la France et les Pays-Bas, pays fondateurs du Traité constitutionnel découle selon eux du même malaise.
Les syndicats estiment que les travaux de la Commission et du Conseil liées à la révision de la directive sur le temps de travail, ainsi que le "Livre vert sur la modernisation du droit du travail" s’attaquent "directement aux législations nationales en matière de protection des travailleurs." Ils estiment que la Commission met en cause « les clauses ‘trop protectrices’ du contrat de travail standard, le contrat à durée indéterminée, « et met ainsi « en question les textes fondateurs de l’Organisation internationale du travail (OIT), mais elle risque de se mettre à dos tous les citoyens de l’Union européenne."
D’où une mise en garde des syndicats luxembourgeois lancée au gouvernement luxembourgeois pour qu’il ne suive pas la Commission "dans ses démarches actuelles en matière de ‘flexicurité’."
Les syndicats des pays fondateurs se disent "plus alarmés que jamais" et rejettent tout assouplissement du droit du travail et tout démantèlement des protections juridiques des travailleurs au nom de la flexicurité. Ils estiment que "le droit du travail tel qu’il est, y compris les conventions collectives, permet suffisamment de marges de manœuvre aux entreprises et aux syndicats pour rendre l’entreprise plus agile face à la concurrence étrangère tout en assurant un haut niveau de sécurité aux travailleurs."